Photos : page de photos 13 - 8 - 2

     Une autre voie romaine, celle qui traverse l'Aubrac
                  étape 2 :
de la route D 19 à la route de Montorzier
                                                                                                                                    

       
   Carte n° 2 : de la région s'étendant de la route D 19 à la route de Montorzier, incluant Mas Nouvel et la forêt de l'Aubrac.

   Un circuit VTT peut y être réalisé à partir de Mas Nouvel, passant par la maison forestière des Rajas, la station de ski de Brameloup et la forêt de l'Aubrac.

                                                                          
                 
   
  Carte de la région entre Aubiac et Mas Nouvel. Le tracé de la voie romaine s'écarte de celui du chemin sur environ 800 m au nord du Puech des Rives.
 

       
   Au carrefour de la route D 19 et de celle d'Aubiac, près de la Borie de Griffoul, on voit ici, de l'autre côté de ce carrefour mais dans le prolongement de la route marquée "Ancienne voie romaine" sur la carte IGN au 1/25000, la suite de la voie. Envahie par de hautes herbes, inutilisée, gardée par une clôture barbelée (qui peut être ouverte,... et refermée). Elle se dirige d'abord vers le nord-est jusqu'à ce qu'elle croise un chemin, à 500 m de là.
 

       
   La voie, empierrée, s'oriente ensuite vers le nord et monte en écharpe, bordée par de grands arbres, vers la croupe qui le mènera vers l'est jusqu'à Mas Nouvel.

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   250 m.plus loin, au nord du Puech des Rives, la voie tourne brusquement vers la droite pour devenir un chemin plus étroit et sur plusieurs centaines de mètres un peu chaotique, encombré de gros rochers, avant de redevenir rectiligne comme sur cette photo. En fait le tracé de la voie romaine, selon les observations du Club Archéologie et Patrimoine de la MJC de Rodez, continue tout droit, à gauche (au nord) de ce chemin (où on trouve des ornières médiévales espacées de 1 m,10), dans le vaste pré (à gauche de la photo), où une saignée dépierrée laisse voir les traces de la voie. Celle-ci retrouve le chemin actuel 800 m. plus loin, au point IGN coté 1082, au nord-ouest du Puech des Cades.
   Au nord de ce Puech, donc pas loin du village des Enfrux, se trouve un site gallo-romain ruiné : sans doute une dernière station-relais avant la station de Ad Silanum. Dans cette zone il y a un lieu-dit "Les trémailles" et un buron qui s'appelait "buron d'Estremaille", ce qui évoque le nom de Lestrade.

       
  Au point IGN 1108 le chemin vient (àgauche) se confondre avec la route qui va de Bonnefon à Mas Nouvel, qui se trouve 400 m. plus loin. A ce carrefour se situe une grande maison en murs de basalte au pied de laquelle l'entrée d'un jardin est encadrée de deux colonnes de basalte dont l'une, qui portait une croix, a pu être à l'origine une borne milliaire.
  Selon A. Albenque (1948), sur un fragment de colonne en grès blanc trouvé au XIXe siècle près des Enfrux, puis disparu, qui était sans doute la partie inférieure d'une autre borne milliaire, était gravé la mention L.XVIII qui est le nombre de lieues gauloises (soit à peu prés 12 km) qui la séparait de Ad Silanum


                                                                                                                                                           

       
   Montage groupant des vues de la croupe qui domine Mas Nouvel. De haut en bas :
    - a : une photo aérienne (Google earth) ;
    - b : une photo du versant sud-ouest ("La Coste") de la croupe qui domine Mas Nouvel (prise du pied du puech des Cades) ;
    - c : une photo aérienne (Géoportail), détaillant la première ;
    - d : une autre photo aérienne (Géoportail), associée à la visualisation des limites cadastrales ;
    - e : une photo aérienne ancienne, datée du 1-1-1964, tirée des données de Géoportail
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  Pour le tracé de la voie romaine entre Mas Nouvel et la forêt de l'Aubrac il y a trois hypothèses :
  - 1. la piste actuelle (carrossable) qui décrit deux virages en épingle à cheveux, l'un à Mas Nouvel (aigu) l'autre (large) au-dessus du village des Enfrux, puis suit la croupe en pente (douce)  jusqu'au plateau à la cote 1271.
     Plaident en sa faveur : sa largeur (environ 6 m.), un empierrement, des bordures entre les cotes 1258 et 1271, sa faible pente, le fait qu'elle porte sur la carte IGN le début de la mention "Ancienne Voie Romaine", et qu'elle est connue par les cultivateurs sous le nom "voie de César" (à noter que sur la photo ancienne cette voie, élargie en 1977, s'interrompt, apparemment, après le deuxième virage en épingle à cheveux, et qu'il y a un chemin qui monte directement du village des Enfrux dans le prolongement de sa partie supérieure : peut-être une large draille).
     C'est l'hypothèse étudiée et retenue par A. Albenque en 1948 et par le Club Archéologie et patrimoine de la MJC de Rodez en 2012.
  - 2. une montée à flanc (en écharpe, à travers le lieu-dit "La Coste" sur la carte IGN, où sa partie basse figure par un tireté), sans virage aigu, entre Mas Nouvel (à la sortie duquel elle coupe le virage en épingle à cheveux) et la cote 1271.
     Si elle est bien un tronçon de voie romaine il n'en reste qu'une trace discutable sur le terrain (mieux visible sur les vues aériennes) mais J. Dhombre et J. Ginestet y ont vu des restes de murs et des bordures ; elle est absente dans sa partie haute ; mais ce versant a été cultivé jusque dans un passé récent (voir la photo d ; il y a, près de la cote 1271, deux tas de gros blocs rocheux basaltiques qui ont pu être enlevés à la voie pour permettre ces cultures) ; une limite cadastrale coïncide avec cette trace ; sur la photo aérienne ancienne son tracé est bien visible jusqu'à la cote 1271 dans l'alignement de la suite après s'être infléchie vers le nord-est ; un habitant (de la maison au mur jaune de la photo ci-dessous) et natif de Mas Nouvel, relativement agé, a signalé ce tracé à l'auteur du site comme étant celui de la voie romaine.
    C'est l'hypothèse étudiée et retenue en 1995,malgré une pente à 8%, par J. Dhombres et J. Ginestet qui ajoutent qu'elle a été utilisée, aux dires des habitants, comme chemin de transhumance des vaches jusqu'en 1950)
  - 3. Sur les vues aériennes on voit une incertaine troisième trace, entre la partie basse de la montée directe et la cote 1258 : difficile à interprêter (peut-être une variante de la voie romaine, puisqu'il y a des bordures entre les cotes 1258 et 1271).

   L'auteur du site est incapable de trancher entre ces trois hypothèses : mais il est possible qu'il y ait eu dans cette zone deux variantes de la voie romaine : l'une pour la montée, la plus raide, directe, l'autre moins raide pour la descente (dans une descente pentue un char attelé, entrainé par sa charge, a tendance à riper latéralement, vers l'aval).

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Entrée du hameau du Mas Nouvel (quiadministrativement fait partie du village des Enfrux, lequel se situe 500 m au nord-ouest : la route, à gauche, y mène). Au milieu : la voie romaine juste avant sa montée vers la longue croupe qui domine Mas Nouvel et précède l'entrée dans la forêt d'Aubrac.
   
Ici commence le plus beau tronçon de la voie romaine de l'Aubrac, jusqu'au lac de Souveyrols, sur environ 12 km..

                           
   Après avoir, ici, coupé le lacet en épingle à cheveu que dessine la route au-dessus de Mas Nouvel, la voie romaine (du moins un de ses tracés : l'hypothèse n° 2), monte en écharpe vers l'est, dans le flanc sud (lieu-dit la Coste) de la croupe au sommet de laquelle elle rejoint à la cote IGN 1271 la partie rectiligne qui, sur le plateau, la menait jusqu'à l'entrée de la forêt de l'Aubrac.

       
  On suit plus haut la trace de ce chemin, en grande partie envahi par la végétation, jusqu'à la limite d'un grand pré, qui a été cultivé dans un passé récent et s'étend vers le haut jusqu'à la piste carrossable actuelle (qui est l'hypothèse de tracé n° 1). Mais sur la photo datant de 1964 on le voit se poursuivre à travers ce pré jusqu'à la piste. Devenue chemin secondaire lorsque la piste a été élargie en 1977 il n'a plus été utilisé que par les agriculteurs et pour la trashumance.

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   Voici le deuxième virage en épingle à cheveux, au-dessus du village des Enfrux, de cette voie actuellement carrossable.
 

       
  Comme on le voit ici (vue vers l'ouest), cette voie est, plus haut, sur la croupe, entre les cotes IGN 1248 et 1271, irrégulièrement empierrée.

       
   On y trouve aussi, sur son bord sud, les pierres allongées (importées car elles sont en calcaire, semble-t-il, dans un environnementet basaltique qui ne fournit pas volontiers cette forme de pierre) d'une bordure, caractéristique d'une voie romaine.

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  Aux abords de la cote IGN 1271, la voie, empierrée, longe le grand pré dont il est question ci-dessus et où on voit un tas de gros blocs de basalte (il y en a un autre un peu plus loin), blocs dont on peut penser qu'ils ont été extraits de la voie romaine, dans sa possible variante hypothétique n° 1, pour permettre la culture de cette surface, vaste et peu pentue.
  A partir de là et jusqu'à la sortie de la forêt d'Aubrac la voie va garder une largeur autour de 6 m..

       
   Voici ce tas de rochers basaltiques vu de près, à cet endroit élevé d'où on découvre vers vers le sud, avant d'entrer dans la forêt d'Aubrac, un vaste panorama.

       
   On y domine en particulier, vers le sud-ouest, la vallée du Lot, et , tout près, le village de Bonnefon, avec notamment l'énorme tour de sa grange fortifiée remontant au 13e siècle. Au fond, les hauteurs du Lévézou.
   La grange appartenait au monastère (ou "domerie") d'Aubrac, dont les moines (leur Prieur était un "Dom") assistaient les pélerins qui traversaient l'Aubrac, en leur servant en particulier de l'aligot (du latin aliquot, quelque chose) qui était dans le passé de la soupe avec de la tomme fraîche, et du pain qui sera remplacé plus tard par des pommes de terre.

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   Vue vers le sud-ouest, depuis l'entrée de la forêt d'Aubrac, du tronçon rectiligne de la voie qui vient horizontalement de la cote IGN 1271 m. à travers les hauts pâturages
 

       

   D'emblée, à l'entrée de la forêt, qui est au début claisemée, on découvre le pavage ancien de la voie romaine.
   Plus loin s'y ajoutent en plusieurs endroits des bordures.

   Sa largeur est de 6 m., 40
   Ne manquent que les fossés latéraux.

   Le long de la traversée de cette forêt (lougue de 5 km), surtout dans le premier km, on est impressionné par son état de conservation. Grâce d'ailleurs au fait qu'elle a été doublée dans cette première partie par une piste forestière lui permettant d'être respectée par les engins forestiers, sauf à un endroit où elle a été bouleversée jusque dans son soubassement rocheux.
  
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   Sauf les fossés latéraux on trouve là les principales caractérisques d'une voie romaine : le pavage de nouveau, presque constant, mais aussi, comme sur cette image, quand elles ne sont pas enfouies dans l'herbe, les bordures. La largeur de la voie est de 6 m., 40.
                       

       
   La voie romaine se déroule ainsi, sur les 500 premiers mètres, clairsemés, de la forêt, très agréable à parcourir.
 

                            
   On la perd à un endroit où elle est envahi par de hautes herbes : une bordure permet de retrouver son tracé.

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   A un autre endroit où elle descend dans une petite dépression le ravinement a dégagé les blocs de basalte de son infrastructure.
  

       
  Ici, en pleine forêt, à un carrefour (à la cote IGN 1308 m.) elle change de direction. C'est à ce carrefour, marqué par un poteau indicateur, qu'arrive dans l'axe, peu après sa jonction avec le GR 65A, le GR 65 qui vient d'Aubrac. La voie, elle, s'enfonce à droite, ici au soleil, vers le sud-ouest, dans la partie la plus profondre de la forêt.
 

       
   Dans cette partie de la forêt les carctéristiques de la voie romaines s'effacent plus ou moins.

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   On retrouve cependant le pavage basaltique au moment d'entrer dans la vaste clairière qu'on aperçoit au loin et qui est un large col.

                                                                            

     
  Photos aériennes, en haut de Google, et en bas ancienne (datant de 1948) tirée des données de Géoportail.
  Arrivé dans cette clairière (en haut et à gauche de ces photos aériennes) on a en face de soi, dans la forêt, pour continuer, 3 chemins. A droite, un large chemin mène à la station de ski de Brameloup. Les deux autres sont des hypothèses de tracé pour la suite de la voie romaine :
  - au milieu, un chemin (bien visible sur les deux photos) par lequel on monte dans la forêt jusqu'à l'aire de pique-nique aménagée par l'ONF au bord de la route (qui va de Brameloup à Aubrac ou Nasbinals) ; on le repère au-delà de cette route jusqu'à la sortie de la forêt, difficilement sur le terrain, facilement sur les photos aériennes ;
  - à gauche un autre chemin, suivi par le GR 6, qui aboutit également à la route, 250 m. au nord-est de l'aire de pique-nique, dans lequel le Club Archéologie et Patrimoine de la MJC de Rodez a remarqué des ornières de roulage espacées de 1 m., 50, le long d'un passage étroit dans une coulée de lave. Il suit la route sur quelques dizaines de mètres puis se raccorde au précédent, mais à angle droit.
 

       
   Une borne au bord du chemin à l'endroit où après la traversée de la clairière il rentre dans la forêt pour monter vers l'aire de pique-nique. Il s'agit peut-être d'une borne de l'ONF. Une marque à la peinture indique que ce n'est pas le chemin à suivre si on veut continuer à parcourir le GR.
 
   

       
   Voici ce chemin plus haut dans la forêt. Des blocs de basalte émergent à certains endroits, sur la voie ou à côté. La photo a été prise à la fin de l'hiver 2013 à la fonte des neiges..

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   Dans l'aire de pique-nique au bord de la route, l'ONF a planté un panneau explicatif donnant des informations sur la forêt et le roc des Campiels tout près. Sur la carte le chemin en tireté porte la mention "Voie romaine".
   La raide mais courte et facile ascension du roc des Campiels mérite un détour pour son vaste panorama.

 

       
   L'autre chemin, que suit le GR, ressemble beaucoup au premier.
 

       
   La voie romaine sort ici de la forêt, à 500 m de l'ancien buron de Pendouliou (ou Pin-Doliou) de Fabrègues,.avant d'obliquer vers la droite (est).
                                                                         

       
   Emprunté encore pour quelques mètres par le GR il passe entre l'ancien buron au sud, et une tourbière au nord. On perd dans la prairie sa jonction avec une petite route qu'il quitte rapidement vers la droite, de nouveau visible, pour aller couper à angle droit la route du hameau de Montorzier.
  Il est alors dans la département de la Lozère, la route en question, qui vient de la région du Signal de Mailhebiau, empruntée par le GR, et va vers Aubrac ou Nasbinals, étant là la frontière avec celui de l'Aveyron, et la limite entre le versant occidental et le versant oriental de l'Aubrac.

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