Photos : 
page de photos 4-3

    La nappe de charriage de Gavarnie dans les vallées des Nestes

  Des photos de cette page ont été prises par Philippe Villette à l'automne 2017. Il a aimablement autorisé l'auteur du site à les reproduire ici. Elles sont également visibles dans son site (www. montagne-pyrenees.info) et dans le site www.scoop.it/t/vallee-d-aure , où il apporte tous les jours de multibles informations sur la vallée d'Aure.
 

      
   CARTE géologique, avec une COUPE explicative (trés simplifiées), centrées sur le front de la nappe de charriage de Gavarnie recoupant les vallées des Nestes de La Géla, de Saux et de Moudang et les chaînons de direction sud-nord qui les séparent.
    Alors que plus au sud le plan de chevauchement de la nappe sur le "socle" est horizontal, ou même plonge vers le sud (au niveau de la vallée de Chisagües), il plonge ici vers le nord : d'où cet aspect en chevrons sur la carte, qui se voit bien sur le terrain parce qu'il est souligné par le calcaire dévonien clair (appelé "la dalle" par les géologues) et par des lambeaux d'ampélites noirâtres.
   La "racine" de la nappe de charriage se situe à peu prés au niveau de la vallée d'Aure (voir plus loin la géologie de cette vallée).

 

    
   Vue idéale (qui est aussi une carte géologique), prise de l'est-sud-est, sur la nappe de charriage de Gavarnie dans la région des Nestes (à droite) et du cirque de Barrosa (à gauche). On voit que le plan de chevauchement plonge vers le bas au nord, dans les vallées des Nestes, et au sud dans la région du plateau de Liena, et qu'il est horizontal dans le cirque de Barrosa.

                                                                             Haut de page
 
       
    Depuis les abords du sommet du pic de Bataillence (ou Bataillance), vue vers le nord sur le port de Bataillence, en bas de l'image, et sur l'arête sud du pic de Garlitz (qui se cache derrière son avant-sommet), entre la vallée de la Neste de Saux à gauche et celle de la Neste de Moudang à droite (pour en savoir plus sur la vallée du Moudang consulter le site de Jean Prugent, n° 17 dans la liste des liens).
    Il s'agit là du front de la nappe de charriage de Gavarnie (voir la page consacrée à la nappe de charriage), avec la même séquence que dans le cirque de Barrosa (voir
un schéma de la structure géologique du cirque de Barrosa)., c'est-à-dire de bas en haut :
   - ampélites
noirâtres du Silurien, qui forment un sommet secondaire sans nom (2549 m.) ;
   - calcaire clair du Dévonien inférieur (dit "calcaire de la Dalle", qui forme la proue du pic de Pène Abeillère et dont l'assise plonge des deux côtés vers le fond des deux vallées, de Saux à gauche et de Moudang à droite) ;
   - et schistes (ou "pélites schisteuses", avec intercalations de calcaire, de la "formation de Bouneu") du Dévonien moyen.     
    Au dessous et au premier plan, des schistes cambro-ordoviciens du "socle", dont est constitué le pic de Bataillence. De loin ils ressemblent aux ampélites et, en l'absence de calcaire crétacé ou de grès rouge en couverture du "socle", le plan de chevauchement est difficile à repérer
de façon précise (il passe approximativement par le port de Bataillance).
 

      
  Photo prise de l'arête nord du pic de Bataillance. On y retrouve à gauche l'arête qui va du port de Bataillance au pic de Garlitz. A droite : le lac d'Héchempy et la vallée du Moudang. En raison de son pendage vers le nord, l'assise de calcaire de la Dalle qui plonge dans la vallée depuis la Pène Abeillère à gauche, de même qu'à droite dans le flanc occidental de celle-ci. (photo Philippe Villette)
 

      
   Le lac d'Héchempy, vu ici de plus près, orne un replat (sans doute d'origine glaciaire) qui se situe à hauteur du plan de chevauchement de la nappe de charriage de Gavarnie. Ce replat domine la haute vallée du Moudang face à son versant occidental où la barre de calcaire se dédouble dans la face sud-ouest du pic de Sarrouès, en avant du pic d'Aret.    (photo Philippe Villette)
 
                                                                        
Haut de page

       
   Depuis l'arête nord (schistes du Cambro-Ordovicien,) du pic de Bataillance, vue de nouveau sur le lac d'Héchempy à une autre époque de l'année (22 août 2004), en amont d'un verrou glaciaire. Au fond de la vallée du Moudang on aperçoit, sur un replat, les granges du Moudang.
 

      
  Cairn du sommet du pic de Bataillance, fait d'un empilement de plaques de schiste. Vue vers le sud-ouest : au premier plan, la crête de la sierra Pelada qui monte jusqu'au pic Barrosa à droite ; à l'arrière-plan, la crête du cirque de Barrosa, du col d'Espluca Ruego à gauche au pic de La Munia à droite (qui émerge au-dessus du pic Barrosa).

       
   . Du même cairn vue vers le sud-est : au deuxième plan, le pic de Marty Caberrou (note1) (2677 m.), ou pico Salcorz pour les espagnols, et ses schistes luisants ;  au troisième plan : les Punta Suelsa (à gauche) et Fulsa ; tout au fond : le massif du Cotiella.
 

       
   
Sommet du pic Marty Caberrou (2677 m.). Vue vers l'ouest sur trois plans : la sierra Pelada et le pic Barrosa ; la crête du cirque de Barrosa, de la punta d'Espluca Ruego à gauche au pic de Troumouse, en passant par les pics de Robiñera et de La Munia ; et au loin le massif du Mont-Perdu.
   Au premier plan et formant le cairn, les schistes très délités dits "schistes sombres", ou "schistes noirs", datés du Cambro-ordovicien (et peut-être du Silurien), appartenant au "socle". On distingue la surface de chevauchement de la nappe de Gavarnie dans le cirque de Barrosa.
 

       
   
Toujours du sommet du pic Marty Caberrou, vue au téléobjectif, par delà la sierra Pelada et la vallée du rio Barrosa, sur la partie sud du cirque de Barrosa, de la punta d'Espluca Ruego au pic Robiñera. On distingue plus nettement le plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie entre le col d'Espluca Ruego et le grand pierrier au pied du Robiñera.
  A l'arrière-plan : le massif du Mont-Perdu.
  A noter un détail : l'avancée du sommet du gros éperon (à gauche, au niveau de ce plan) vers la centre du cirque, ce qu'on voit mal du cirque lui-même.
 
    
                                                                            Haut de page

       
  Au sud le regard plonge, à gauche, sur les installations minières de l'Hôpital de Parzan où vient mourir la sierra Pelada (à droite). Sur la rive droite de la vallée de Barrosa se déploie la longue arête nord-est du pic Liena (en haut à droite). Juste au sud de sa partie haute se situent les mines du versant est du pic, les mines Luisa, à l'apomb, à peu près, du pic La Mota.
   A l'arrière-plan : les Parets de Pinède.
  

                                                                                Haut de page                                                                              

           
   PHOTO prise des abords du port d'Héchempy. Au premier plan, le socle d'un des pylônes du câble aérien transfrontalier qui transportait le minerai de plomb argentifère de l'Hôpital de Parzan en Espagne au Pont du Moudang en France. Le pylône lui-même a sans doute été abattu par la neige.
   La photo montre le flanc est (versant Moudang) du massif du pic Garlitz , où on voit la bande de calcaire dévonien clair descendre vers le fond de la vallée à partir du pic de Pène Abeillère, au-dessus de celle d'ampélite noirâtre (le port de Bataillence est à gauche, au pied du sommet de celle-ci.)
 

      
   Entre la station d'angle, à hauteur des granges de Moudang, et le port d'Héchempy, il reste quelques pylônes debout, dont celui-ci, au bord du sentier qui monte des granges au lac d'Héchempy, à 2100 m. d'altitude.
   A l'arrière-plan : le flanc oriental de la vallée de Moudang, sous les pics de Sarrouès à gauche et de l'Escalet à droite.
  (Remerciements à l'auteur de la photo, Gilles Athier, pour avoir autorisé sa reproduction ; son blog [curiositespyrenees.blogspot.fr] contient de nombreuses autres belles photos des mines de Liena et du cirque de Barrosa, ainsi que d'autres curiosités ou mines des Pyrénées).


  (Pour cannaître en détail le câble transpyrénéen dans la vallée du Moudang ; consulter dans la site de Jean Prugent la partie qui lui est consacrée).

        
    PHOTO prise du port d'Héchempy, ou port de Salcorz (plus précisément de la tranchée dans laquelle le câble aérien franchissait la crête, 250 mètres environ à l'ouest du col), montrant le massif des pics de Sarrouès et (en arrière de celui-ci) d'Aret, qui forme le flanc est de la vallée du Moudang. Au fond de la vallée on devine les granges du Moudang sur leur pâturage.
    Sur cette photo se voit nettement le front de la nappe de charriage, souligné par des bandes de calcaire dévonien clair plongeant au nord vers le fond de la vallée.
                                                                             

       
   PHOTO prise au téléobjectif, du sommet du pic de La Munia, sur ce même flanc est de la vallée du Moudang. Le pic d'Aret (2939 m.) est presque au milieu de l'image. Le pic de Sarrouès (2826 m.) est à droite : on voit bien dans son versant sud-ouest les couches de calcaire du Dévonien inférieur (dit "calcaire de La dalle") alternant avec des couches de schistes et inclinées vers le fond de la vallée du Moudang.
   Dans l'angle inférieur gauche on voit l'arête sud du pic de Garlitz (marron clair), et son épaulement, le pic de Pène Abeillère (2611 m.), constitué, de l'autre côté de la vallée du Moudang, par ce même calcaire dévonien. (photo André Gomez).
 

       
   
PHOTO prise du col de Baricave. Vue vers l'ouest sur le versant est du pic de Sarrouès dans lequel on retrouve la même disposition : ampélite en bas (dont la couche s'interrompt ici en allant vers le nord, à droite), calcaire dévonien (couche épaisse au-dessus du col à gauche), schistes de la "formation de Bouneu" en haut (photo.Philippe Villette)

                                                                           
Haut de page 

       
   
La vallée de Saux dans sa partie moyenne, dont le replat (au-dessus du tunnel Aragnouet-Bielsa) est dominé par la retombée, dans son flanc occidental, des deux barres, calcaire claire et ampélitique noire.  (photo Philippe Villette)


       
   
Dans la partie haute de la vallée de Saux, se retrouve, dans son flanc occidental, comme dans la vallée du Moudang, la même succession : pic Garlitz schisteux, Pène Abeillère calcaire, couche d'ampélite noire (les cônes d'éboulis sont issus de la barre calcaire) et soubassement de schistes ardoisiers ou bleus cambro-ordoviciens. Le plan de chevauchement de la nappe de charriage de Gavarnie, à la base de la couche d'ampélite n'est pas nettement repérable.  (photo Philippe Villette)
 

       
  
 Tout en haut de la vallée de Saux, du sentier du port de Bataillance (à droite), vue sur, de gauche à droite, le pic Garlitz (ou son avant-sommet), le Pène Abeillère blanc, et le pic sans-nom noir.

                                                                             Haut de page

       
  Contraste entre le Pène Abeillère blanc et la couche sous-jacente d'ampélite noire.  (photo Philippe Villette)
 

                           
   Vue vers l'est, des bords d'un laquet de la partie haute de la vallée de Saux, sur le sommet sans nom (2549 m.) qui se situe entre le Pène Abeillère (dont l'éperon est visible à gauche) et le port de Bataillance. Il est entièrement constitué d'ampélite. Le laquet se situe, comme le lac d'Héchempy, à peu près à hauteur du plan de chevauchement (masqué par les éboulis) de la nappe de Gavrnie sur lequel repose ce sommet secondaire.  (photo Philippe Villette)
 

      
  
 Photo prise le 8 juin 2005 près du port d'Héchempy, versant Aragon. Identification de l'oiseau : incertaine pour l'auteur du site ; peut-être un Tarier pâtre femelle.

                                                                           
Haut de page 

                                                                                    *  
    Géologie de la vallée d'Aure

      
  
Cette carte géologique simplifiée (et dont les couleurs se rapprochent des couleurs conventionnelles) situe la région de la vallée des Nestes (en bas à gauche) dans la région plus large de la vallée d'Aure et de celle du Louron, et dans la structure des Pyrénées (voir dans l'image suivante une coupe géologique qui peut servir de légende à cette carte).
 

      
    
Coupe géologique schématique du versant nord des Pyrénées centrales au méridien approximatif de la rive droite de la vallée d'Aure.
    
   
A propos de la Faille Nord-Pyrénéenne (F.N.P.), qui fait la limite entre les plaques ibérique et européenne : sa localisation précise ne fait pas l'unanimité, d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une faille unique mais d'une "famille" de failles ; on la situe :
  - soit, comme ici dans la carte et la coupe, au contact entre l'écaille des calcaires
du Crétacé supérieur (en vert) et, au nord, la Zone Interne Métamorphique (rayures);
  - soit au contact (discordant) entre ces calcaires du Crétacé supérieur et, au sud, les grès rouges du Permo-Trias (en rouge) qui constituent la couverture des terrains paléozoïques de la haute chaîne axiale primaire.

  (Pour voir une CARTE interactive des vallées d'Aure et du Louron aller dans une des pages du
site du Pays des Nestes.)
                                                
                                                                              
Haut de page  

                                                                                      *
    Géologie de la région des lacs de Miares

      
   Montage de photos de la région des LACS DE MIARES (ou Miarès ?), associées à une carte géologique et à des calques interprétatifs.
   La nappe de Gavarnie s'étend vers l'est à peu près jusqu'au méridien de Luchon (et même peut-être jusqu'à la vallée d'Artiga de Lin). Sa limite méridionale de chevauchement se repère en particulier dans cette région de lacs de Miares (plus d'un km à l'est du cirque de Barrosa, à peu près sur le méridien du col d'Azet) où on trouve sur l'arête sud du pic de Sarrouyes, dite "crête de Bassiouente", une configuration géologique comparable à celle du port de Barroude.
   La photo 1 montre cette crête vue de l'est : on y voit à droite (nord) la nappe de Gavarnie faite de terrains paléozoïques, dévoniens inférieurs en haut (principement des calcaires rubanés sombres), siluriens à sa base (ampélites), et à gauche (sud) le "socle" constitué de roches cambro-ordoviciennes (schistes au sens large) sous une couverture discontinue faite de roches rouges du Permo-Trias (conglomérat) et de calcaire blanc ou jaunâtre du Crétacé supérieur.
   Les photos 2 et 3 montrent la partie sud de cette couverture, vue de l'est sur la photo 2, du nord sur la photo 3 où on la voit au premier plan et au deuxième plan sous la forme d'une bande oblique de calcaire blanc à droite d'une masse de roche sombre rougeâtre silurienne (ampélite).

   La photo 4 montre, vu du sud, au deuxième plan l'épaulement de l'arête sud du pic Srrouyes, taillé dans le calcaire sombre du dévonien inférieur, et au premier plan le calcaire clair du Crétacé supérieur juste au sud du chevauchement.
   La photo 5 montre un banc de grès rouge, sous la forme d'un conglomérat du Permo-Trias au-dessus des schistes cambro-ordoviciens et au-dessous du calcaire crétacé.

   

    Liste des pages de PHOTOS                                                      Haut de page
    Page d'accueil
 


  NOTES

  1. C'est le nom qui lui est donné sur la carte IGN. Selon Emile Belloc (dans son livre De la vallée d'Aure à Gavarnie par le Nord de l'Espagne, édité en 1902, en note à la page 20) le nom qui convient serait celui d'un certain Martin Cabero. Cabero signifie en espagnol faiseur de manches d'outils. Donc Martin et pas Marty, et Cabero et non Caberrou, qui vient de ce que sur le versant français on transforme le son o en son ou. Pour certains cabero voudrait dire petite tête d'ours (?).

  

  Page de photos mise à jour le 3 juillet 2020