Photos : page
de photos 8-8
Un abri sous le port de Barroude
(la "cabane des douaniers")
Photos de Lucien Briet
(Musée
Pyrénéen de Lourdes) : photo
6, La cabane des douaniers
31 juillet 1897 "Un
abri improvisé"
Lors
du passage de Lucien Briet dans le cirque en 1897, c'est dans les ruines d'une
bâtisse qu'a été improvisé cet abri. Cette bâtisse
était une ancienne habitation des terrassiers qui ont travaillé
à l'aménagement du chemin des mines, d'aprés Lucien Briet,
renseigné par ses guides locaux ; elle était d'ailleurs assez
grande, comportant "plusieurs pièces en enfilade", mais dont
il ne reste aujourd'hui presque rien ; il y avait aussi, un peu plus haut
un "cabanon au toit effondré"). L'abri a été
improvisé à l'aide de dalles de calcaire crétacé,
de troncs de pins ou chevrons trouvés dans les ruines, le tout complété
par des mottes d'herbe et la pélerine de Briet.
La personne assise dans l'abri, sous son large béret,
est probablement le porteur de l'appareil photographique, Henri Soulé
(dit Lixandre), de Gèdre, alors agé de 27 ans. Il sera guide
à partir de 1898. C'est lui qui disait de Lucien Briet : "Avec
Briet, on a le temps de souffler car il s'arrête toutes les dix minutes".
Remarquer à gauche les deux bâtons ferrés
traditionnels des guides, et l'antique piolet de Briet (note
1).
*
Ruines de cette bâtisse, qui pour d'autres (notamment
le docteur Verdun) servait de logement aux ouvriers travaillant aux mines
du pic Liena, mais a été appelée aussi "cabane
des douaniers" (pour avoir donc, sans doute, également servi
de douane), ou encore "cabane de Las Pardas". Elles sont maintenant
presque arasées, comme le montre cette PHOTO, où on voit bien
qu'elle se situe à peu près à hauteur du chemin des mines,
qui court dans la falaise au deuxième plan, à la limite entre
la roche sombre (ampélites, en haut) et la roche claire (cornéenne,
en bas), marquée par un liseré blanc (de calcaire crétacé).
On retrouve les dalles de calcaire crétacé qu'on
voit sur la photo de Lucien.Briet et dont il parle dans son récit.
A une petite distance, plus
à l'est, on trouve ce qui reste d'un mur. Selon Lucien Briet il y avait
en fait dans cette zone deux bâtiments : d'une part "un
cabanon au toit effondré", d'autre part "la bâtisse
des terrassiers", plus grande, dont les ruines ont été
choisiespar lui pour passer la nuit.
Autre murette,
quelques mètres plus à l'est. A l'arrière-plan le flanc
sud-ouest du pic Barrosa, qui est dans l'ombre.
Autre vue de cet ancien mur.
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PHOTO (ci-dessus, avec calque explicatif ci-contre) situant le chemin des mines, entre la falaise nord du cirque (à gauche) et le port de Barroude (en haut et à droite), et la "cabane des douaniers", dans un petit éboulis de dalles de calcaire crétacé. On y voit le filet d'eau, proche de la cabane des douaniers, dont parle Lucien Briet dans son récit ("l'eau coulait à deux pas"). Voir une photo ci-dessous. |
Cette zone est complexe
sur le plan géologique en raison de l'existence d'un grand éboulis
provenant d'une zone de calcaire dévonien située au-dessus,
et surtout de l'exstence (sans doute du fait d'une distension de la croûte
continentale, après la mise en place de la nappe de charriage)
de deux failles subverticales entre lesquelles une partie de
cette zone s'est effondrée, ce qui décale vers le bas
le plande chevauchement et les roches qui le bordent, ampélites
au-dessus, calcaire crétacé, grès rouge et cornéenne
au-dessous. |
(VOIR
AUSSI : - la page de photos consacrée à la région située
sous
le port de Barroude ;
-
la page consacrée aux ampélites )
Au bord du chemin qui monte
du fond du cirque au port de Barroude une pancarte signale le départ
du "camino de Las Pardas" (ou chemin des mines). Elle se situe un
peu au-dessus des discrètes ruines de la "cabane des douaniers"
qu'on voit au deuxième plan.
A l'arrière plan on voit bien le "camino",
sur la mince couche de calcaire crétacé à la base de
l'ampélite, et l'une des deux cascades qui le coupent.
A la descente du port de Barroude dans le cirque de
Barrosa, à hauteur des ruines de la "cabane des douaniers",
on a sous les yeux le tracé du chemin des mines (sauf dans les
éboulis) entre le "dôme" (qui est l'épaulement
de l'arête est du pic de La Munia) et l'extrémité nord
de la corniche qui court à la base des ampélites noirâtres
de la falaise nord.
Le pic de Robiñera émerge derrière
l'épaulemnt de La Munia.
De ces pancartes, et des ruines
de la cabane des douaniers, la partie sud du cirque (avec ses falaises
entre la col d'Espluca Ruego, à gauche, et le pic de Robiñera)
est mal visible, en partie masquée par le "dôme" qu'on
voit derrière les pancartes).
Quand on aborde le cirque par le port de Barroude on a donc tendance
à minimiser sa partie sud, la plus importante, ce qu'a fait en 1897
Lucien Briet 7qui a réservé le nom de "cirque de Barrosa"
à sa partie nord uniquement, entre le port de Barroude et le "dôme"
(alors que Schrader a fait l'inverse en 1877, ayant abordé le cirque
par la vallée du rio Barrosa mais sans pousser assez loin sa visite
pou ren apercevoir la partie nord)..
Cette
PHOTO, récente, prise un peu au-dessus et à l'ouest des
ruines de la "cabane des douaniers" montre, de bas en haut :
- la zone de grès rouge, traversée par un filet d'eau, - la couche de calcaire crétacé (ici jaunâtre), - une petite falaise d'ampélite noirâtre, - et la pierraille de calcaire dévonien blanc dans l'éboulis à gauche, tombée de la couche de cette roche qu'on voit au-dessus de l'ampélite. Le plan de chevauchement (de la nappe de charriage sur le soubassement) passe au pied de la falaise d'ampélite noirâtre. |
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Plus haut, sous le port de Barroude, qu'on voit tout en haut de la photo, dans les pelouses, une murette soutient le chemin à un endroit où son dernier lacet traverse une zone de grès rouge, avant de traverser au-dessus une zone de calcaire crétacé, puis d'entrer dans les ampélites du port. |
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NOTES
:
1.
Ces bâtons ferrés évoquent à l'auteur du
site de bons souvenirs.
En 1957, lui et trois de ses copains étaient venus en vélo
de leur Aveyron natale camper prés de Gèdre pour faire de
la montagne, sans expérience ni équipement.
Au village nous avons fait la connaissance d'un ancien
guide ou porteur, relativement agé, qui nous a gentiment
donné des conseils et prêté des bâtons ferrés.
C'est ainsi équipés que, partis de Gavarnie
où nous étions montés en vélo, nous avons fait,
aprés avoir couché au refuge des Sarradets alors tout récent,
l'ascension du Taillon. L'une des photos ci-dessous a été
prise à la descente sur le glacier de la brêche de Roland (aujourd'hui,
années 2010, il est beaucoup moins important) : lors d'un long passage
sur de la glace vive les bâtons se sont avérés trés
utiles, vu notre équipement par ailleurs trés sommaire.
Cet ancien guide n'était pas Henri Soulé,
décédé en 1951 à Gèdre, mais trés
probablement (renseignement pris récemment au secrétariat
de la maitie de Gèdre), un confrère guide (puis facteur)
de Gèdre, où il habitait, Bernard MARCOU (dit Culouscou),
né en 1883 et décédé à Gèdre,
qu'il habitait, en 1959. A cette époque nous n'avions aucune expérience de la pratique de la montagne et c'est seulement beaucoupe plus tard que l'auteur du présent site (Pierre Carrière), a découvert avec plaisir, en lisant les 6 pages que Céline Bonnal lui a consacrées dans son grand livre, "Les guides de Gavarnie et de la vallée de Barèges", aux éditions MonHélios, 2018, p. 288 à 293 (ci-contre), que Bernard Marcou avait été un grand guide (1ère classe), excellent montagnard, sûr, énergique, efficace, et avec ça sympathique, dévoué, gentil, bon vivant, jovial, toujours de bonne humeur. |
Les bâtons ferrés de Bernard Marcou ;
les photos de ce montage ont été prises le 7 août 1957
:
- en haut à gauche, au sommet du Taillon (où
l'auteur du présent site, et de ces photos, a fêté sa
majorité, alors à 21 ans) ;
- en bas à gauche, au doigt de la fausse brèche
;
- en bas à droite, sur le glacier de la brèche
de Roland.
En haut à droite : extrait
de la carte du massif de Gavarnie et du Mont-Perdu, de Schrader, à
l'échelle du 1:20000 (3e édition de 1949) dont nous disposions
; à cette époque. ni
les guides Ollivier, ni les cartes de l'IGN au 1:50000 ou au 1:25000 n'existaient.
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Page de photos mise à jour le 3 Novembre 2019