Photos : page de photos 4-5

    Le calcaire crétacé autochtone dans la vallée de Gavarnie

   Dans la haute vallée de Gavarnie, entre Gavarnie et le cirque, on constate, comme ailleurs (notamment dans le cirque de Barrosa) que la nappe de charriage dite "de Gavarnie" repose sur le socle métamorphique par l'intermédiaire, juste sous le plan de chevauchement, d'une mince assise de calcaire crétacé qui date le plus souvent de l'étage Santonien. Il est dit "autochtone" puisqu'il constitue la couverture du socle, tandis que le calcaire crétacé juste au-dessus, plus récent et appartenant à la nappe de charriage, est dit "allochtone".
   Cette assise autochtone forme une petite falaise bien visible sur les flancs oriental et occidental de la vallée, haute d'une dizaine de mètres, mais abrupte, voire surplombante.

   Un sentier en boucle, au départ de Gavarnie et passant par l'entrée du cirque, longe la base de cette falaise sur le versant oriental de la vallée, le long de la "corniche des Espugues", et son bord supérieur de l'autre côté, sur le "plateau de Bellevue" .
  
   Cette page en est
(par des cartes, des dessins, des schémas et par de nombreuses photos commentées) une description qui s'adresse à la fois
   - au simple randonneur ou montagnard,
   - et à celui qui est un montagnard amateur de géologie (comme l'auteur de ce site),
  
C'est pour les deux le tracé d'une très belle et facile randonnée, où l'on domine le fond de la vallée, loin de la foule, et en vue, tout le long, du cirque de Gavarnie.
   Elle se fait aisément en une journée, par exemple au mois de juin ou au mois d'octobre, lors de la transition entre les activités montagnardes d'hiver et celles d'été.

   
   Cette image est la reproduction d'une peinture sur toile (monumentale : 4,60 mètres de large sur 4 mètres de haut), représentant le cirque de Gavarnie. Elle décore, à côté d'un autre tableau représentant le Mont Blanc, le grand escalier du musée de minéralogie de l'Ecole des mines de Paris. Elle a été réalisée d'aprés nature en 1855 par le peintre paysager (un savoyard) Claude Hugard de la Tour. Il en existe une autre version au Musée de Bagnères-de-Bigorre, dont on peut voir la reproduction dans le livre de Alain Bourneton "Gavarnie Histoire d'un grand site", éditions Le pas d'oiseau, à la page 106 (L'auteur du présent site Web remercie M. Jacques Touret, pour lui avoir adressé cette reproduction photographique, et l'avoir autorisé à l'insérer dans ce site, ainsi que M. Jean-Michel Le Cléac'h pour l'avoir réalisée).   

   Sommaire :
   - 1. CARTES
   
- 2. VOIR AUSSI ...
   - 3. LE CIRCUIT EN CHIFFRES
         
   - 4. PHOTOS
         . versant oriental
         . versant occidental
         . variantes
   - 5. SOURCES
   - 6. NOTES

          1. CARTES :

   
  
CARTE géologique simplifiée du front méridional de la nappe de Gavarnie, dans sa partie centrale, entre le Port de Boucharo à l'ouest, et à l'est la vallée de Saux et la région des cirques de Barrosa et de Barroude..
  Elle montre notamment au nord sa principale "fenêtre", creusée par les gaves d'Héas et de Pau (ou de Gavarnie) et découvrant le socle métamorphique paléozoïque
sous-jacent avec sa mince couverture autochtone de calcaire crétacé), et au sud l'unité du Mont-Perdu en calcaire du Crétacé supérieur allochtone.
  
Le cadre rouge figure les limites de la carte ci-dessous.

  
       CARTE de la haute vallée de Gavarnie (en amont du village), à la fois topographique et géologique (simplifiée), situant le circuit par rapport au plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie, donc à l'assise de calcaire crétacé autochtone sur laquelle elle repose, et par rapport au cirque (légende ci-dessous).


  
   COUPE ouest-est de la haute vallée de Gavarnie (en amont du village), à hauteur du Pic de la Pahule et du Pont de Nadau, mettant notamment en évidence, la mince (une dizaine de mètres) couche de calcaire qui date du Crétacé supéreur, couvrant le socle métamorphique, donc autochtone, juste au-dessous du plan de chevauchement de la nappe de charriage de Gavarnie, plus ancienne.


   
   1 :
SCHÉMA simplifié de la géologie de la haute vallée de Gavarnie (coupe nord-sud de son versant occidental) visant à mettre en évidence sa structure générale (nappe de Gavarnie charriée du nord vers le sud, en poussant le calcaire crétacé qui reposait sur elle, lequel est ainsi devenu allochtone. Sa plus grande partie, ayant glissé par gravité, a formé l'unité du Mont-Perdu). Le tout repose, par le contact anormal qu'est le plan de chevauchement de la nappe de charriage, sur le socle métamorphique, par l'intermédiaire de la couche de calcaire crétacé autochtone qui en est la couverture ;
   2 : PROFIL et altitudes du circuit pédestre, dont le parcours permet de bien voi, de près, cette couche ;
   3 : LÉGENDE et géochronologie des cartes, des schémas, et des dessins de la page.

                                                                               Haut de page

       
   EAU-FORTE illustrant le livre de l'abbé Bernard Palassou, publié en 1781, "Essai sur la minéralogie des Monts Pyrénées". Son auteur est l'ingénieur-géographe François Flamichon (note 1). Sa représentation du "pic d'Allans" (qui désigne peut-être l'ensemble du versant oriental de la vallée de Gavarnie, ou seulement les pics d'Astazou) est très schématique et quelque peu fantaisiste, mais son auteur a bien vu (plus d'un siècle avant qu'apparaisse en géologie la notion de chevauchement, ou de charriage, à l'origine de la formation des montagnes) que se superposent deux étages, l'un supérieur, marqué C ("Pierres Calcaires") l'autre inférieur, constituant un socle marqué G ("Granit" : en fait des roches métamorphiques).
   Le texte dit, parlant des montagnes de Gavarnie : "des bancs de marbre gris [du calcaire], immédiatement posés sur des masses de granit". Et Flamichon a vu que les deux étages sont séparés par une mince assise rocheuse de structure différente, pouvant correspondre à celle du calcaire crétacé autochtone en couverture du socle.

                                                                                        *
       2. VOIR AUSSI :

  * dans le présent site : 
     
- deux pages de photos :
         o l'une consacrée au
calcaire crétacé autochtone dans le cirque de Barrosa (voir notamment la note 1) ;
         o l'autre consacrée à la
nappe de charriage de Gavarnie dans les vallées des Nestes ;
      
- dans la page consacrée à des coupes géologiques, voir la coupe A ;
      
- au bas de la page consacrée aux plis du massif du Mont Perdu, où on peut voir le tableau du cirque de Gavarnie par Hugard de La Tour).

  *
 pour en savoir plus sur la nappe de charriage de Gavarnie, d'autres sites web consacrés à la géologie, en particulier (voir ci-dessous la section Sources) :  
      
- un site de la lithothèque de Toulouse
  
        -
un autre, de l'association ASNAT ("Les amis des sciences de la nature"), où figure un article au format pdf du géologue universitaire Claude Majesté-Menjoulas 
).
 

      3.  LE CIRCUIT EN CHIFFRES :

     - distance : 12 km ( le point de départ et d'arrivée du circuit est, faute de mieux, le parking payant qui se trouve, en aval de Gavarnie, au départ de la route de la vallée d'Ossoue);
     - dénivelé positif cumulé : 570 m ;
     - altitudes : point haut : 1750 m ; point bas : 1360 m ;
     - horaire moyen : environ 6 h.
     - difficulté : moyenne : il se déroule tout le long sur un sentier (caillouteux et instable en un seul point d'un éboulis du versant occidental de la vallée), dont une partie se déroule sur une corniche en forêt (la "corniche des Espugues" dans le versant oriental de la vallée) qui n'est ni difficile, ni vertigineuse.
                                                                                            
      4. PHOTOS
   (Sous les photos le texte vert est un topo-guide, et le texte noir un commentaire de l'image) :
          
    
          *  Partie orientale du circuit :

           
    DESSIN du versant oriental de la vallée de Gavarnie entre le Piméné et le pic de Marboré. La partie nord, paléozoïque, de la nappe de Gavarnie chevauche sa partie sud, en calcaire crétacé et l'ensemble chevauche le socle métamorphique (couvert par la fine couche de calcaire crétacé), visible dans la vallée grace à la fenêtre creusée dans la nappe par l'érosion. Au front de la nappe de Gavarnie l'unité (chevauchante) du Mont Perdu a glissé vers le sud.
                                                                                

       
   Le départ du circuit se situe au parking qui, juste en aval de Gavarnie. est à l'origine de la route de la vallée d'Ossoue, De là on traverse le village puis on remonte la vallée en direction du cirque, d'abord sur la rive gauche du Gave, puis, après le pont Brioule, sur sa rive droite jusqu'à l'endroit où se détache, à gauche, le chemin du refuge des Espuguettes.
   
  
Depuis la piste qui longe la rive droite du Gave, vue matinale sur la partie ouest du cirque (de gauche à droite : la Tour le Casque, le pic des Sarradets et le sommet du Taillon) illuminée par le soleil au moment où il dissipe la brume.
    

       
   Bloc de migmatite rencontré dans le chemin vers le refuge des Espuguettes à un niveau où on est encore dans le socle métamorphique, dont elle esr représentative.
   La migmatite est faite d'un mélange (migma en grec) de lits foliés, de type gneiss, sombres, et de lits non foliés, clairs, de composition granitique, qui est la solidification d'un liquide de même composition, produit, dans les profondeurs de la chaîne hercynienne au cours de sa formation au Paléozoïque, par la fusion partielle (on parle d'"anatexie") d'une roche gneissique, puis mobilisé et insinué entre les feuillets intacts de celle-ci, y formant des filons de granite.


                                 
    Avant d'arriver au plateau de Pailla le sentier atteint, dans une forêt qui commence à se clairsemer, vers l'altitude de 1750 m, la couche de calcaire crétacé autochtone dans laquelle le ruisseau de Pailla a creusé une petite gorge. C'est là qu'on trouve un carrefour : à gauche la montée continue vers le refuge des Espuguettes, à droite il se dirige vers une passerelle qui permet de traverser le ruisseau et passer près d'une ancienne colonie de vacances avant de descendre un peu vers la "corniche des Espugues".

                                                                           Haut de page

       
   Vue sur le bord du platean de Pailla, qui s'étale au pied des pics d'Astazou (le grand à gauche, le petit à droite), et du pic Rouge de Pailla, à gauche. Pas loin du sentier qui monte au refuge des Espuguettes on trouve une cabane pouvant offrir abri et couchage si nécessaire.

     
    Vue, depuis le plateau de Bellevue, sur la haute vallée de Gavarnie dont le fond plat ("la Prade) est celui d'un ancien lac en amont d'un verrou (à gauche), où se situe le Monument Schrader.
   Elle est dominée par, de gauche à droite, le pic Rouge de Pailla, les Astazous, le pic de Marboré et les pics de la Cascade. C'est à mi-hauteur de l'image, en haut de la forêt (le bois d'Arribama), à la base de la falaise obliquement stratifiée, que se situe la petite falaise, souvent surplombante, quasi horizontale, de calcaire crétacé autochtone, dont la base est longée par le sentier sur la corniche dite des" Espugues", longue de 1 km et demi.

                                                                                 Haut de page

       
    Zoom sur l'assise de calcaire crétacé autochtone, qu'on repère difficilement, horizontale ou légèrement descendante vers le sud (à droite), exactement en haut de la forêt qui drape le socle métamorphique sous-jacent. Au dessus s'élève, sur une grande épaisseur; la falaise taillée dans le calcaire crétacé supérieur allochtone, nettement stratifiée en sens inverse. Le contact entre les deux est le plan de chevauchement de la nappe de charriage de Gavarnie sur le socle..
    En bas, au milieu de l'image, dans le socle couvert par le Bois d'Arribama, on voit le petit torrent issu de la Hount (une source) Blanque.
 

       
    Vue vers le nord sur le sentier, sous le premier des surplombs ménagés par l'érosion dans la couche de calcaire crétacé autochtone. Ce sont ces surplombs qui sont à l'orgine du nom de la corniche : espugue signifie, comme espluca dans le cirque de Barrosa, abri sous roche (ou même, ailleurs, grotte).
   
    Comme on le voit, ce sentier, à la base de la falaise, est confortable, et peu vertigineux, se déroulant, sur environ 1 km et demi, en haut d'une pente modérément raide, masquée par le bois d'Arribama.

 

       
   À travers les arbres du bois d'Arribama, le sentier, encore dans l'ombre, offre des échappées sur les hautes murailles du cirque illuminées par le soleil matinal, ici le versant nord de la Tour et du Casque du Marboré, et à droite le contrefort est du pic des Sarradets

                                                                                Haut de page

       
   Autre vue de la corniche, et de la falaise, ici légèrement surplombante. Son épaisseur est en moyenne de l'ordre de 10 mètres
.

       
   Ici la corniche offre un aperçu sur le sud du versant occidental de la vallée, constitué par les pentes est et nord du pic des Sarradets, avec à leur base le grand éboulis, sur lequel montent des langues de forêt et que traverse le circuit de la randonnée.
 

       
   La grassette à longues feuilles (vert-jaune, à gauche), fleur qui aime les lieux humides, "grimpe" ici sur une partie suintante de la falaise de calcaire, originalité qui justifie (à droite) un panneau informatif .

                                                                               Haut de page

       
    "Espugue" très surplombante, obligeant à baisser la tête, de la falaise, ici escaladée par la forêt par dessus la corniche.
    Au fond : la Tour et le Casque du Marboré.

                                                                                

       
   À la sortie de la corniche et de la forêt, le sentier, toujours bien marqué, descend, par un tracé sinueux, sur l'Hôtel du cirque, avec en toile de fond la Tour et le Casque du Marboré.
   
   
Au cours de cette descente relativement courte il traverse un torrent affluent de la rive droite du Gave de Gavarnie à sa sortie du cirque.
 

       
   Vue sur l'"Hôtel du cirque et de la cascade", à l'entrée du cirque, au niveau d'un retrécissement de la vallée créé par une avancée vers lm'est de l'éperon dénommé "Toussau" (sur la carte de l'IGN) dont on voit l'extrémité à droite.. L'Hôtel est sur la rive droite du Gave qui entre là dans une petite gorge.
   En haut du cirque, au centre de l'image, le col de la cascade, à l'aplomb de celle-ci, et à gauche, les pics de la Cascade.

                                                                                Haut de page

                                                                                        
            * Partie occidentale du circuit :

 
    DESSIN du versant occidental de la vallée de Gavarnie, à peu près symétrique du versant oriental.

                                                                                Haut de page

       
    Un peu en aval de l'Hôtel du cirque (à gauche), on a sous les yeux, depuis la piste qui y mène; à droite, dominant la rive gauche du Gave, une falaise taillée dans le calcaire crétacé allotochtone de l'extrémité est de l'éperon Toussau, dont les srratifications obliques, sont alignées sur celles dénommées plus haut et plus à l'ouest "les Cinclades". D'ailleurs ce sont ces stratifications qui forment la base de l'unité du Mont-Perdu, dont le plan de glissement se situe juste à la base de cet éperon et des Cinclades.
.

       
   Vue vers le nord sur l'Hôtel du cirque, à droite, et sur l'extrémité est, boisée, de l'éperon Toussau, à gauche, sur lequel on voit monter le sentier vers le bois qui coiffe sa crête.
   
   Pour l'emprunter, et ensuite parcourir cette crête, il faut prendre d'abord le chemin du cirque, rive droite du Gave, puis, à 200 de l'Hôtel, traverser celui-ci sur une passerelle pour prendre le sentier de l'échelle des Sarradets sur la rive gauche. On quitte ce sentier à environ 250 m du Gave pour emprunter à droite le départ de celui qui est bien visible sur la photo.
   NB : cette passerelle, qui existait en juillet 2020, a disparu entre cette date et fin juin 2023, du fait d'intempéries. Pour traverser le Gave il faut donc remonter sur sa rive droite par le sentier de la Grande cascade pour trouver en amont un passage plus facile afin de gagner la rive gauche.
                                                                                 

       
   On voit ici, dans le bas de l'image, à travers les arbres, l'éperon Toussau, et en haut le versant nord-est du pic des Sarradets, avec, dans sa partie basale à droite, les Cinclades. Dans le coin supérieur gauche de l'imge :Tour et Casque du Marboré. A droite, sous les Cinclades : l'extrémité sud du grand éboulis.
   
    Après la traversée du bois qui coiffe l'éperon Toussau le sentier descend sur ce grand éboulis.

                                                                                     Haut de page

       
   En haut de cette photo, de gauche à droite : le Casque, le pic des Sarradets, et le pic Entre les ports (encadré par le port de Boucharo à gauche et le le col des Tentes à droite, au-dessus de la vallée de Pouey Aspé).
   On voit sur cette image, au pied du versant nord-est du pic des Sarradets, la zone d'éboulis traversée par le circuit de la randonnée entre l'éperon Toussau (à gauche, coiffé d'une forêt) et la Planette à droite (la petite clairière, en haut de la forêt, au bord du Gave des Tourettes). Dans cet éboulis montent des "langues" de forêt, ce qui fait alterner éboulis et forêt dans l'itinéraire.
  
    On voit aussi, au bas de l'image, le tracé 2 signalé ci-dessous, en bas de page, dans les Variantes.
  
Pour le suivre à partir de l'Hôtel du cirque il faut prendre la piste principale de la vallée (qu'on distingue à gauche de l'image), en direction de Gavarnie; et descendre jusqu'au dernier virage, où on trouve, à gauche, le départ d'un sentier qui descend jusqu'au Gave, le traverse sur une passerelle, puis monte en lacets dans le "bois de Bourlic" et débouche sur la Planette.

   

       
    Vue rapprochée du grand éboulis, au-dessous des Cinclades, dont la limite inférieure correspond au plan de glissement de l'unité du Mont-Perdu, avec les langues de forêt qui y grimpent, dont la première à gauche s'appelle " Bosquet long".
    En haut à droite de l'image on voit, sous la partie la plus haute de la limite inférieure des Cinclades, des affleurements qui lui sont perpendiculaires, car obliques, eux, vers le bas (pendage de 30°) et le nord : ils appartiennent à la formation de calcaire crétacé allochtone faisant partie de l'unité de Gavarnie.
    Plus bas l'éboulis masque le plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie.
    La Planette se situe juste à droite du cadre de la photo. Au-delà on devine la vallée de Pouey Aspé.
    
    Le sentier du circuit traverse cet éboulis presque horizontalement en direction de la Planette, en coupant les parties hautes des langues de forêts. Il est partout bien marqué, quoique étroit, sauf dans une courte section descendante où l'éboulis est un peu instable.
Sur Géoportail ou Google Earth on peut, en zoomant,.le suivre.

       
    Cette photo, prise du grand éboulis, situe, avec le cirque en toile de fond, l'itinéraire du circuit qu'on vient de parcourir à partir de la sortie, à gauche, de la corniche des Espugues : le torrent qu'on traverse lorsqu'on descend sur l'Hôtel du cirque, celui-ci, l'éperon Toussau (au milieu de l'imge, son front cachant une petite partie du circuit), et l'éboulis dont on voit bien le caractère modéré de la pente.
    En haut à droite l'extrémité est des Cinclades.

                                                                                 Haut de page

       
   Â la sortie de la dernière langue de forêt on débouche sur la Planette, traversée par le sentier : petit plateau herbeux cerné par la forêt d'où la vue s'élargit sur la moité est du cirque et sur le sud du versant oriental de la vallée, dominé par les Astazous.
 
  Sous les Astazous on distingue les Rochers blancs, couche de calcaire crétacé qui a glissé vers le sud, avec incurvation, en bas, de son front, formant ainsi ce qu'on appele une "tête plongeante". A noter qu'il en exste une autre, dans le versant est du pic des Sarradets de l'autre côté de la vallée, symétrique de celle-ci, appartenant sans doute à la même couche (voir ci-dessus le dessin de la section Versant oriental).
 
   

                              
    De la Planette le sentier descend de quelques mètres pour traverser le Gave des Tourettes sur un large pont de bois, juste en amont d'une grosse cascade.
                                                                                

          
    Vue rapprochée, sous un autre angle, sur le pont et cette cascade (il y en a d'autres en amont).

                                                                                   Haut de page

      
   Ce plan large regroupe la vue sur le cirque, la forêt, la Planette (derrière les arbres) et le pont.
 

      
  A quelques mètres du pont sur le Gave des Tourettes, rive droite, poussent sous les arbres des ancolies qui semblent être des ancolies des Pyrénées, et non des ancolies vulgaires, à en juger par le faible recourbement des éperons.
 

      
    Vue sur l'escarpement que forme le calcaire crétacé autochtone au-dessus de la rive gauche du Gave des Tourettes; juste en aval du pont, mais qu'on voitaussi plus loin.
    Au fond on apercoit le Piméné, par delà la vallée de Gavarnie.

                                                                            Haut de page

      
    Depuis La Planette, (ou juste au-dessous) autre vue sur cet escarpement, que forme le calcaire crétacé autochtone au-dessus de la rive gauche du Gave des Tourettes, et qui va plus loin au nord (à droite) border le plateau de Bellevue. Il est, semble-t-il, sauté par la cascade, auquel cas le tablier du pont serait jus au niveau du plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie
   Au-dessus on voit à gauche une autre falaise, effilée. Elle est; elle, taillée dans le calcaire crétacé allochtone, à l'extrémité sud du plareau, appelée "Peyre Blanque".
   On voit au premier plan, à la surface de la Planette qui se situe nettement au-dessous du calcaire crétacé autochtone, l'affleuremnt d'une roche qui appartient au socle métamorphique, peut-être une migmatite.
   
    Au-delà du pont le sentier monte lentement entre les deux falaises pour gagner le plateau de Bellevue à partir de La Planette.

 

      
    Depuis le versant oriental de la vallée de Gavarnie, vue plus large de ce même long escarpement, au bord du Plateau de Bellevue (en haut, à droite).
    Dans le coin supérieur gauche de l'image on voit, entre la falaise dite Peyre Blanque en bas et la base d'une autre falaise grise, à peine visible en haut de l'image (taillée, elle, dans du calcaire dévonien de l'unité de Gavarnie), deux affleurements d'une roche noire : il s'agit d'ampélite silurienne appartenant à cette unité et formant en deux endoits un petit éperon nommée Peyre Nère, au contact du calcaire crétacé allochtone sous-jacent.
 

        

  
    SCHÉMA de la structure géologique du Pic de La Pahule et de la vallée de Pouey Aspé.

(d'après :
  - le livre
Hautes-Pyrénées
  - la
carte géologique du BRGM au 1/50000)
 
 ( Les proportions ne sont pas respectées.)

    Depuis la corniche des Espugues, vue sur le versant sud-est du pic de La Pahule, par-dessus la forêt du versant occidental de la hauten vallée de Gavarnie.. On y voit de bas en haut, comme l'indique le schéma ci-dessus,
  - la mince couche de calcaire crétacé autochtone, sous le plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie,
  - une falaise taillée dans le haut de la couche de calcaire crétacé allochtone (qui supporte plus au nord, à droite, le plateau de Bellevue et porte le nom de Peyre Blanque),
  - au dessus de laquelle se fait (par l'intermédiaire d'une couche d'ampélite silurienne noire formant un petit éperon appelé Peyre Nère) le contact avec la partie paléozoïque de l'unité de Gavarnie,
  - une mince ligne de falaise taillée dans cette formation, et,
  - une autre falaise plus haiute datée du Carbonifère, sous le sommet dévonien.

                                                                                Haut de page

      
   Cette photo montre l'endroit où le sentier aborde le plateau de Bellevue, dont la hauteur permet de voir le fond du cirque et le pied de la Grande cascade, ainsi que le chemin qui y mène, par delà l'éperon Toussau qui occupe le milieu de l'image entre l'Hôtel du cirque, à gauche, et le grand éboulis à droite.
                                                                              

      
   Arrivé sur le plateau de Bellevue on a sous les yeux, en se retournant vers le sud, une bonne partie du circuit, qu'on vient de parcourir. De gauche à droite, avec le cirque de Gavarnie comme toile de fond :
       - sous le Petit Astazou et les Rochers blancs, à la limite entre les stratifications obliques du calcaire crétacé allochtone en haut et le bois d'Arribama en bas qui couvre le socle métamorphique, la corniche des Espugues ;
       - à l'aplomb du pic de Marboré et des Pics de la cascade, l'Hôtel du cirque, à l'entrée de l'Oule, et, ombragé, l'éperon Toussau au centre de l'image ;
       - à droite, sous le versant est du Pic des Sarradets (dont on voit les Cinclades) la clairière de la Planette en haut du bois de Bourlic qui masque le grand éboulis sur lequel montent les langues de forêt.
  Au tout premier plan : le vallon où coule le Gave des Tourettes.

                                                                                

      
  Casse-croûte au bord du plateau de Bellevue, au carrefour du circuit avec le sentier du port de Boucharo et du refuge des Sarradets, à un endroit où la vue sur le haut de cirque s'élargit entre le pic de Marboré à gauche et la Tour du Marboré à droite.
   Un restaurant pourrait-il offrir une aussi belle vue ?

                                                                            Haut de page

      
    La surface, rocheuse et herbeuse, du Plateau de Bellevue, qui n'usurpe pas son nom. Cette surface rocheuse est probablement du calcaire crétacé supérieur allochtone, appartenant soit à son âge inférieura ("Cénomanien" ou "Turonien" : entre -100 et -90 Ma), soit à son âge moyen ("Coniacien" ou "Santonien : entre -89 et -83 Ma).
    
    Le sentier traverse ensuite le plateau de Bellevue (vers 1700 m d'altitude), d'abord à distance de son bord pour ensuite s'en rapprocher et, à l'approche de la cabane de Pouey Aspé (1720 m), entamer la descente vers Gavarnie, d'abord par une première série de lacets, puis, après une courte traversée horizontale du vallon où coule le ruisseau des Entortes, une deuxième série de lacets, suivie d'une longue et lente descente jusqu'au village où on retrouve le départ du circuit.
 

      
   Dans la descente du plateau de Bellevue vers le fond de la vallée (en haut à gauche de l'image) on retrouve, au-dessous de son revêtement par le calcaire crétacé autochtone, le socle métamorphique et les roches qui le constituent, dont ici un bloc de migmatite avec ses petits filons (jaunes) de granite, intercalés dans la roche foliée initiale.
   
   Au début de cette descente, dans le petit vallon où coule le ruisseau des Entortes, les géologues décrivent ce qui est appelé l'"accident de la Prade St-Jean", impliquant le socle métamorphique et les formations calcaires crétacées sus-jacentes (voir le dessin ci-dessus). Il s'agit d'une faille, oblique vers le bas (pendage de 50°) et le sud, de direction Est-Ouest (elle traverse la vallée), faille qui était dite "normale" (c'est-à-dire le résultat d'une distension) pendant la formation de la chaîne hercynienne à la fin de l'ère Paléozoïque, mais qui a rejoué plus tard, lors de la formation des Pyrénées, dans le sens opposé, devenant ainsi une faille "inverse" (c'est-à-dire le résultat d'une compression).

                  
            * Variantes :

   Â partir de l'Hôtel du cirque il est possible de modifier le circuit de deux façons (tracés surlignés en violet sur la carte ci-contre),
 
   - tracé 1 : une incursion dans le cirque jusqu'à la grande cascade.
  
Au lieu de franchir la passerelle par laquelle commence le sentier de l'Echelle des Sarradets, à 250 m de l'Hôtel, continuer en direction du cirque par le sentier qui longe la rive droite du torrent, et qui dans le cique (l'"Oule"), mène sans difficulté jusqu'aux abords du pied de la Grande cascade (note2) (attention aux chutes de pierres : ne pas s'en approcher trop) .

  Sans revenir à la passerelle on peut, pour revenir au circuit, traverser l'"Oule vers l'ouest, au juger (en l'absence de sentier bien marqué), jusqu'au sentier de l'Echelle des Sarradets, d'où part un sentier horizontal qui permet de monter sur l'éperon dit Toussau pour retrouver le circuit dans la forêt qui le coiffe.

   - tracé 2 : une jonction directe entre l'Hôtel du cirque et la Planette.    Pour éviter l'éperon Toussau et le grand éboulis, il est possible de descendre, par la piste principale de la vallée, jusqu'au quatrième grand virage, où on trouve le départ, à gauche, d'un sentier bien tracé qui descend dans le bois jusqu'au torrent. Il le traverse par une passerelle pour monter, de l'autre côté, en lacets, dans le "Bois de Bourlic", jusqu'à la Planette où, à hauteur du pont sur le gave des Tourettes, on retrouve le circuit.


                                                                              Haut de page

                                                                                   * .

       5.  SOURCES, utilisées pour réaliser cette page : 

   *  BIXEL F., CLIN M., LUCAS C., MAJESTÉ-MENJOULAS C., MIROUSE R., ROGER P.,
      Pyrénées : 500 millions d'années ; Itinéraires géologiques dans la Parc National ;
Editions : Parc National des Pyrénées occidentles, BRGM (avec le concours de la société nationale Elf-Aquitaine).

   *  CANÉROT Joseph,
      Roches et paysages géologiques du Parc National des Pyrénées ;
Guide de découverte ; Édition CAIRN Toulouse, 2017 (Voir surtout le chapitre : Vallée de Luz et de Gavarnie, P. 179).

   *  Les cartes,
         -  topographique de l'IGN, au 1/25000, Gavarnie, Luz-Saint-Sauveur Parc national de Pyrénées, 1748 OT R
         -  géologiques de la France, au 1/50000, éditions du BRGM
, feuilles
               o Gavarnie, n°1082, notice explicative par C. MAJESTÉ-MENJOULAS, F. DEBON, et P. BARRÈRE, 1999
               o Vielle-Aure, n° 1083, notice explicative par R. MIROUSE et P. BARRÈRE, 1993

   * HERVOUËT Yves, PÉRÉ Alain, ROSSIER Dominique,
         
Hautes-Pyrénées, guides géologiques,, éditions Omniscience, 2016, en partenariat avec l'université de Pau et des Pays de l'Adour, le Parc national des Pyrénes et la BRGM (voir surtout les itinéraires 5, Le cirque de Gavarnie, et 6, La Brèche de Roland)

   * MAJESTÉ-MENJOULAS Claude,
            o Evolution alpine d'un segment de chaîne varisque : nappe de Gavarnie, chevauchement Cinq-Monts-Gentiane. Pyrénées centrales et occidentales ;
thèse Sc., Toulouse 1979
          o Le front de la nappe de Gavarnie dans la haute vallée du Cinca et les séries décollées au niveau du bassin d'Ainsa
,
topo-guide d'une excursion géologique de l'ASNAT, 2013

           o Tectonique tangentielle varisque dans les Pyrénées, topo-guide d'une excursion géologique de l'ASNAT, 2018
           o Nappe de Gavarnie, tropo-guide d'une excursion geologique de l'ASNAT dans la haute vallée de Gavarnie en amont de Gèdre, 2011, document pdf (https://asnat.fr/pdf/Gavarnie-ASNAT.pdf)

   * MIROUSE Raymond,
        Pyrénées centrales franco-espagnoles,
Guides géologiques régionaux, Editions Masson, 1992

   * REY Jacques,
        La traversée géologique d'Aure en Sobrarbe,
Saint-Lary-Soulan, 2013

   * RODDAZ Bernard,
         Le prolongement oriental de la nappe de Gavarnie et son substratum entre Barroude et le Moudang (Pyrénées centrales), Thèse 3e cycle, Toulouse 1977

   * RONDEAU Emmanuel, avec la participation de Joseph CANÉROT, Pierre MEYER et José-Maria SAMSO
          Histoire géologique du site Pyrénées Mont-Perdu (version française),
avec animations, vidéo sur Youtube, 16 min.. Production Parc national des Pyrénées et Comarca de Sobrarbe. Excellent résumé de l'histoire géologique des Pyrénées en général.  ( https://youtube.com/watch?v=reRxO2_uFqQ) (on peut "passer les annonces")

                                                                                                                                                                     

        6. NOTES  

    1. Est plus connue de lui cette vue caricaturale, mais reconnaissable, du cirque de Gavarnie  : ci-contre

  (dans son livre Façons de voir, façons de regarder, Les pyrénéistes et leurs explorateurs, Gilles Duval commente ainsi cette eau-forte : "Flamichon nous inflige un artichaut et un navet en lieu et place des Astazou et des Sarradets").

     2. En patois local la Grande cascade se dit : "eth pich det marboré" (pich = l'eau qui pisse) (Marcellin Bérot).
















    Liste des pages de PHOTOS                                      Haut de page
    Page d'accueil
 


 

  Page de photos mise à jour le 29 mai 2023