Photos :
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    Les minerais

     
 
Le principal minerai extrait des mines du pic Liena est la galène, ou sulfure de plomb, ou plomb argentifère, sous forme de très petits cristaux cubiques gris foncé. Cette photo montre un amas de petits cristaux cubiques de galène extrait des mines de l'Escaro, dans les Pyrénées Orientales.

      
   
L'auteur du site montrant un petit bloc rocheux trouvé sur le chemin du cirque et portant de petits cristaux de galène.


     
  
Photo d'un tel bloc rocheux.
  

                    
   
PHOTOS de blocs de minerai, trouvés sur le terre-plein des mines de Mallo Ruego, tels qu'ils se présentent à l'oeil nu, avec indication des minéraux qui les composent : mais ce sont les même types de minerai qu'on trouve aussi aux mines du pic Liena, et à celles de La Géla.
    L'utilisation du plomb pour la tuyauterie, la peinture et l'essence tend à disparaître, mais il reste utilisé dans les accumulareurs et les vernis anti-oxydants. L'argent l'est en bijouterie et pour fabriquer des micro-circuits pour ordinateurs, et des pellicules et papiers photographiques.

    A noter la couleur de la pyrite (dont le nom signifie "pierre à feu", ou "pierre de feu") : on l'appelle l'"or des fous". On l'utilise dans la fabrication des peintures.
    La sidérite des mines du pic Liena, traitée dans les forges de Bielsa, donnait un fer dont la qualité était mondialement reconnue. Il a servi à la confection des grilles du palais de l'Escurial, prés de Madrid.

  
                                  
   
A côté d'un affleurement de granite (à gauche), bloc de l'un des autres minerais extraits, ici de la sidérite, aux mines Luisa, sur le versant est du pic Liena. On y voit la trace d'un trou percé pour abattre le minerai dans les galeries, à l'aide d'une barre à mine enfoncée à coups de masse, ou plus efficacement grâce à une machine pneumatique.
   (voir une page contenant un croquis des mines du pic Liena, et la page de photos consacrée aux mines Luisa).

 

               
    GROS CRISTAUX, centimétriques, ne provenant pas des mines de la région du cirque de Barrosa mais d'autres gisements. Ils montrent l'aspect que peuvent prendre les minéraux de ces mines dans des conditions exceptionnellement favorables à leur cristallisation :
  - en haut,à gauche : cristaux provenant d'un gisement du Pérou, cubiques (gris métallique) de galène (sulfure de plomb, PbS, argentifère, le principal minerai exploité dans les mines du pic Liena), sur un lit de petits cristaux de quartz (blanchâtres, enchassés dans une gangue contenant des micro-cristaux de pyrite jaunâtres) (note 1) ;.
  - en haut, à droite : cristaux provenant également du Pérou, cubiques, de pyrite (sulfure de fer, FeS2), dans leur gangue ;
  - en bas : cristaux de galène provenant des Etats-Unis (près de Joplin, état du Missouri), de diverses tailles, les uns cubiques, les autres octaédriques.

   (afin d'en savoir plus sur la minéralogie en général, et faire une visite virtuelle des minéraux du Museum d'histoire naturelle
, cliquer ici ; aller sur "Les espèces" pour en voir de splendides photos).

   En fait la gamme des espèces minéralogiques qu'on peut trouver dans les mines du pic Liena (comme d'ailleurs dans toutes les mines) est beaucoup plus large si on y inclut tous les MICRO-CRISTAUX qu'y trouvent les "micromonteurs", ces passionnés de microminéralogie qui, munis de leur loupe binoculaire, les cherchent, les reconnaissent, les collectionnent et les photographient (on appelle "monture" la petite boîte transparente dans laquelle ils fixent un fragment de roche porteur de microcristaux, et qu'ils posent sous l'objectif de la loupe).
  
   Jean-Marie Laurent, membre du club de géologie et de minéralogie "Le Béryl" [n° 28 dans la liste des Liens] de Tournefeuille, près de Toulouse, est un de ces micromonteurs qui a découvert, dans les déblais (ou"haldes") des mines du pic Liena (Robert et Luisa), et des installations minières de l'Hôpital de Parzan, de multiples "petites merveilles" dont il a fait le sujet d'un article intitulé "Les anciennes mines de Pb/Ag de Bielsa, Aragon, province de Huesca, Espagne" (pour en prendre connaissance, et voir les nombreuses photos de microcristaux qui l'illustrent, cliquer ici
)

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   NOTES :

   1. La galène cristallise en effet sous forme de cubes d'un gris métallique caractéristique, parfois d'octaèdres. L'argent (Ag) peut y remplacer le plomb (Pb) mais il y est surtout présent sous forme d'inclusions microscopiques d'argent natif ; lorsque sa teneur atteint 1% la galène est exploitée comme minerai d'argent.
    Sa densité est trés élevée.
    La galène est un semi-conducteur permettant de capter une onde electromagnétique, propriété découverte en 1874 par l'allemand Karl Ferdinand Braun (ce qui lui vaudra le prix Nobel) et qui le conduit à réaliser en 1906 le premier poste de radio, le célèbre "poste à galène".
Avec un morceau de galène ramassé sur place il peut être amusant et pas trés difficile de bricoler un poste à galène, guidé par, entre autres, le site "Comment fabriquer un poste à galène" (Pdf).
 
 
  
 La structure de la galène à l'échelle atomique ( figure ci-contre) explique sa cristallisation en cubes : dans la plus petite  unité possible (la maille) d'un cristal de galène, les atomes de plomb (Pb : 4 valences +) et de soufre (S : 2 valences -) s'inscrivent sur les faces (pour les atomes de Pb et 2 atomes de S) ou les angles (pour 8 atomes de S) d'un cube (pour chaque atome il reste une valence pour une liaison avec des atomes des cubes voisins [+ pour le Pb, - pour le S]).
  
 
   Pour voir une image tridimenssionnelle de cette srtucture, avec la possibilité de la faire tourner à sa guise, aller dans la site Webmineral.com  (cliquer ici)

   
     La galène  est avant tout un minerai pourvoyeur de plomb et surtout d'argent. En tant que pourvoyeur d'argent son
importance économique a été grande dans le passé, ce qui explique l'existence de nombreuses mines de plomb argentifère (et parfois de blende : sulfure de zinc), notamment en France (dont celle, proche, de Pierrefitte-Nestalas), ce dont témoigne la fréquence des toponymes tels que Argentière.
    En Grèce, l'exploitation de la mine de plomb argentifère de Laurion, dans l'Attique, a contribué à l'essor d'Athènes au Ve s. av. J.-C., en particulier en assurant, sous l'impulsion de Thémistocle, le financement de la construction de la flotte qui permit aux Athéniens de remporter sur les Perses la victoire navale décisive de Salamine, racontée par Eschyle dans la tragédie Les Perses
  (voir la page consacrée aux mines du pic Liena, note 1).

     La séparation du plomb et de l'argent se fait (depuis l'Antiquité) par la technique de la "coupellation", qui tire parti de la différence entre les deux métaux : fusible à basse température, quand il est oxydé, pour le plomb, fusible à haute température et peu oxydable pour l'argent. Elle est schématiquement la suivante : on met du plomb argentifére dans une coupelle réfractaire, poreuse, en cendre d'os compressée. On le chauffe à 1200° par un flux d'air chaud ; le plomb oxydé fond et est absorbé par les parois de la coupelle. Reste au fond de celle-ci un bouton solide d'argent quasiment pur (voir : Pour la science, n° 309, juillet 2003).
    Mais au cours de ce processus une partie du plomb, très volatil, s'échappe dans l'atmosphère. Les Romains, qui avaient une forte activité minière, consistant surtout en l'extraction de minerai de plomb argentifèrze, utilisant le plomb pour fabriquer des conduites d'eau et l'argent pour créer de la monnaie.(dans des mines disséminées en Europe : en france on en trouve dans les Alpes, le Massif central et les Pyrénées). Beaucoup de plomb a été ainsi relaché
dans l'atmosphère, y mutipliant sa teneur par un facteur 10 par rapport à celle du plomb naturel dûe aux volcans. C'est ce qu'a révélé l'étude des couches profondes de la glace dans le massif du Mont-Blanc, au col du Dôme (entre le Dôme du Gouter et le refuge Vallot). Elle a repéré deux pics d'émission de plomb : l'un à l'époque de la République (entre 350 et 100 avant notre ère), l'autre durant la période de l'Empire (les deux premiers siècles de notre ère) (voir : Pour la science, n° 501, juillet 2019, p. 9)

  

  Page de photos mise à jour le 6 mars 2021.