Photos :
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    Le pic de Comodoto
   par la vallée de Chisagüés

  Cette course consiste à gravir le pic Comodoto par son versant ouest, à partir du lieu-dit Petramula dans la vallée de Chisagûés, accessible en voiture ordinaire. Elle est courte et facile, sur sentier, mais peut être prolongée par le beau parcours de la sierra de Espierba. Son intérêt réside dans la vue qu'elle offre sur l'imposant massif du Mont-perdu, par-dessus la vallée de Pineta, et, surtout pour les amateurs de géologie, dans les curieuses formations calcaires que sont les "rallas".

  ( VOIR AUSSI trois autres pages de photos consacrées ,
   - à la
vallée de Chisagüés
   - à la
sierra de Espierba ;
   - à l'ascension du pic Comodoto également, mais
par la vallée de Pineta, puis celle de La Larri, la Estiva et les "rallas".)

 

      
    Cliquer sur cette carte pour la voir agrandie, élargie vers l'ouest jusqu'à la vallée de La Larri, et associée à 2 coupes, dont celle localisée sur celle-ci.

   Le point de départ de cette course est le replat dit "Petramula"(ou "Piedramula") dans la vallée de Chisagüés, à 1950 m. d'altitude (voir la page de phtosconsacrée à la vallée de Chisagüés),

   La course consiste à monter, depuis Petramula, au col de Las Coronetas (2159 m.), entre le Tozal de Las Coronetas et le pic de Comodoto (2361 m.), puis à gravir celui-ci par son versant ouest (assez raide). Ensuite c'est le parcours de son arête sud-est et la descente sur la sierra de Espierba, à suivre jusqu'au plateau appelé Plano el Dué (où on trouve un carrefour avec un sentier, à gauche, permettant éventuellement de descendre directement sur Petramula), puis, après une courte montée suivie d'un agréable cheminement dans un bois clairsemé, jusqu'à un col appelé Paso el Grau, où on trouve (outre la piste qui descend à Espierba) un sentier tortueux et escarpé par lequel on descend sur la suite de cette piste (réduite là, sur le versant nord de la vallée, à un sentier) pour rentrer à Petramula. On peut aussi suivre la piste jusqu'au col Saratillons. (voir la
page consacrée à la sierra de Espierba)

    C'est une course facile, sur sentier. Le dénivelé est de 700 m. environ si elle inclut la sierra d'Espierba.

   Le pic de Comodoto, l'arête qui le relie au pic Chinipro à l'ouest, et la sierra de Espierba qui prolonge son arête sud-est, séparent la vallée de Chisagûés au nord-est, de la large et profonde vallée de Pineta, au sud-ouest.
   En haut du versant nord-est de la vallée de Pineta, la ligne, émoussée, de ces arêtes, formées de terrains paléozoïques à prédominance schisteuse, est redoublée, un peu en dessous, par une curieuse arête, acérée, formée, elle, d'un calcaire blanc déchiqueté (datant du Crétacé supérieur, du Cénomanien au Santonien). Elle est longue de 2,5 km environ. Son point culminant est la "Punta la Ralla" (2282 m.), juste au sud du pic Comodoto dont il est séparé par un petit col.
   A l'ouest de ce col l'arête (qui s'appelle "Ralla Costadué", "ralla" signifiant "mur de pierres" en aragonais) borde une longue (presque 1 km et demi) et étroite (environ 50 m.) dépression, appelée Plana Fonda (2100 m.), qui surprend par son fond très plat, tapissé d'une pelouse très verte. Son extémité ouest finit de la fermer par un autre petit col.
   A l'est la crête borde une autre dépression, à peu près à la même altitude (2140 m.), mais mons longue, également fermée.

   Plus à l'ouest la ralla Costadué est prolongée, au-dessous (2000 m.) par une autre "ralla", la "Ralla es Cordés" (ou Corders), moins saillante, longue de presque 1 km), bordant les pâturages de La Estiva (voir la
page de photos consacrée à l'ascension du pic Comodota par la vallée de Pineta).

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Cette coupe géologique (coupe A, au-dessous de la grande carte), presque nord-sud, passant par le pic de Comodoto et la Punta d'Espluca Ruego, tente d'expliquer la morphologie des lieux.
   Le pic de Comodoto fait partie du front de la nappe de charriage de Gavarnie, formée surtout de terrains schisteux d'âge primaire (marron clair), et de calcaire dévonien (bleu clair). Son plan de chevauchement sur le "socle" (le trait gras marron), qui est grossièrement horizontal dans le cirque de Barrosa, plonge ici vers le sud.
   Avant la mise en place de la nappe le "socle" était, au crétacé supérieur (juste avant la formation des Pyrénées), recouvert d'un calcaire sédimentaire déposé dans une mer peu profonde.
   Il est possible que le charriage de la nappe vers le sud ait poussé devant son front (comme un bulldozer) cette masse de calcaire (tout en en laissnt une pellicule collée au "socle"), et que cette masse ait ensuite glissé, en se plissant, à la faveur de la pente.
   Ce phénomène est peut-être le même que celui ayant présidé à la formation du pic Rouge de Pailla et du pic Blanc (de part et d'autre de la proche vallée d'Estaubé : voir la page de photos consacrée à l'ascension du pic Comodoto par la vallée de Pineta), sauf qu'ici le creusement de la vallée de Pineta par les grands glaciers de l'ère quaternaire, a pu emporter une gande partie de la masse de ces sédiments calcaires crétacés, n'en laisant subsister qu'un placage, fortement érodé par la suite, sur le versant nord de la vallée. Plus à l'est, dans le secteur du village d'Espierba, sur le flanc de la vallée, ce placage a complètement disparu, laissant à nu le front de la nappe de Gavarnie (note 1).
   A noter que la déclivité de la partie sud de la nappe de charriage de Gavarnie explique aussi, peut-être, son glissement vers le sud par rapport au reste de la nappe, et ainsi son individualisation sous le nom de l'"unité de Chinipro" (ou plus précisément de l'unité de "Chinipro-Fuen Santa" ; voir la grande carte et la coupe B) .
   Le fond plat de la dépression Plana Fonda fait penser à un lac asséché ( ? )
.
   

       
   Autre photo du pic Comodoto, sous un angle un peu différent, prise en début de saison estivale, le 26 juin 2013.. On y voit mieux ses pentes ouest, à droite, et son prolongement, à gauche (est) par la sierra de Espierba, entre vallée de Chisagüés au nord et vallée de Pineta au sud. A son extrémité : le pic El Cuezo (2034 m.), qui domine Bielsa à la sortie de la vallée de Pineta.
   Derière la sierra, la punta Maristas à gauche et le Montinier (ou puntal de Bachaco) à droite. Au fond, le massif du Cotiella.

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  Falaise de la face nord du pic Comodoto, qui domine le haut de la vallée de Chisagües, et qui est taillée dans le calcaire dévonien du front de la nappe de charriage de Gavarnie(voir la carte et la coupe géologique ci-dessus).

       
   Autre vue de la falaise nord du pic Comodoto. Au fond à gauche le massif du Cotiella.
 
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Vue prise du plateau de Liena (ou de Ruego).
   A droite, éclairée par le soleil, la falaise de calcaire dévonien qui constitue le rebord de la nappe de charriage de Gavarnie.
   Le pic de Comodoto (2361 m) est à gauche, dans l'ombre, et se détache sur les Parets de Pineta, à l'arrière-plan, sous les nuages.
   Au bas de la photo on voit la piste du plateau de Liena à son arrivée aux anciennes mines de Ruego.

       
   Grand troupeau de chèvres sur le versant ouest du pic de Comodoto.
   A l'arrière-plan : le col de Las Puertas (2533 m.), sur la voie normale du pic Robiñera, entre l'épaulement est du pic de Chinipro à gauche et le pic de Robiñera à droite. Au fond, derrière le col, émerge le pic de La Munia.

 

       
  Sommet du pic de Comodoto (2361 m.). A l'arrière-plan : le pic Chinipro (2797 m.), à gauche (avec, dans les grès ou les calcaires carbonifères du sommet, un pli en "S"), et le pic Robiñera (3003 m.) à droite.
   Dans le coin inférieur droit de l'image : la piste du plateau de Liena, avant et après le virage en épingle à cheveux du replat de Petramula.
 

       
   De la croupe nord-ouest du pic Comodoto, vue toujours vers le nord mais un peu décalée vers l'est, sur le versant nord de la vallée de Chisagüés, avec, de gauche à droite, le col de Las Puertas, le versant sud du pic Robiñera, la Punta d'Espluca Ruego (et l'arête de calcaire dévonien qui en descend et forme le rebord de la nappe de charriage de Gavarnie), le col d'Espluca Ruego et la sierra de Liena, bord supérieur du plateau du même nom, dont la partie ouest est ici abordée par la piste.

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   Depuis l'arête ouest du pic de Comodoto, vue plongeante sur le col, herbeux et peu marqué, de Las Coronetas (franchi par le GR 11), et sur la longue arête (ou crête)calcaire (appelée "Ralla Costadué", Ralla signifiant "muraille de pierres" en aragonais), grisâtre, déchiquetée, qu'on a la surprise de découvrir lorsqu'on arrive à ce col, d'autant plus qu'elle borde un curieux et parfait replat verdoyant, tout en longueur, appelé Plana Fonda, fermé à son extrémité ouest par un petit col, Colladeta la Plana Fonda, tout à fait à droite de l'image, et à l'est par un autre col.
   En toile de fond, de l'autre côté de la vallée de Pineta : La Suca, le col de Niscle et le massif du Mont-Perdu.
 

       
   Vue de la croupe qui prolonge vers l'est le sommet du pic de Comodoto et forme le début de la sierra de Espierba. Des schistes plissés sont visibles au premier plan.
   Au deuxième plan : au milieu de l'image, le pic Cuezo (qui domine le village de Bielsa), entre la vallée de Chisagüés à gauche, et celle de Pineta à droite, dont le versant méridional se termine au pic Montinier. A gauche, la retombée du plateau de Liena.
   A l'arrière-plan, le massif des Posets à gauche et celui du Cotiella à droite.
 

       
    Autre vue de la longue croupe qui prolonge vers l'est le pic de Comodoto.

    A droite, le versanl méridional de la vallée de Pineta, dit "les Parets de Pinède". La vallée se termine au loin, à Bielsa, derrière les randonneurs, entre pic Cuezo (à gauche) et pic Montinier. Au dernier plan, le massif du Cotiella.
    Dans le coin inférieur droit de l'image, l'extrémité est de l'arête calcaire qui flanque le versant sud du Comodoto.
 

       
   Cette même arête sommitale, aux premières neiges, en automne, avec en toile de fond le massif du Cotiella.

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   Vue vers le sud sur le pic appelé punta La Ralla, point culminant (2282 m. ) de cette arête calcaire, entrevue sur la photo ci-dessus, et du col qui le sépare du pic Comodoto (au premier plan). A droite, la partie est du long et parfait replat dit "Plana Fonda"
  
Au-delà du fond de la vallée de Pineta, une magnifique toile de fond : de gauche à droite, les Tres Marias, le col de Niscle, et le massif du Mont-Perdu (Punta de Las Olas, Soum de Ramond et Mont-Perdu).
   
      

       
   Vue de plus près sur cette arête calcaire, dite Ralla Costadué (calcaire du Crétacé supérieur, entre Cénomanien et Santonien) et cet intrigante Plana Fonda, qui porte bien son nom, évoquant le fond d'un lac asséché.
 

       
   Du sommet du pic Comodoto, vue sur la partie centrale de l'arête calcaire (avec ses deux petits sommets, punta la Ralla et punta Estivea), et sur le petit col qui la sépare du pic Comodoto et qui ferme à l'est la Plana Fonda (dont l'extrémité est masquée par un repli de la pelouse). L'arête (la ralla Costadué) se prolonge à l'est, bordant une autre dépression, comparable à la Plana Fonda, mais moins longue.
   En face, de l'autre côté de la vallée de Pineta, le long versant sud de celle-ci, dit "Les Parets de Pinède", qui se termine au Montinier.

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   Vue vers l'ouest, depuis le début de la sierra de Espierba, sur la partie est de l'arête calcaire (longue, en tout, d'environ 2 km, 5), et de l'autre replat herbeux qu'elle borde, à l'est du pic Comodoto, plus petit que la Plana Fonda
, mais à peu au même niveau (2140 m.). A droite, le pic Comodoto.
   Il contraste de manière frappante avec le sommet de l'arête calcaire (la punta Estiveta, 2281 m.), grisâtre, par sa couleur (marron) et son relief émoussé. Il est constitué, lui, de terrains paléozoïques, des schistes, qui résistent mal à l'érosion. Il appartient à la nappe de charriage de Gavarnie, dont la partie frontale plonge vers le sud. Cette déclivité a pu provoquer le glissement de la masse de sédiment calcaire crétacé qui la recouvrait et dont l'arête déchiquetée est le vestige (glissement peut-être aussi favorisé par la poussée de la nappe fonctionnant comme un bulldozer) (voir plus haut la coupe A).
   Au fond à gauche : le massif du Mont-Perdu.
 

       
   A peu près la même photo, en automne.
   

       
   Du même endroit, vue vers l'est sur la fin de la vallée de Pineta, dominée par les Parets de Pinède.
   Au fond, le massif du Cotiella.
 

       
   A gauche, au-dessus de la vallée de Pineta, face aux Parets de Pinède, moutonnements herbeux de la sierra d'Espierba, juste à l'est du pic de Comodoto qui est son point culminant.
   A droite, les petits sommets de la ralla Costadué, et la plana de l'est.
   Au loin, le massif du Cotiella.
 


   PANORAMA pris, l'hiver, du sommet du pic Comodoto visible dans un autre site :

    (figurant dans le site "Panoramas des Pyrénées" (adresse : http://www.pyrenees360.fr) avec de multiples autres grands panoramas pris de nombreux sommets des Pyrénées ; cliquer sur la vignette ci-dessous pour ouvrir la page contenant, dans la liste des vignettes des panoramas, celle à cliquer pour ouvrir celui-ci)
      
                         
 
 

 

   (Pour VOIR D'AUTRES PHOTOS aller sur deux autres pages de photos :
      - l'une consacrée au
pic de Comodoto par la vallée de Pineta, celle de La Larri; la Estiva et les "rallas" ;
      - l'autre consacrée à la
sierra de Espierba . )
    

 

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   NOTES :

   1. Le lendemain d'une ascension de La Munia, Franz Schrader se trouve, le 11 août 1877 (la veille de sa découverte du cirque de Barrosa), dans la région du pic Comodoto. Descendant de la sierra de Espierba sur le village de ce nom il trouve, "accident bien imprévu, un caillou de granit sur le chemin ; bientôt un second, puis un troisième, puis des blocs, partout, arrondis, une véritable moraine latérale de granit (1600 m.) sur une chaîne absolument calcaire. Si je n'étais pas en Espagne, sachant d'après la carte française d'Elie de Beaumont et de Dufrénoy qu'il y a du granit à Bielsa, j'accuserais les cantonniers d'avoir apporté des pierres pour réparer le chemin ; mais le cantonnier d'Espierbe, si tant est qu'il existe, ne doit pas même être soupçonnné ; si les granits sont là, c'est qu'il y sont venus tout seuls, et pour la première fois je m'applaudis de voyager dans une région où les agents-voyers s'appellent torrents, glaciers ou avalanches." Il était loin de se douter qu'il était là sur le front de la nappe de charriage de Gavarnie (mise en évidence au début du XXe siècle).


  Page de photos mise à jour le 24 décembre 2016