Photos : page de photos 5-6

                      Transport du minerai par câbles aériens
             entre les mines du pic Liena et le pont du Moudang

   Le minerai (principalement de pomb argentifère) extrait des mines du pic Liena (2450 m.) était descendu aux installations minières de l'Hôpital de Parzan (1420 m.; 1030 m plus bas), au confluent du rio Barrosa et du rio Pinara, où il était allégé de ses scories dans une laverie. Ce transport était réalisé par un monocâble transporteur aérien de type Etcheverry.
                                 
                              (pour en savoir plus sur ce câble aérien voir la page qui lui est conascrée)

   Logiquement il aurait dû être transporté ensuite en territoire espagnol dans les villes de la vallée de l'Ebre. Mais un tel transport aurait été trop long et trop difficile, et donc trop coûteux, alors que sur le versant français, de l'autre côté de la crête frontière, une bonne route de 20 km permettait de le transporter facilement jusqu'à Arreau (distant de l'Hôpital de Parzan de seulement 28 km à vol d'oiseau), puis par chemein de fer jusque dans le Pays Basque espagnol           
 
 Un deuxième câble aérien de type Etcheverry, transfrontlier, beaucoup plus long (10 km), a donc été mis en place pour le transport du minerai de l'Hôpital de Parzan à la vallée d'Aure, au pont du Moudang (1050 m.), franchissant la crête frontière au col d'Héchempy, puis descendant dans la vallée du Moudang.

      
   Panneau explicatif qu'on trouve parmi les vestiges des installations minières de l'Hôpital de Parzan
  .Arreau est à 12 km au nord de Saint-Lary, et Barbastro à 18 km au sud d'El Grado, dans la vallée de l'Èbre.
   Le défilé de Las Devotas constituait un obstacle important : pour le surmonter la route montait à plus de 2000 m sur le versant oriental de la vallée ; la liaison entre Lafortunada et Salinas n'a été établie dans le défilé qu'en 1917.
   La crête frontalière se situe entre le poc de Bataillance à l'ouest et le pic de Marty-Caberrou à l'est.
   Le puerto de Salcorz est l'autre nom du port (ou col) d'Héchempy., 2454 m. Le câble aérien franchit la crête frontalière un peu à l'ouest, à 2464 m.

                              (pour plus de détails voir la page consacrée aux mines du pic Liena)

        
   CARTE situant l'emplacement des deux câbles aé&riens de type Etcheverry ayant servi au transport du minerai de plomb argentifère depuis les mines du pic Liena jusqu'au Pont du Moudang dans la vallée d'Aure sur le versant français : celui entre les mines et les installations minières de l'Hôpital de Parzan, surligné en rouge, et celui transfrontalier entre ces installations et le Pont du Moudang, surligné en jaune.
 

      
   PROFIL du câble entre l'Hôpital de Parzan et le Pont du Moudang.
   Il avait un peu plus de 10 km de long, et était soutenu par 37 pylônes, 27 côté français (actuellement 2 sont couchés et 1 absent), 10 côté espagnol (qui ont été démantelés et vendus à la ferraille).
                       
                          (POUR EN SAVOIR PLUS il est recommandé de consulter le site de Jean Prugent consacré à la description de la vallée du Moudang : il contient des informations intéressantes sur tous les aspects de cette vallée, y compris une étude minutieuse des vestiges de ce câble aérien, étude sur laquelle s'est appuyé l'auteur du présent site)

                                                                        
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   Au bord du chemin qui mène du Pont du Moudang aus Granges de la vallée on trouve ce panneau informatif dans lequel on peut lire un encadré consacré au transport de minerais.
 

       
   PHOTO prise des abords du port d'Héchempy.
   Dans le coin inférieur gauche de l'image on distingue, au débouché de la vallée de Pinara sur la vallée du rio Barrosa, les lacets de la route internationale et les installations minières de l'Hôpital de Parzan.
   Le coin inférieur droit est largement occupé par l'extrémité est de la Sierra Pelada, qui masque la haute vallée du rio Barrosa.
   En haut à droite : le pic Liena, à l'extrémité est de la sierra du même nom, sur le flanc est duquel on devine les mines. Les deux tiers du câble qui en transportait le minerai sont masqués par l'arête est du pic.Le reste descend dans la forêt.
   Entre le col d'Héchempy et l'Hôpital de Parzan il ne reste rien du câble Hôpital de Parzan-Pont du Moudang, qui a été démantelé et vendu comme ferraille.
 

      
   Cependant on trouve, un peu au-dessous du port d'Héchempy, versant espagnol, cet amas de pierre et de ciment qui est vraisemblablement le socle du premier pylône de la descente du câble sur l'Hôpital de Parzan.
                                                                          
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  Échancrure de la crête frontalière entre le pic de Bataillance et le port d'Héchempy, ménagée un peu à l'est et au-dessus du port, pour le passage du câble.
   Au milieu de l'image on distingue, dans la vallée, le confluent où se situent les Granges du Moudang.
   A l'arrière-plan, à la droite de l'image, les pics d'Aret et de Sarrouès, au-dessus des bancs obliques de calcaire dévonien.
 

      
   Cairn du sommet du pic de Bataillance, fait d'un empilement de plaques de schiste.
   Vue vers le sud-ouest : au premier plan, la crête de la sierra Pelada qui monte jusqu'au pic Barrosa à droite ; à l'arrière-plan, la crête du cirque de Barrosa, du col d'Espluca Ruego à gauche au pic de La Munia à droite (qui émerge au-dessus du pic Barrosa).

      
   Du même cairn vue vers le sud-est : au deuxième plan, le pic de Marty Caberrou (note 1) (2677 m.), ou pico Salcorz pour les espagnols, et ses schistes luisants.
   Au troisième plan : les Punta Suelsa (à gauche) et Fulsa. Tout au fond : le massif du Cotiella.
 

      
   Sommet du pic Marty Caberrou (2677 m.).
   Vue vers l'ouest sur trois plans : la sierra Pelada et le pic Barrosa ; la crête du cirque de Barrosa, de la punta d'Espluca Ruego à gauche au pic de Troumouse, en passant par les pics de Robiñera et de La Munia ; au loin le massif du Mont-Perdu.
   Au premier plan et formant le cairn, les schistes très délités dits "schistes sombres", ou "schistes noirs", datés du Cambro-ordovicien (et peut-être du Silurien), appartenant au "socle". On distingue la surface de chevauchement de la nappe de Gavarnie dans le cirque de Barrosa.

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   PHOTO prise des abords du port d'Héchempy, sur le versant français.
   Ce pylône, couché, est le plus proche du port.
   Il a peut-être été abattu par la neige. A moins qu'il s'agisse de la dégradation volontaire qu'a subie le câble transfrontalier pendant la guerre d'Espagne, époque où il aurait été un temps remis en fonction pour servir à l'aide apportée aux habitants et défenseurs de la Bolsa de Bielsa, mais ensuite saboté pour empêcher cette aide.
 

       
   Cette PHOTO du socle de ce même pylône montre en arrière-plan le flanc est (versant Moudang) du massif du pic Garlit , dans lequel on voit la bande de calcaire dévonien clair descendre vers le fond de la vallée, au-dessus de la couche d'ampélite noirâtre, et former, à gauche, sur la crête frontière, le pic de Pène Abeillère.
   Le port de Bataillence est à gauche, au pied du sommet formé par l'ampélite.
 

      
   Troisième PHOTO  du même pylône, au premier plan, avec vue sur le fond de la vallée du Moudang, où on distingue, sur une pelouse au confluent de deux torrents, les Granges du Moudang.

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   Une benne tombée sur le sol, avec la pince par laquelle, dans les stations, soit elle se fixait sur le câble de façon semi-iauto-matique (il fallait pour cela la pousser manuellement) pour les quitter, soit elle s'en désolidarisait à l'entrée dans celles-ci automatiquement pour être prise en charge momentanément par un rail.
  Ce type de pince caractérise, tant sur ce monocâble transfrontalier que sur celui des mines du pic Liena, le systéme
Etcheverry de prise de câble automatique (ou semi-automatique).
 

      
   Vue latérale, en gos plan, de cette pince. On voit surtout, d'une part le bras dont le ressort assurait le serrage des machoires sur le câble, et à son extrémité la roue qui permettait l'ouverture automatique de celles-ci ; d'autre part une des deux roues à gorge grâce ausquelles la pince pouvait rouler sur un rail une fois désolidarisée du câble.
   On voit aussi une morceau du câble. Ce monocâble d'acier, constitué de 6 torons de 7 brins enroulés sur une âme de chanvre, avait un diamètre de 26 mm, pesait 2,3 kg par mètre et avait une résistance à la rupture de 44 tonnes.

        Pour en savoir plus sur le fonctionnement du système Etcheverry voir la page consacrée au mécanisme de fixation de la pince sur le câble.
 

      
   Face inférieure de la pince permettant de voir, outre les deux roues à gorge, les deux machoires se fermant sur le câble, non pas opposées mais côte à côte l'une par rapport à l'autre, exerçant ainsi, par un effort de torsion, une meilleure préhension du câble.
 

      
   Vue supérieure de la pince montrant principalement le bras de contrôle des machoires.

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    Entre la station d'angle, à hauteur des granges de Moudang, et le port d'Héchempy, il reste quelques pylônes debout, dont celui-ci, au bord du sentier qui monte des granges au lac d'Héchempy, à 2100 m. d'altitude.
   A l'arrière-plan : le flanc oriental de la vallée de Moudang, sous les pics de Sarrouès à gauche et de l'Escalet à droite.
  (Remerciements à l'auteur de la photo, Gilles Athier, pour avoir autorisé sa reproduction ; son blog [curiositespyrenees.blogspot.fr] contient de nombreuses autres belles photos des mines de Liena et du cirque de Barrosa, ainsi que d'autres curiosités ou mines des Pyrénées).

 

      
   Vue sur les Ganges du Moudang depuis le sentier qui se détache du chemin principal de la vallée à hauteur de ces granges pour monter à la station d'angle du câble.
   On voit, longeant les Granges, le torrent (la Neste du Moudang) qui charrie l'eau ferrugineuse issue, en amont, à droite, de la Source de la reine (1850 m.), avant de perdre cette couleur un peu en aval lorsqu'il reçoit un affluent (la Neste d'Héchempy) (image suivante).
   A noter qu'au-dessus de la Source de la reine se trouvent deux galeries de prospection minière.  
 

      
   Confluent des Nestes du Moudang à gauche (ferrugineuse) et d'Héchempy, juste en aval des Granges du Moudang qu'on devine à droite.
   Dans le fond le pic de Lauas (2381 m d'altitude), pointu, et à droite le port du Moudang (2495 m).


      
  Neste du Moudang, un peu en aval de l'endroit où la source ferrugineuse La reine lui apporte ses eaux colorées.
  On pensze à Bourvil : "Et pourquoi y-a-t-il du fer dans l'alcool ? Euh, dans l'eau ferrugene, dans l'eau ferrruchenereuse, hein ? c'est parce que le fer à repasser, euh, non, pas le fer...l'eau, disais-je, c'est parce que l'eau a passé et repassé sur le fer et le fer a dissous. Il a dissous le fer. Et le fer à dix sous, c'est pas cher"
   

      
   A l'aplomb des Granges du Moudang le câble aérien change de direction. La nouvelle direction fait un angle de 20° avec la précédente. Ce qui impose l'existence de la "station d'angle" que montre, vue d'en haut, la photo.
   Au-dessous de la photo des schémas en expliquent le fonctionnement. Le monocâble câble aérien n'est pas une seule boucle entre l'Hôpital de Parzan et le Pont du Moudang mais est constitué de deux boucles successives, l'une entre l'Hôpital de Parzan et la station d'angle (en rouge), l'autre entre cette station et le Pont du Moudang (en bleu). L'essentiel de la station est la superposition, sur un axe vertical, de deux poulies solidaires (ou se solidarisant par friction), chacune renvoyant l'une des deux boucles qui circulent ainsi à la même vitesse? Un frein sur ce même axe permettait de contrôler cette vitesse. A l'arrivée à la station les bennes se désolidarisaient du câble pour être prise en charge par un rail (en vert) avant de se fixer sur le câble au départ de la station
 
     Il existe donc une station d'angle sur ce câble comme sur celui des mines du pic Liena (voir la carte), mais le mécanisme en est différent : voir la page consacrée à la station d'angle de ce dernier.

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   Vue des deux poulies, et, au-dessous, sur le frein.
 

      
   Vue sur la partie centrale de la station d'angle.
 

      
   Extrémité sud de la station d'angle, à l'apomb des Granges du Moudang juste en amont de la conflence de deux torrents.

                              
    Depuis la station d'angle vue, au fond, sur le port d'Héchempy, entre le pic de Bataillance à l'ouest (à droite) et le pic de Marty-Caberrou (masqué).

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   A gauche, un des pylônes proches de la station d'angle, qui a perdu l'un de ses deux trains de poulies et le câble qu'elles supportaient. A l'arrière-plan : le port d'Héchempy et à guuche (est) le pic de Marty-Caberrou.
  
A droite, vue sur une enfilade de trois pylônes.

      
   De la base du pylône précédent, vue surplombante sur les Granges du Moudang, d'où il est bien visible.
 

     

   CI-DESSUS :
    A gauche : carte postale ancienne (éditeur Laforgue-Canfranc) reproduisant une photo de la station inférieure du câble transporteur aérien, qui surplombait la route (à gauche en descendant) environ 350 m. en amont du Pont du Moudang (la voiture au bord de la route pourrait être une Ford T 1921).
    
    A droite
: photo ancienne mais plus tardive montrant un démantèlement partiel de la station, dont il ne reste qu'une armature métallique (photo extraite du livre Rapports historiques de la vallée de Bielsa avec la France, par Antonio BADIA, Celia FONTANA, et Philippe VIVEZ, édité par l'Ayuntamiento de Bielsa, p. 94).

 

   CI-CONTRE :
   
Photo actuelle (années 2000) montrant tout ce qui reste de la station : le mur de soutènement du talus de la route, sur lequel elle était implantée, et qu'on trouve sur la gauche en descendant.environ 150 m après un para-avalanche.


   

  
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  NOTES

  1. C'est le nom qui lui est donné sur la carte IGN. Selon Emile Belloc (dans son livre De la vallée d'Aure à Gavarnie par le Nord de l'Espagne, édité en 1902, en note à la page 20) le nom qui convient de lui donner serait celui d'un certain Martin Cabero. Cabero signifie en espagnol faiseur de manches d'outils. C'est donc Martin et pas Marty, et Cabero, et non Caberrou, erreur qui vient de ce que sur le versant français on transforme le son o en son ou. Pour certains cabero voudrait dire petite tête d'ours (?).

     

  Page mise à jour le 8 juin 2024.