Chemin
des mines
Mécanisme
de la fixation des bennes sur le câble aérien.
Le
téléphérique par lequel on faisait descendre le minerai
extrait des mines du pic Liena (mines Luisa) etait un bicâble aérien
en boucle, type Etcheverry,
encore bien conservé (note 1).
Les bennes se fixaient sur
le câble à la sortie des stations et s'en désolidarisaient
à leur entrée de façon automatique, afin de rouler entre
temps dans les stations sur
un rail spécial. Ce mécanisme etait assuré par une pince
(qui est aussi un "chariot") reliant les bennes proprement dites
au câble.
Il est détaillé dans cette page à l'aide de planches
et de photos (de chariots "récupérés"), commentées,
et de vidéos (note 2).
1.
Désolidarisation
de la benne et du câble à l'arrivée dans les stations
:
(schémas
un peu simplifiés de façon à être plus facilement
lisibles)
Figure
1 :
Planche montrant comment,
à l'arrivée
dans une station, la roue que
le levier porte à son extrémité
vient rouler sur le rail L (un monorail) qui l'oblige à se lever. Ce
qui libère la barre de vérouillage que porte la machoire
interne (fig. 2 et 3). La rotation de celle-ci
entraîne celle de la machoire externe, et donc l'ouverture de la
pince. Le chariot (ou la "pince") peut alors quitter le câble
et grâce
à ses deux roues à gorge
(ou "galets" à gorge) venir rouler sur le monorail B horizontal.
Après avoir été vidée de son contenu
la benne sera conduite par le rail
juqu'à l'endtoit où elle se fixera sur la partie montante du
câble.
Figure
2 : Photo
de la
partie amont de la station d'angle, où les bennes doivent contourner
sur un rail les poulies assurant l'angulation (voir
la page de photos qui lui est
consacrée) . Entre
les deux structures on voit deux pièces métalliques dont
l'une, au second plan, est le monorail L, et l'autre celle qui, au
moment de la solidarisation de
la benne et du câble, déclenche l'abaissement du levier chargé
de renforcer la fermeture de la pince sur le câble (fig.
4, 5 et vidéos) (photo de Patrice Soutoul)
2.
Fonctionnement de la pince
:
Figure
3 : Photos
d'un chariot, de marque Etcheverry, débarassé du levier,
montrant sa morphologie, en particulier celle des machoires, Il semble
que les machoires soient identiques, mais disposées tête-bêche
sur les deux axes parallèles de leurs mouvements de rotation.
Suivant les photos la pince est ouverte ou fermée, ce
qui permet de comprendre que
le seul appui de la pince ouverte sur le câble suffit à fermer
celle-ci .
Lorsque la pince est fermée la rotation du levier
libère la machoire interne (sur laquelle est fixée la barre
de vérouillage) dont la rotation entraine celle de la machoire externe,
ce qui permet l'ouverture de la pince (fig.
4, 5 et vidéos ci-dessous)
Figure
4 : Vues supérieures et inférieures
d'un chariot muni de son levier, avec schéma explicatif.
Les premières font voir comment le levier en position
haute libére la barre de la machoire interne pour permettre l'ouverture
de la pince, ou, en position basse, ferme la pince en appuyant dessus
(fig. 5 et Vidéo 2).
Les vues inférieures montrent comment l'appui du câble
amorce la fermeture de la pince (fig. 5 et vidéo
1).
VOIR
AUSSI d'autres photos de la pince du système Etcheverry
dans une page de photos consacrée au câble aérien transporteur
transfrontalier entre l'Hôpital
de Parzan et le Pont du Moudang
3. Solidarisation de la benne et du câble au départ des stations :
Figure 5 : Planche
montrant comment, au départ d'une station une benne vient se solidariser
automatiquement avec le câble.
Le chariot, après avoir roulé sur la rail B se
présente avec son levier en position haute. Ceci parce que lorsque
le rail L a fait franchir au ressort la ligne où
sa compression est maximale : ce qui pousse alors le levier vers l'intérieur
jusqu'à ce qu'il bute sur l'axe de rotation du ressort, le piégeant
dans cette position. La solidarisation
se déroule de la façon suivante (voir
les vidéos ci-dessous) :
Dans un premier temps la pince
vient s'appuyer sur le câble, ce qui amorce
sa fermeture ;
Dans un deuxième temps
la roue du levier heurte probablement la pièce métallique qu'on
voit sur la fig. 2 (à
un endroit où le déplacement de la benne est lent), ce qui lui
fait franchir la ligne de compression maximale du ressort et lui permet de
venir peser en position basse sur la barre de la machoire interne, et de
renforcer ainsi la fermeture de la pince sur le câble.
Vidéos : Montrant
comment la benne se solidarise avec le câble
(cliquer sur les images).
4.
Déplacement des bennes vides dans la station inférieure
Figure
6 : Ce sont des ouvriers qui étaient chargés
de pousser les bennes pour les faire rouler sur le rail et les amener
ainsi à l'endroit où une dernière poussée,
probablement, permettait aux bennes de se solidariser avec le câble
par le mécanisme illustré par la vidéo 1 ci-dessus.
Il y avait vraisemblablement, le long du rail, une plateforme en bois
(dont il ne reste rien) permettant aux ouvriers de se déplacer
le long du parcours des bennes pour les pousser. On voit sur les deux photos de la station, ci-dessus (capture d'écran d'un documentaire de la télévision aragonaise : photo de R. Compairé) et ci-contre, que la station inférieure comportait une super-structure en bois, et on distingue, à l'aplomb du plan incliné, la rambarde de ce qui semble être cette plate-forme. A noter : derrière la station, deux conduites d'eau, l'une pour la centrale électrique, à droite, l'autre probablement pour la laverie, à gauche ; et une végétation beaucoup moindre qu'actuellement. A gauche de la station ; logements des ouvriers, ou ateliers. |
VOIR
AUSSI :
- dans
ce site :
*
des pages spéciales, consacrées
. au pic
Liena,
décrivant son ascension par le chemin
qui monte de l'Hôpital de Parzan aux mines Luisa
;
. à un projet
de câble aérien
entre le pic Liena et Gèdre ;
. aux
mines
du pic Liena
;
* d'autres pages de photos, consacrées
. au câble
aérien des mines Luisa
;
. au "chemin
Luisa"
qui monte aux mines du même nom et permet de voir de près ce
câble ;
. à la station
d'angle que
comporte le câble ;
. aux mines
de Mallo Ruego,
et aux câbles aériens en général ;
. à la station
supérieure du câble
aérien de la vallée de La Gela ;
- au
câble aérien transporteur transfrontalier entre
l'Hôpital de Parzan et le Pont du Moudang.
- un site, de Jean Rudelle (www.zapgillou.fr/mondalazac),
consacré à d'anciennes mines de fer situées sur
le Causse Comtal, dans l'Aveyron : les mines de Mondalazac et Cadayrac
: cliquer
ici pour ouvrir une page (n° 1 dans la liste)
consacrée au "chemin aérien de
Mondalazac à Marcillac, photos, plans et texte"
NOTES :
1. Voir spécialement la page consacrée aux mines du pic Liena, et les pages de photos consacrées à ce câble, et celle consacrée aux mines Mallo Ruego.
2.
Dans le livre (bilingue : français et espagnol) de Antonio Badia, Celia
Fontana et Philippe Vivez, intitulé "Rapports historiques de
la vallée de Bielsa avec la France", on trouve dans la version
espagnole de l'article de Philippe Vivez ("Les richesses oubliées
de Parzan"), à la page 46, un plan de ce chariot, qui
a été le point de départ de cette investigation motivée
par la question : "Comment ça marche ?"(voir l'image ci-dessous
: cliquer dessus pour agrandir le plan).
VOIR AUSSI le même plan mais redessiné et
complété par Jean-Pierre Valantin, en cliquant
ici .
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mise à jour le 25 avril 2021