Photos : page de photos 10-10 A
Une autre traversée du cirque de Barrosa par le camino de Las Pardas, dans le sens nord-sud
Les
14 et 15 septembre 2013 MM. Louis de Pazzis et Roland Provost (membres
de l'association de géologie Géolval)
et deux compagnons de randonnée effectuent un circuit à
partir de l'Hôpital de Parzan, avec coucher au refuge de Barroude atteint
par le fond du cirque et le port du même nom, et le lendemain la traversée
du cirque par le camino de Las Pardas (ou chemin des mines) entre le port
de Barroude et le col d'Espluca Ruego, puis la descente par le chemin Luisa
(carte ci-dessous).
Le
parcours de ce circuit en deux jours est la meilleure façon,
la plus complète et la moins fatigante, de visiter le cirque de
Barrosa et ses abords immédiats ; tout y est : le fond du cirque,
la région de Barroude, la traversée du cirque par la corniche,
le plateau de Liena, les mines du pic Liena avec les vestiges du câble
aérien et des installations minières de l'Hôpital
de Parzan, et le beau chemin Luisa. Les belles images qui suivent, prises par M. de Pazzis le long de ce circuit, sont celles d'un montagnard, mais on y reconnait aussi l'oeil du géologue captivé par les multiples et intéressantes particularités géologiques du cirque de Barrosa. L'auteur du site le remercie de lui avoir permis d'en faire le sujet de cette page et pour sa collaboration en matière de géologie. |
Sur cette image d'une partie
de la falaise sud du cirque on distingue facilement ses différentes
couches : en bas, le granite du "socle" (ou "autochtone",
appartenant à l'unité chevauchante dite de Bielsa) ; au-dessus,
la couche noirâtre, d'épaisseur variable, d'ampélite :
c'est la semelle de la nappe de charriage de Gavarnie (la "couche-savon"
qui a favorisé le décollement puis le glissement de cette nappe
sur le "socle").
A la jonction de ces deux
couches le plan de chevauchement est souligné par la mince assise
de calcaire crétacé supérieur, couverture du"
socle" sur laquelle se déroule le camino de Las Pardas, juste
au niveau du plan de chevauchement mettant en contact anormal l'ampélite
(Silurien, en gros -450 à -400 millions d'années) et ce calcaire
beaucoup plus récent puisqu'il s'est déposé sur la pénéplaine
post-hercynienne (à laquelle l'érosion avait réduite
la chaîne hercynienne) au Coniacien-Santonien (environ -90 à
-80 Ma). Cette sédimentation calcaire en mer peu profonde a eu lieu
lors de la grande transgression marine sur les continents liée à
l'élévation globale du niveau marin qui a culminé à
la jonction du Crétacé inférieur et du Crétacé
supérieur, et a permis une reprise de sédimentation absente
ici pendant le Jurassique et le Crétacé inférieur
Au-dessus de la couche d'ampélite, les autres
formations paléozoïques de la nappe de Gavarnie sont bien visibles
: celle, épaisse, de calcaire clair, dite "la Dalle",
datant du Dévonien inférieur, et celle, couleur marron,
de "schistes" (au sens large et courant du terme, et en un
sens plus géologique : des pélites, quartzites et grès,
ensemble appelé "formation de Sia" par les géologues)
datant du Dévonien moyen et supérieur et formant l'arête
sud-est du pic Robiñera.
Du sentier (ancien chemin muletier)
qui monte au port de Barroude (au bas de l'image), vue sur la partie nord
du cirque (dite" Barroseta", plus petite que la partie sud)) dominée
par la falaise nord dont les couches colorées (ampélite
en bas, violet foncé, calcaire dévonien blanc, et "schistes"
marrons en haut) appartiennent à la nappe de Gavarnie, alors que les
roches sous-jacentes, jaune clair (cornéenne injectée de granite),
appartiennent au "socle".
A gauche, au-dessus des éboulis, le "dôme",
granitique.
Au centre de l'image, un verrou rocheux taillé
dans la cornéenne, supportant un plateau herbeux orné d'un laquet
: le tout lié à l'ancien glacier qui a sculpté la falaise
et laissé une moraine maintenant masqué par la pelouse qui occupe
le coin inférieur droit de l'image.
La falaise nord du cirque vue
de plus près : mieux que dans la falaise sud on y voit la mince
assise de calcaire crétacé blanc qui, en couverture du "socle",
souligne la base de la couche d'ampélite. Débordant celle-ci
d'environ 1 mètre elle forme une vire qui dans la plus grande partie
de la falaise supporte le "camino de Las Pardas", juste au niveau
du plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie sur le "socle".
Si on ne doit retenir qu'une chose du cirque de Barrosa, c'est celle-là.
Le versant est du pic Robiñera
(3003 m) : il forme la partie supérieure de la falaise sud du cirque.
On l'aperçoit de la route à hauteur des lacets. On y distingue
trois assises : en bas celle d'ampélite, peu épaisse, au-dessus
celle de calcaire dévonien formant la haute falaise, en haut celle
de roches dites détritiques (résultant d'une érosion)
: schistes (les géologues parlent plutôt de "pélites"),
grès, et quartzites (grains de quartz cimentés par du quartz),
ces derniers formant les nervures incurvées
Entre la partie supérieure et la falaise calcaire
existe une selle contenant en fin de saison un maigre névé :
dans la deuxième moitié du XIXe siècle Russel y voyait
les profondes crevasses d'un véritable glacier.
Parmi ces cailloux les cailloux rouges
sont les plus nombreux : ce sont des cailloux de "grès"rouge
datant du Permien. Plus précisémentil s'agit ici de "pélite"
rouge : sous l'expression grès rouge on regroupe souvent pélites,
grès et conglomérats ; dans les pélites
les grains de quartz sont plus fins que dans le grès (il s'agit en
gros d'argile indurée). Cette roche résulte de dépots
fluviatiles, sous un climat sub-tropical, de sédiments arrachés
par l'érosion à la chaîne de montagne hercynienne (érigée
au Carbonifère ; en gros -350 à -300 Ma). La couleur rouge est
celle donnée au ciment qui soude les grains de quartz par des oxydes
de fer, principalement l'hématite.
Mais il y a aussi quelques cailloux verts, de grès
également, où la couleur des oxydes de fer a été
modifiée par réaction d'oxydo-réduction, réduction
en l'occurence, du fer ferrique (Fe+++) de l'oxyde de fer (l'hématite,
Fe2O3) en fer ferreux (Fe++) du sulfure ferreux (Fe S). On trouve des mélanges
de rouge et de vert dans les "grès bigarrés" et les
"pélites versicolores" datant de la jonction entre Permien
et Trias (environ -250 Ma) , dite "Permo-Tias" en raison d'une datation
par les fossiles incertaine.
Les cailloux blancs sont des cailloux de calcaire.
Le port de Barroude (2534 m)
: c'est un très large et très plat ensellement dans les ampélites.
La structure de cette variété de schiste explique cette morphologie
: elle contient des restes d'anciennes matières organiques sous forme
de particules de graphite, minéral constitué à l'échelle
atomique de feuillets de carbone (on parle de graphène quand l'un d'eux
en est détaché) mal liés entre eux : d'où un délitement
facile (la photo le met en évidence) et l'effet lubrifiant d'une couche
d'ampélite (on parle de "couche-savon") (voir une page
consacrée à l'ampélite).
Au loin émergent, de gauche à droite : la
sierra de Liena et le haut de la falaise sud du cirque.
A l'arrivée au port de Barroude
on découvre la magnifique région de Barroude : son balcon,
ses lacs, et sa formidable muraille surmontée de la dent du pic
Gerbats et se terminant à l'ouest dans le pic de La Gela.
Le refuge de Barroude se devine dans la pelouse à égale
distance entre le grand et le petit lac.
*
Le lendemain, conversation,
au soleil matinal, devant le refuge de Barroude.
La muraille de Barroude vue
des abords du refuge. Au centre, l'éperon dont l'escalade mène
au petit pic Blanc de Troumouse (ici dans la brume).
On ne peut s'empécher de faire cette
photo, surtout le matin : des îles du grand lac et de la muraille.
Au-delà de l'arête est du pic de Troumouse (à la base
de laquelle s'élève un piton calcaire), elle se prolonge sur
le versant espagnol par la falaise nord du cirque de Barrosa. Elle abrite
un névé, résidu d'un véritable glacier
qui a construit la moraine dont on voit à gauche l'arête aigue.
La monée au port de Barroude,
alors que le grand lac est encore en grande partie dans l'ombre et que la
muraille émerge de la brume.
La falaise nord du cirque,
telle qu'on la voit lorsqu'on descend du port de Barroude pour aborder sa
traversée par le chemin des mines. On repère facilement celui-ci
à la base de la couche d'ampélite, au bas de l'image. En haut
à droite, l'arête est du pic de Troumouse.
Au milieu, le pic de La Munia.
A gauche le pic Robiñera : dans la selle de son
versant est persiste un simple névé là ou existait au
petit âge glaciaire (qui s'est terminé au milieu du XIXe siècle)
un véritable glacier.
Pour accéder à la vire
du chemin des mines on traverse un éboulis de roches calcaires (calcaire
dévonien) qui ont dévalé les pentes du port de Barroude
à l'endroit où celui-ci se raccorde à la muraille. C'est
une zone où le flanc du cirque s'est abaissé entre deux failles
secondaires.
Plus loin c'est un petit couloir étroit, mais terreux
et pentu, qu'on doit traverser avant d'aborder la vire..
Début de la traversée
de la falaise nord sur la corniche. Sur cette photo toutes les roches
du cirque sont présentes :
- le calcaire crétacé, dont la mince assise
(3 à 5 m d'épaisseur), forme cette corniche ;
- le grès rouge, dont les dépôts (qui
font partie du "socle"), au Permien, sur la pénéplaine
post hercynienne, sont discontinus, avec des bords biseautés ; le calcaire
crétacé, qui constitue la couverture du "socle", s'est
déposé ici en discordance sur le grès rouge, lequel a
eu le temps d'être érodé pendant la période de
plus de 150 Ma qui sépare leurs dépôts.
- la cornéenne (coin inférieur gauche de
l'image et bosse herbeuse) et le granite (le "dôme"
au deuxième plan à gauche), qui forment l'essentiel du"socle"
;
- l'ampélite au-dessus de la corniche, à
droite : elle repose sur le calcare crétacé par un contact anormal
qui est le plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie, laquelle comprend
au-dessus,
- le calcaire dévonien blanc,
en haut et à l'arrière-plan sous le pic Robiñera
;
- et les "schistes" tout en haut.
Contact anormal, tranché
au couteau, entre l'ampélite silurienne noirâtre en haut et le
calcaire crétacé blanc en bas. C'est aussi le plan de chevauchement
de la nappe de Gavarnie sur la couverture du "socle". Chevauchement
qui s'est effectué du nord (à droite), vers le sud (à
gauche), sur 10 à 15 km. Le cisaillement qu'il a fait subir, sous haute
pression et température élevée, aux deux roches se voit
sur cette photo sous la forme de stries obliques qui visualisent le charriage
de façon manifeste (voir une page
consacrée à l'effet du charriage sur les roches au voisinage
du plan de chevauchement).
Ces "vagues" dans l'ampélite,
englobant des blocs rocheux de nature différente et plus durs,
sont sans doute aussi l'effet du cisaillement. Mais il est possible qu'il
s'agisse de déformations liées à l'édification
de la chaîne hercynienne, ou de la chaîne pyrénéenne.
En tout cas cet aspect illustre la ductilité de la roche,
accentuée par une température élevée.
La corniche est une vire naturelle
liée au retrait, par érosion différentielle, de la falaise
d'ampélite, roche dans l'ensemble friable, sur le calcaire crétacé
plus compact. Mais sa largeur, de 1 à 2 m. en moyenne, était
très variable et des aménagements artificiels pour en
faire un chemin muletier ont été nécessaires par endroits.
On voit ici la moitié d'un trou foré par une barre à
mine dans l'ampélite pour utiliser dans ce but un explosif
.
Trois mains courantes
facilitent le parcours de la vire dans la traversée de la falaise nord.
On voit ici la deuxième, à un endroit où la vire, formée
par l'assise de calcaire crétacé, est encombrée de débris
d'ampélite sur lesquels l'herbe a poussé. De plus la falaise
d'ampélite est légèrement surplombante : son érosion,
qui produit ces débris, touche surtout sa partie basale cisaillée
et fragilisée par le chevauchement.
Troisième main courante
dans un long passage que la déclivité de la couche de débris
d'ampélite et l'étroitesse de la vire rendent impressionnant.
Malheureusemnt plusieurs des pitons intermédiaires fixant la main courante
à la falaise d'ampélite dans des parties friables se sont descellés
: son aide en est diminuée, d'autant plus qu'il faut faire un pen de
gymnastique pour l'enjamber.
Arrivé aux abords du "dôme"
on peut en se retournant mesurer le chemin parcouru dans la falaise nord
depuis le port de Barroude (à droite), sur le "fil" de calcaire
crétacé qui souligne la base de la haute falaise d'ampélite.
Falaise moins pentue que celle de calcaire dévonien qui la surmonte,
car moins dure.
Laminations dans un conglomérat
de fragments de calcaire dévonien ? Il s'agit d'un bloc rocheux tombé
du haut, appartenant peut-être à ce que les géologues
appelent la "formation de Sia".
Traversée du grand pierrier qui s'étale
au pied de la grande falaise de calcaire dévonien qui forme le versant
est du pic Robiñera, en vue d'atteindre l'épaulement
herbeux visible à mi-hauteur du bord gauche de l'image.
La pente de ce grand pierrier est
ssez forte, et il est long. En début de saison il est coupé
de névés sur lesquels une glissade serait difficile à
rattraper, donc dangereuse : piolet, voire crampons, ne sont pas inutiles,
alors, pour les traverser en toute sécurité. Cette photo a été
prise le 15 septembre 2013 : habituellement, à cette date il n'y a
pas de névé, mais l'enneigement de cette année a été
exceptinnel.
La vire (les deux randonneurs) monte ici régulièrement
vers le haut du gros éperon granitique de la falaise sud qu'on aperçoit
au deuxième plan. On voit bien sa géologie. Elle est faite de
la surface (encombrée de débris) de l'assise de calcaire
crétacé qui a ici environ 6 m. d'épaisseur, à
la base de la lame d'ampélite (ici très mince, visible
à droite de l'image) surmontée par l'épaisse couche de
calcaire dévonien. Le calcaire crétacé repose sur
le granite du "socle" hercynien paléozoïque (coin
inférieur gauche de l'image), dont il est la couverture : il est donc
pris en sandwich entre une discordance, en bas, et en haut le contact anormal
qui est le plan de chevauchement de la nappe
de Gavarnie.
Voici le chemin tel qu'il se
présente sur plusieurs dizaines de mètres un peu au-dessous
de la crête du gros éperon granitique de la falaise sud du cirque.
On peut penser qu'il est resté là dans son état originel
(à noter cependant, au bas de l'image, que la murette qui le soutenait
s'est effondrée, et a été sommairement restaurée),
état dont cette courte portion peut être considéré
comme un précieux témoin. On ne voit pas pourquoi en
effet il n'aurait eu cet aspect que seulement là, et on peut supposer
qu'il s'est ailleurs fortement dégradé avec le temps, surtout
dans les éboulis qu'il traverse.
Dans la traversée de la falaise
sud le chemin n'est soutenu par une telle murette qu'en deux endroits
: dans une petite cheminée après une pente herbeuse, et ici,
juste sous le franchissement de la crête du gros éperon granitique
de la falaise.
Du haut d'un éperon granitique,
vue sur le col d'Espluca Ruego (2493 m.), où se termine la traversée
de la falaise sud. A gauche du col, la sierra de Liena monte vers son
premier sommet, la Punta Ruego (2595 m.). Derrière s'étend
le plateau de Liena qu'elle borde au nord. Ici sa crête granitique
est recouverte d'une lame de calcaire crétacé. A droite du col
sa ligne se prolonge dans la falaise par celle de la corniche : au-dessous
c'est le granite du "socle", au-dessus le calcaire dévonien
de la nappe de Gavarnie (la couche-savon d'ampélite, épaisse
au nord du cirque, s'amincit et disparaît presque complètement
dans sa partie sud).
On peut penser que, il y a des millions d'années,
la nappe recouvrait tout le plateau de Liena, dont la surface est celle de
la pénéplaine à laquelle la chaîne hercynienne,
édifiée vers -300 millions d'année, avait été
réduite par l'érosion.
Derrière le col on aperçoit une petite
partie du massif du Cotiella : le col de l'Ibon de Plan.
Passage le plus scabreux de la traversée
du cirque : une descente de quelques mètres, exposée, sur
une pente terreuse (la zone brune de l'image) vers une main courante qui
sécurise ensuite le parcours d'une étroite vire au pied d'une
falaise verticale, en haut d'un éboulis pentu de fins cailloutis.
Plus loin la vire s'élargit,
confortablement aménagée sur l'assise de calcaire crétacé,
au pied de la falaise de calcaire dévonien. Ici la semelle d'ampélite
de la nappe de Gavarnie, dont l'épaisseur diminue du nord vers le sud
dans le cirque, est discontinue.
Le plateau de Liena est dominé par la spectaculaire
Punta d'Espluca Ruego, aiguille taillée dans le calcaire dévonien.
La falaise est le bord de la nappe de Gavarnie. Au début de
l'édification des Pyrénées il est probable que celle-ci
recouvrait le plateau de Liena, dont la surface, qui est celle de la pénéplaine
post-hercynienne, a été découverte ensuite par l'érosion
de la nappe qui n'a épargné de celle-ci qu'une petite "klippe"
au sommet du pic Liena.
Au pied de l'aiguille le col d'Espluce Ruego est un lieu
privilégié où on découvre le cirque de Barrosa
et sa géologie.
Le chemin des mines est ici réduit à un simple
sentier dans des éboulis descendus de la partie de la crête de
la sierra de Liena couverte de calcaire crétacé. Sauf au sommet
du pic Liena, à l'extrémité est de la sierra, la surface
du plateau est granitique au nord-ouest, de grès rouge au sud-est.
Au loin le massif du Mont-Perdu,
par-delà le pic Comodoto et La Estiva.
Au-delà du col d'Espluca Ruego
le chemin traverse horizontalement, d'ouest en est, le plateau de Liena
dans une zone où celui-ci est, un peu au-dessous de la sierra de Liena
(son bord nord), en pente vers le sud. Le chemin est ici étayé
par de gros blocs de granite. Plus loin il croise la piste qui monte de la
vallée de Chisagües et à l'extrémité est
du plateau, sous le pic Liena, on trouve sa trace dans la pelouse qui recouvre
le grès rouge. Dans cette zone où il passe au-dessus des "mines
Robert" : tranchée (dans une faille, entre granite et grès
rouge) et galeries d'où était extrait du plomb argentifère.
Le chemin atteint ensuite le col qui sépare le pic Liena du pic La
Mota où il bascule sur le versant est de ces pics.
Au loin, par delà les pics Comodoto et Chinipro,
l'horizon est barré par le massif du Mont-Perdu (au centre),
prolongé à l'est du col de Niscle par la Suca
et les Tres Marias (à gauche).
A mi-parcours du plateau de Liena
le chemin passe à proximité d'un petit col qui échancre
la sierra de Liena. On domine là le versant nord abrupt, granitique,
de la sierra, en particulier la spectaculaire aiguille (on en voit ici le
sommet au bas de l'image) plantée en haut d'un long éperon appelé
Las Bachetas.
De ce col dominant le cirque, on est face au versant sud de La
Munia, dans lequel on distingue un grand pli couché dont
la concavité est orientée vers l'ouest (à gauche) : c'est
l'affleurement du synclinal qui, comme dans la pic de Robiñera qui
lui fait face, affecte les roches paléozoïques (schistes, grès,
quartzites) du Dévonien supérieur (appelées "formation
de Sia" par les géologues) dont est constituée La Munia.
Vue panoramique, depuis le plateau de Liena, sur, de gauche
à droite, le massif du Mont-Perdu, le Chinipro et le haut des sommets
qui couronnent le cirque de Barrosa. On y voit aussi une bonne partie de la
sierra de Liena, avec le haut de l'éperon de Las Bachetas. Au premier
plan, le chemin des mines.
(cliquer sur l'image pour en voir une version
agrandie)
Au sud-ouest du plateau de Liena, au-delà
de la croupe herbeuse qui descend du pic Chinipro (région dite "La
Estiva"), trône le massif calcaire du Mont-Perdu ;
de gauche à droite : Soum de Ramond, Mont-Perdu, Cylindre
du Marboré, Marboré.
Au premier plan, l'extémité sud de la falaise
de calcaire dévonien blanc qui borne au nord-ouest le plareau.
Au col qui sépare le pic Liena
du pic La Mota, dans le grès rouge, on débouche dans le large
vallon granitique, bordé de deux éperons, où, dans la
même faille et le même filon que les mines "Robert"
mais sur le versant est de la vallée du rio Barrosa, ont été
creusées les galeries étagées des "mines Luisa".
On voit à gauche le transformateur qui alimentait en electricité,
les perforateurs pneumatiques, entre autres, qui servaient à l'abattage
du minerai dans les galeries. La station supérieure du câble
aérien qui descendait le minerai à l'Hôpital de Parzan
est dans la petite zone rougeâtre du coin inférieur droit de
l'image.
Intérieur de l'une des galeries
étagées des mines Luisa d'où était extrait surtout
du plomb argentifère (c'est-à-dire du sulfure de plomb, ou galène,
avec inclusions d'argent), mais aussi du minerai de fer (photo prise le
27août 2011).
Station supérieure du câble aérien
transporteur : ses bennes descendait le minerai aux installations minières
de l'Hôpital de Parzan, où il était débarrassé
de sa partie stérile dans une laverie avant d'être repris par
un autre câble aérien, transfrontalie,r qui le transportait jusqu'au
Pont du Moudang, en vallée d'Aure.
Juste au-dessous de la station supérieure une partie
du câble porteur est tombée à terre avec une benne. Les
bennes étaient solidarisées avec lui et désolidarisése
de lui par le mécanisme automatique qu'on voit à droite (voir
la page consacrée
à ce mécanisme).
Au-dessus : le transformateur.
L'exploitation des mines a été
arrêtée en 1928. Depuis, éparses dans les haldes qui s'étalent
sous les bouches des galeries, rouillent les pièces métalliques
des chariots qui, sur des plans inclinés, descendaient le minerai depuis
les galeries jusqu'à la station supérieure du câble aérien.
On peut y lire l'inscription "Plaine St Denis". Une grande partie
du matériel érait d'origine française, et l'entreprise
qui exploitait les mines était française (voir la page
de photos consacrée aux mines Luisa).
Essieu de l'un des chariots
dans lesquels le minerai était descendu des galeries à la station
supérieure du câble aérien. Les bennes de celui-ci le
descendaient ensuite à l'Hôpital de Parzan.
Montage regroupant des photos prises le 27 août 2011 de
divers vestiges métalliques : le système de la partie
supérieure d'un plan incliné (en haut à gauche), une
voie Decauville (en haut à droite, phtographiée aux mines Robert)
, une pièce métallique portant l'inscription "Morel fils
& Giraud", une roue de chariot portant le nom "Popineau"
( en bas à gauche), et un document présentant le wagonnet de
marque Popineau servant au transport du minerai sur les voies Decauville.
Pylône sur lequel
le câble aérien franchissait un éperon secondaire pour
plonger dans la vallée du rio Barrosa dont on voit le flanc
gauche, oriental, à l'arrière-plan. Le
beau chemin, dit "chemin Luisa", balisé, qui descend du col
(2548 m.) entre pic Liena et pic La Mota jusquaux installations minières
de l'Hôpital de Parzan, en passant par les mines Luisa, puis à
plusieurs reprises sous cet extraordinaire câble aérien transporteur,
permet d'en voir de près les différentes pièces et d'en
comprendre le mécanisme.
Ce système de câble transporteur,
ici relativement bien conservé, alliant audace et simplicité,
est de marque "Etcheverry", nom d'une entreprise installée
à Paris au tout début du XXe siècle, à l'époque
de l'essor industriel des constuctions métalliques (tour Eiffel, viaducs
de Garabit et du Viaur par exemple).
(voir la page
consacrée au câble transporteur aérien des mines du pic
Liena, la page consacrée
au chemin des mines Luisa, et la page
consacrée au mécanisme de la fixation des bennes sur le câble).
Autre vue de cet impressionnant pylône
perché sur un éperon.
Une benne remplie de minerai est restée
accrochée en plein ciel à la moitié descendante du câble
aérien (en boucle) immobilisé depuis près d'un siècle.
Au milieu de l'image, la Punta Fulsa (2858 m.),
qui masque la Punta Suelsa, constituée du grès rouge déposé
au Permien sur une base granitique lors de l'érosion de la chaîne
de montagne hercynienne.
A gauche le pic Mener (2453 m.) où ont été
exploiées dans le passé (fin XIXe siècle ?) des mines
de fer d'excellente qualité.
Le chemin Luisa dans la pelouse qui tapisse le vallon,
dominé par les pics La Mota (à gauche) et Liena (à droite)
où se situent les mines Luisa (au-dessus des moutonnement de granite).
Deux bennes sont visibles dans le ciel.
Un autre des pylônes supportant les parties descendante
et ascendante.du câble porteur des bennes.
Station intermédiaire (ou"
station d'angle", portant le nom de "Cerlig") du
câble aérien, qui faisait subir à celui-ci une angulation
de son axe par un système complexe de poulies, ce qui imposait que
les bennes montantes et descendantes soient automatiquement désolidarisées
du câble à hauteur de la station pour être provisoirement
prises en charge par un rail.
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