Photos
: page de photos 1-2
Photos de Jean Bepmale
(L'auteur du site remercie la mairie de Saint-Gaudens, et Mme Marie-Laure Pellan, conservatrice du musée municipal de Saint-Gaudens, pour l'avoir aimablement autorisé à y reproduire ces photos (c'est dans ce musée qu'est conservée une grande partie de la collection des photos de Jean Bepmale ; son adresse est : place du Mas St-Pierre, St-Gaudens ; tél. 05 61 89 05 42 ; on peut y acheter le remarquable catalogue, contenant beaucoup de ces photos, de l'exposition "1895-1918, les albums de Jean Bepmale" qui a eu lieu en 2006).
A propos de Jean Bepmale, voir la note 4 de la page consacrée à Franz Schrader et aux pionniers du pyrénéisme, dont il fait partie.
Autour de l'année
1910 il est passé plusieurs fois, et a pris des photos, dans la
vallée du rio Barrosa, notamment à l'Hôpital de
Parzan, au cours d'excursions dans le haut Aragon où il se rendait,
ou d'où il revenait, soit par le port de Bielsa, soit (au moins une
fois) par le port de Barroude, donc par le cirque de Barrosa.
Sur cette page d'un
des cinq énormes albums (format : 43 x 50 cm) conservés
au musée de Saint-Gaudens, Jean Bepmale a collé, annoté
et numéroté des photos (qu'il développait lui-même)
du cirque de Barrosa, et du cirque de Barroude (on voit sur
certaines le pic Gerbats et le pic de La Géla), prises du port de Barroude.
Il a les a assemblées pour réaliser des vues
panoramiques des deux cirques (en haut, celle du cirque de Barrosa va
du pic Liena à gauche aux contreforts de La Munia à droite).
Ces photos font partie d'un ensemble de photos (numértées
de 10939 à 10952) prises lors d'une traversée entre le Paso
de Las Devotas et le cirque de Barroude.
Photo de la haute vallée
du rio Barrosa, vue vers l'aval, prise du fond du cirque (aux abords de
la cabane). Au premier plan, un bloc erratique de calcaire transporté
par un ancien glacier, de son lieu d'origine (sans doute la falaise nord du
cirque) jusque dans le domaine du granite constitutif de l'étage inférieur
du cirque.
A droite, versant nord abrupt de la sierra de Liena.
Remarquer, en bas à droite, le numéro de la photo,
6730.
Dans
la haute vallée du rio Barrosa, vue (n° 10940) vers l'amont
sur le rio (dont le lit est encombré de blocs de granite) et une partie
du cirque, dominée par, de gauche à droite, le col Robiñera,
le pic de La Munia et (dans les nuages) le pic de Serre Mourène.
On voit bien le pierrier en forme de croissant qui sert
de repère pour l'un des itinéraires par lesquels on peut monter
vers La Munia.
Un peu en amont de l'Hôpital
de Parzan, vue (n° 10939) vers l'amont sur le lit caillouteux du rio
Barrosa.
Au fond, le pic Robiñera, dominant la partie
sud du cirque, et, à gauche, les aiguilles de la falaise sud.
Photo des ruines de l'ancien "Hôpital
de Parzan" (ou "Hospice de Bielsa"), prise en 1907 (donc
avant la construction des installations minières qui fonctionneront
à partir de 1912), au bord du chemin du port de Bielsa, un peu en aval
du confluent des rios Pinara et Barrosa, sur la rive droite de celui-ci.
C'est une vue vers l'amont : on y voit, derrière
les ruines, la croupe où se déploient aujourd'hui les deux lacets
de la route internationale (dont la construction, vers 1975, a fait disparaître,
en totalité ou en grande partie, ces ruines), et au fond la vallée
du rio Pinara.
(voir aussi une page consacrée aux installations
minières de l'Hôpital de Parzan, ainsi qu'une page
de photos consacrée aux abords de ces installations et une page
consacrée à la carte
Roussel).
.
Ci-dessus, photo (n° 10936) de la gorge du
rio Barrosa, prise en 1912, vers l'amont, depuis le pont ("puen de
Tartico") par lequel le chemin du port de Bielsa franchissait cette gorge
pour passer de la rive droite à la rive gauche.
(cliquer ici
pour voir d'autres photos de ce pont, à gauche du pont actuel de la
route transfrontalière, dans une page de photos consacrée aux
installations minières de l'Hôpital de Parzan et à leurs
abords).
Ci-contre, à gauche, photo récente,
prise à peu près au même endroit, permettant d'interpréter
la photo ancienne, peu explicite : la partie claire, au milieu, est le lit,
rocheux, du rio, et les parties sombres les flancs de la gorge au fond de
laquelle coule le torrent.
La photo de Jean Bepmale a l'avantage de montrer que les bâtiments
des installations minières, en haut du cliché, sont,
cette année-là (1912), en cours de construction , ou récemment
construits. En particulier la "casa Bosar", avec son oeil de boeuf
(photo récente, ci-dessus à droite), est en cours de
consruction, tandis que le laboratoire, à côté, est déjà
entièrement construit.
*
Jean Bepmale organisait des randonnées
de plusieurs jours, auxquelles participaient des membres de sa famille
et des amis, en particulier dans le Sobrarbe.
Un exemple de ces randonnées est celle qu'il a réalisée
les 13, 14 et 15 août 1911, consistant à gravir, à
partir de la vallée d'Aure, la Punta Suelsa, puis à rentrer
en France par la vallée du rio Barrosa et le port de Bielsa.
Les trois photos suivantes font partie de celles qu'il a
prises au cours de cette randonnée.
Sur la carte ci-contre
(collée dans l'album sur la même page
que les photos, à côté d'indications d'horaires)
Jean Bepmale, qui aimait la cartographie, a tracé en
rouge l'itinéraire de cette longue randonnée (cliquer
sur la carte pour agrandir sa partie sud, centrée sur le massif de
la Punta Suelsa, et voir la mention "Rieumajou" écrite de
sa main) :
- première étape
le 13 août : de Tramezaïgues à l'hospice de Rioumajou
;
- deuxième étape le 14 août :
depuis l'hospice de Rioumajou (départ à 6 h. 30), ascension,
par le port et le lac d'"Urdissettou",
de la Punta Suelza (2972 m), en 6 h.45,
et descente, par le lac et le barranco d'El Cao, à Bielsa, en
4 h.45 ;
- troisième étape le 15 août
: le retour, de Bielsa à Fabian, par les vallées des
rios Barrosa et Pinara, le port de Bielsa (2586 m), et la vallée
de la Neste de Saux.
Photo du groupe de randonneurs prise
par Jean Bepmale au sommet de la Punta Suelsa.
Le jeune garçon qui porte les jumelles
est son fils, et la personne complètement à gauche, sa femme.
Remarquer la cravate de l'homme à la casquette
et à la chemise blanche. Ainsi que les
bâtons ferrés.
Cette photo a été légendée
par Jean Bepmale "Port de Bielsa (N). Fontaine au pied du port",
mais à l'exposition de ses photos à Abizanda en 2006 la légende
était "Au pied de la Punta Suelza". C'est probablement
cette dernière qui est la bonne.
Les tenues vestimentaires ont de quoi nous étonner.
Surtout celles des femmes (large chapeau, voilette, manches longues, jupe
longue) : c'est que les crèmes solaires n'existaient pas (dans les
années 1920 certains recommandaient encore le charbon en poudre sur
la peau contre les effets du soleil [note 1])
et de toutes façons la mode n'était pas encore au bronzage (les
réclames de l'époque vantaient même des crèmes
censées donner à la peau "blancheur, transparence et éclat").
Et puis, autres temps, autres moeurs. A noter cependant qu'une jeune femme
fume la cigarette, ce qui était rare avant la première guerre
mondiale. Mais Jean Bepmale et son entourage étaient en avance sur
leur temps par leurs idées.
Remarquer le filet à papillons : Jean Bepmale
était aussi un entomologiste reconnu (il a découvert des espèces
de papillon).
L'homme au large béret et à la pélerine,
à l'arrière-plan, est le guide. Remarquer l'absence de sacs
à dos ; ces équipées étaient en effet bien organisées
: un âne, conduit par un ânier, portait tout, vivres, matériel
de cuisine, vêtements, couvertures, tente, etc. En faisait partie un
chien, "Tredos", du nom d'un village du val d'Aran.
Ci-dessus, photo de la vallée du rio Barrosa,
prise vers l'amont, entre le village de Parzan et l'Hôpital de Parzan,
à hauteur de l'actuelle centrale hydro-électrique de Barrosa,
le troisième jour de la randonnée, alors que les randonneurs
remontent la vallée du rio Barrosa pour revenir dans la vallée
d'Aure par le port de Bielsa (qu'on devine, au fond).
On voit bien l'état dans lequel était, à
l'époque, le chemin du port de Bielsa. Remarquer la jupe longue.
A droite, le lit caillouteux du rio Barrosa. Les gros rochers,
de granite, sont probablement des blocs erratiques abandonnés,
lorsqu'ils se sont retirés, par les grands glaciers quaternaires qui
ont creusé la vallée (note 2).
En haut et à droite, le débouché de
la vallée du barranco de Trigoniero.
Ci-contre, une photo récente
prise à peu prés au même endroit.
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2. A propos des glaciers quaternaires, voir la page
qui leur est consacrée.
En 1902, le pyrénéiste Emile Belloc
(voir la page consacrée à F. Schrader
et aux pionniers du pyrénéisme) avait lui aussi été
frappé par ces blocs erratiques et avait photographié l'un d'eux,
particulièrement volumineux (le même, semble-t-il, que celui
qui figure sur la photo de J. Bepmale).
Cette photo (ci-contre ; un personnage donne l'échelle)
illustre son livre "De la vallée d'Aure à Gavarnie par
le Nord de l'Espagne", paru en 1902.