Photos
: page de photos 9-15 et 10-12
Vallées de La Gela, de Saux, de Badet et du rio Pinara : le circuit Lucien Briet
Les 29, 30 et 31 juillet
1897, parti de Héas avec deux compagnons (Jacques Paget, dit Paget-Cantou,
ou Cantou et Henri Soulé), et ayant franchi les hourquettes de Héas
puis de Chermentas, Lucien Briet descend coucher dans une des cabanes
de La Gela. Le lendemain les trois randonneurs montent au port de Barroude,
et redescendent un peu dans le cirque de Barrosa pour bivouaquer la nuit suivante
dans les ruines de la " cabane des douaniers " (ou de Las Pardas). Le 3ème
jour, après avoir parcouru le " chemin des mines " dans la falaise nord du
cirque, ils montent au col de Robiñera, puis, par le col de la Munia, descendent
dans le cirque de Troumouse, et à Héas (voir la page consacrée
à l'histoire du chemin
des mines et surtout celle consacrée à Lucien
Briet, où se trouvent le récit et les photos qu'il a
faites de ce circuit).
Ce circuit, réalisable en 2 jours (longueur
: 25 km), sans la descente aux cabanes de La Géla (qui n'est pas logique
et peut être remplacée par une nuit au refuge de Barroude ;
voir la page consacrée
à l'accès du cirque de Barrosa), peut être appelé " circuit
Lucien Briet ".
Son intérêt est de faire visiter en 2 jours les
trois vallées de l'Aguila, de Badet,et de La Gela, et surtout les trois
cirques : de Barroude, de Barrosa, et de Troumouse, ce
qui en fait une splendide randonnée, surtout si on y ajoute l'ascension
du pic de La Munia (3134 m.).
Le dénivelé
positif cumulé est environ de 1380 m. pour le premier jour, de 983
m. pour le deuxième si on gravit le pic de La Munia (702 m. si on ne
le gravit pas). Cette randonnée mérite qu'on y consacre 2
jours pleins (elle est longue : 25 km).
Ce circuit comporte trois difficultés
:
- si on gravit le pic de La Munia (par son arête
ouest) : le célèbre "pas du chat", escalade d'une
dalle qui peut être cotée IIsup (aidée par un bout de
corde fixe), ou III ;
- surtout, à la desente du col de La Munia
sur le cirque de Troumouse : le "mur du Passet", haut de 7 à
8 m. en l'absence de neige à sa base), dont l'escalade peut être
cotée II+ ou III, et la deséscalade plus, sur un rocher poli,
pouvant nécessiter, pour qui n'est pas habitué à l'escalade,
un rappel, donc une corde à prévoir (une sangle est en place
sur un piton, mais mieux vaut prévoir aussi d'y ajouter 1 m. de sangle
neuve);
- au-dessous de ce mur : un couloir raide et en entonnoir,
exposé s'il est enneigé (en début de saison) et la neige
gelée : prévoir crampons et piolet.
(
voir aussi le site
de Philippe Queinnec)
Quatre amis du club " Les Cadets de Toulouse " ont réalisé en
partie ce circuit les 25 et 26 juillet 2012, avec deux différences : entre
les cols de Robiñera et de La Munia ils ont gravi le pic de La Munia
(3134 m.), et d'autre part sont descendus non à Héas (par le sentier caillouteux
du ravin des Touyères) mais au parking du cirque de Troumouse (deux
sympathiques espagnols rencontrés au sommet leur ont en effet offert de les
ramener à Héas en voiture : ils n'ont pas refusé).
La carte et le profil ci-dessous, et les photos suivantes,
en sont le compte-rendu, en images commentées, qui peut servir de topo
(textes en caractères verts).
Carte
et profil du circuit Lucien Briet.
PREMIER JOUR : de Héas au refuge de Barroude, par les hourquettes de Héas et de Chermentas.
Les randonneurs remontent la vallée
de l'Aguila dont ils vont atteindre le premier replat.
A l'arrière-plan : à gauche la Canau et le
port de la Canau (2686 m.), entre le pic de Bouneu et le pic
de Gabiedou, et au milieu de l'image, le Mounherran (2783 m.).
(photo
Michel Chaplet)
A l'entrée de ce replat : une fontaine
et l"'oratoire de la Sainte Famille".
Dans le replat de la cabane des Aiguillous.
(photo
Michel Chaplet)
Dans les lacets qui font accéder
à la hourquette d'Héas. Le fond de la vallée de l'Aguila
est dominé par la face nord du pic Gerbats (qu'on verra au cours
de la randonnée sous ses deux autres faces, est, puis sud-ouest).
A sa gauche ; le col de La Gela. (photo
Michel Chaplet)
Arrivé au deuxième
grand replat de la vallée, occupé par une cabane, il faut éviter
de suivre le sentier qui continue sur la rive gauche du torrent mais franchir
celui-ci pour passer près de la cabane et prendre le sentier qui se
dirige vers la hourquette.
Hourquette d'Héas
(2698 m.). Repas au-dessus de la vallée de l'Aguila.
Au fond, au centre de l'image, le Vignemale (3298
m.). A gauche, plus proche, le Piméné (2801 m.).
Au nord-ouest, la hourquette d'Héas
est dominée par le pic des Aguilous (de "aguila",
l'aigle ; 2976 m.), ou Soum des Salettes, et le gros éperon
calcaire qu'il projette sur son arête sud-est.
A l'arrière-plan et à droite, le pic Campbieil
(3173 m.).
Carte
postale ancienne reproduisant une phototypie des frères Labouche de
Toumouse, prise également à la Hourquette de Héas.
(images extraites de l'un ou l'autre des sites : loucrup65
(recherche : Héas) ; sites.google.com
(sélectionner : 08-Gèdre) ; archivesenligne65
(Archives en ligne > Accès par type de documents > carte postale
>recherche : Héas)
De la hourquette d'Héas, et
de ses dalles de schiste, vue, au nord, sur la vallée de Badet.
Au fond, au milieu de l'image, le pic Méchant
(2930 m.) à gauche, et le pic de Bugatet (2877 m.) à
droite.
Au début de la descente de
la hourquette d'Héas, le sentier est taillé dans ces dalles
de schiste.
Au fond, le pic de Piau (2696 m.) à guche,
et le pic de Bassia de Nère (2613 m.), à peine visible
à droite. (photo
Michel Chaplet)
A la hourquette de Chermentas
(2439 m.) on découvre une partie de la vallée de La Gela
: le vallon qui descend du Port Vieux (2378 m.), entre le pic de
l'Aiguillette (2517 m.) à gauche et le pic de Port Vieux (2723
m.) à droite, et où se situent les mines de La Gela..
Au-delà du Port Vieux pointent les puntas Suelsa
(2972 m.) et Fulsa.
A noter que pour
atteindre la Hourquette de Chermentas depuis la vallée de l'Aguila
(ou depuis le col de la Sède) on peut aussi emprunter l'itinéraire
consistant à monter au col de La Gela, puis au sommet du pic de La
Gela, et descendre assez facilement de celui-ci par son versant nord, un peu
raide et caillouteux, sur la Hourquette.
De la hourquette de Chermentas le
sentier descend en lacets dans la vallée de La Gela, d'une centaine
de mètres, pour passer au pied d'une falaise de calcaire dévonien
qui constitue le socle du pic de La Gela. Il remonte ensuite dans un pierrier
pour passer un collet (à gauche), avant de redescendre un peu puis
de se diriger horizontalement vers Barroude. (photo
Michel Chaplet)
L'autre versant de ce collet, entre
un sommet secondaire et la face est du pic de La Gela (à gauche).
Au deuxième plan, le pic de Bassia de Nère,
et à droite le pic de Piau. (photo
Michel Chaplet)
Le très beau sentier qui de
la hourquette de Chermentas mène à peu près horizontalement
à Barroude : sorte de chemin de ronde au-dessus du fond de la vallée
de La Gela.
Il se dirige vers le Pichous de Barroude, en avant
du port de Barroude à gauche et de la muraille de Barroude
à droite.
Sur le balcon de Barroude le sentier
traverse, avant d'atteidre le refuge, un petit désert au pied de la
muraille de Barroude, et du pic Gerbats qui en coiffe la crête.
Au loin, l'extrémité sud de la muraille, marquée
par un piton calcaire au-dessus de l'ancien glacier de Barroude. (photo
Michel Chaplet)
Consultation de la carte sur une table
installée devant le refuge de Barroude.
*
DEUXIEME JOUR : du refuge de Barroude au cirque de
Troumouse, par le cirque de Barrosa et le pic de La Munia.
Lever du jour sur le petit lac
de Barroude.
Au loin : la pyramide du pic de Piau, devant la pointe
du pic Méchant, et la double pointe du pic de Bugatet..
Montée vers le port de Barroude,
alors que le soleil éclaire déja la muraille de Barroude entre
le pic Gerbats (dont on voit sa face est) et le pic de La Gela (2851
m.), mais laisse encore dans l'ombre le grand lac.
Lorsqu'on atteint, sous le port, les dernières pentes,
caillouteuses, on trouve, pour finir la montée, les lacets du "chemin
des mines" dont on peut voir, en se retournant, les vestiges à
travers un plateau de roche claire en direction de la vallée de La
Gela. (photo
Michel Chaplet)
Au port de Barroude la perspective
de gravir le pic de La Munia réjouit les trois randonneurs (de gauche
à droite : Michel Chaplet, Philippe Despeyroux, et Pierre Carrière,
l'auteur du site).
De ce très vaste port de Barroude
la descente vers le cirque de Barrosa commence très lentement.
La vue sur la muraille de Barroude s'efface progressivement.
Emergent encore, à gauche le pic Heïd (3022 m.), le petit
pic de Troumouse (2957 m.), avec le haut de l'éperon central de
la muraille, et le pic Gerbats ; à droite, le pic de La Gela.
En descendant sur le versant espagnol
du port de Barroude on découvre le cirque de Barrosa, avec en
particlier à droite sa falaise nord (non visible sur l'image), et en
face sa falaise sud où on distingue nettement, oblique vers
le bas et la droite à partir du col d'Espluca Ruego, le plan de chevauchement
de la nappe de Gavarnie (en haut, faite de calcaire dévonien clair
et de schistes marrons) sur le "socle" granitique. Ce plan supporte
le "chemin des mines", ou "camino de Las Pardas",
ou encore "camino Barrosa". (photo
Michel Chaplet)
Après être descendu d'une
centaine de mètres dans une pente herbeuse, en suivant la trace des
3 lacets du chemin des mines, on s'engage, à droite, à hauteur
d'une pancarte signalant le "camino de Las Pardas", vers la falaise
nord du cirque où on repère facilement cette vire, que l'on
va parcourir, après la traversée d'un sol de grès rouge,
d'un éboulis, d'un étroit couloir pentu et, sur une murette,
d'un thalweg.
Cette photo (intéressante sur le
plan géologique) montre l'un des passages du chemin des mines où
on voit que sa chaussée est le plus souvent (quand elle n'est pas encombrée
par des débris d'ampélite ou par de l'herbe) constituée
par la surface de la couche de calcaire crétacé, qui
recouvre les autres roches du "socle". Y repose l'ampélite
noirâtre (ou violet foncé) de la base de la nappe de charriage
: mais celle-ci est en retrait d'environ un mètre, d'où l'existence
de cette corniche. Les pieds des randonneurs sont donc à hauteur du
plan de chevauchement de la nappe. Cependant le chemin monte à certains
endroits dans l'ampélite, ou descend dans le calcaire.
Ce parcours de la
vire, ici encombrée de débris pulvérulents d'ampélite,
est sécurisé en principe par 3 mains courante. (photo
Michel Chaplet)
Mais si les 2 premières sont en bon état,
la troisième, la plus longue (qu'on trouve après la traversée
d'une cascade plus ou moins abondante selon la saison). Fixée à
l'origine à la falaise d'ampélite par 8 pitons, ne tient plus
que par 3 d'entre eux, un aux 2 extrémités et 1 au milieu, et
pend lamentablement sur le bord de la vire, obligeant le randonneur à
passer sous sa partie médiane, devenant ainsi plus génante que
rassurante. Heureusement le passage, au-dessus d'un précipice, est
plus impressionnant que dangereux malgré les débris d'ampélite
(qui ont été tassés par les nombreux passages de randonneurs
pendant la saison) : il implique quand même vigilance et sang-froid.
Après cette troisième
main courante le chemin continue sur un balcon d'ampélite (visible
sur la photo suivante), dont il faut descendre, car le chemin se poursuit
dans le calcaire sous-jacent : on trouve pour cela, 10 à 20 mètres
avant la deuxième cascade (photo suivante), une courte cheminée
facile.
Voici comment se présente l'extrémité
sud de la vire, coupée par une deuxième cascade (dont le
débit était très faible le 26 juillet 2012, alors que
Lucien Briet l'avait trouvée abondante le 31 juillet 1897, et en partie
recouverte par un névé).
Il est probable qu'avec le temps le chemin a été
emporté sur quelques mètres par la cascade, ce qui oblige à
descendre dans la couche de calcaire crétacé, descente d'environ
3 à 4 mètres qui peut se faire soit par la petite cheminée
de la photo précédente, soit par la désescalade (moins
facile) de la partie ombragée de la petite falaise d'ampélite
visible sur celle-ci. (photo
Michel Chaplet)
L'ombre "met le doigt" sur
le plan de chevauchement (donc le contact anormal) de la nappe
de Gavarnie (représentée ici par du schiste noirâtre
de type "ampélite", vieux de 400 à 500 millions d'années",
qui a joué le rôle de "couche-savon"), sur le "socle"
sous-jacent représenté, lui, par sa couverture, une lame
de calcaire blanc épaisse ici de 2 à 3 mètres datant
du Crétacé supérieur (du Santonien : en gros 85 millions
d'années), donc beaucoup plus jeune, et qui repose sur une roche dite
"cornéenne" (grisâtre, au bas de l'image). Songer que
l'"ampélite" était, avant la formation des Pyrénées
et le déplacement de la nappe vers le sud, une quinzaine de km plus
au nord. Noter l'aspect lamellaire du calcaire, lié à son cisaillement
(ou son laminage) sous la forte pression de la nappe au cours de son déplacement,
en profondeur.
A gauche la flèche à la peinture rouge sur
le calcaire indique la direction du port de Barroude. La plage sombre correspond
au simple ruissellement auquel est réduite la cascade traversée
par le chemin à cet endroit.
Ayant quitté la vire, le chemin
des mines monte dans des éboulis, puis dans un terrain granitique (par
un lacet à gauche, sur une murette), vers le sommet du gros épaulement
appelé "dôme" par l'auteur du site. C'est là
qu'il faut quitter le chemin des mines pour monter vers le col Robiñera.
Le pic Robiñera vu depuis
le "dôme". Le col Robiñera est en haut, à
droite.
Pour l'atteindre il faut commencer par descendre
un peu dans l'éboulis, au milieu de l'image, jusqu'au chaos rocheux
où on voit des rochers blancs, puis traverser celui-ci (quelques balises
rouge et blanc et des cairns) pour gagner et remonter le premier éperon
mi-rocheux mi-herbeux (au centre de l'image) qui est assez raide, afin de
surmonter la longue barre rocheuse rougeâtre (plusieurs possibilités).
En haut de cet éperon on traverse le torrent qui alimente la première
des 3 cascades parcourant cette barre.
PHOTO (ci-dessus, avec calque explicatif
ci-contre) du versant est du pic Robiñera, prise
en novembre des abords du pic Barrosa. En tirets rouges sur le calque, les différents itinéraires permettant de gravir facilement le pic Robiñera et le pic de La Munia depuis le fond du cirque Par dessus le col de Robiñera, on aperçoit, les sommets du massif du Mont-Perdu. |
La montée vers la col Robiñera
se fait ensuite dans un terrain schisteux et dans l'axe de la haute vallée
du rio Barrosa comme le montre cette photo. (photo
Michel Chaplet)
Il n'y a plus là de difficultés,
le long cheminement, dans l'axe de la haute vallée du rio Barrosa,
étant facilité par des cairns et par des flèches peintes
sur des rochers, blanches ou rouges et dirigées vers l'aval, ainsi
que par un vague sentier. On atteint ainsi le col de Robiñera (2854
m), large et quasi horizontal. Le
passer au pied de La Munia, au nord, et non à son point le plus bas
au pied du Robiñera, au sud.
Pour voir d'autres photos prises dans la montée vers le col Robiñera, aller dans une autre page de photos (dont une de Lucien Briet) consacrée à l'ascension du pic de La Munia par le cirque de Barrosa.
Du col Robiñera on aperçoit,
dans l'arête ouest du pic de La Munia, vue de profil, une petite
brèche dans laquelle est coincé un bloc rocheux blanc.
C'est cette brèche à laquelle il faut monter, par
les éboulis qui reposent au pied de la falaise, et pour finir par une
courte cheminée facile.
Voici ce bloc coincé,
vu de près, et le couloir par lequel on y accède. Au loin :
le grand lac de La Munia et le col de Las Puertas. (photo
Michel Chaplet)
Passé ce bloc on se trouve tout
de suite au pied du "pas du chat", célèbre
mais court passage d'escalade de l'arête ouest du pic de La Munia (qui
est sa voie normale), constitué d'une dalle de 3 mètres de haut
qu'on surmonte (en se
tirant éventuellement sur une courte corde fixe en place) par une large
et mal commode fissure proche de son bord droit (II sup, voire III sans la
corde, à la descente). On peut aussi l'éviter par une escalade
un peu plus facile sur sa gauche.
Au-dessus du "pas
du chat" plusieurs cheminements s'offrent, pour monter au sommet, dans
les rochers de la longue arête ouest, accidentée et aérienne.
Leur escalade reste facile tout le long.
Ce qui permet de jouir du paysage : ici la partie nord du cirque
de Troumouse, dominée par la dent du pic Gerbats dont on
voit ici la face sud-ouest, après avoir vu sa face nord, puis sa face
est (voir la page de photos consacrée au pic
Gerbats). Au loin, de gauche à droite : les pics des Aguilous,
de Campbieil, d'Estaragne, et Méchant
Vue sur la partie sud du cirque
de Troumouse, tachée par les ombres des nuages. A droite on aperçoit
la vallée d'Héas. (photo
Michel Chaplet)
Vers le sud le regard plonge dans
les lacs de La Munia. A droite : le bas de l'arête sud, calcaire,
de la Pène Blanque. Plus loin, dans l'ombre, le pic de Chinipro,
à droite du col de Las Puertas derrière lequel on devine,
au soleil, le sommet du pic Comodoto. Au fond : les Tres Marias
et le col de Niscle (à droite). (photo
Michel Chaplet)
Vue surplombante d'une partie de l'arête.
Les deux randonneurs donnent l'échelle.
Au fond : le massif du Mont-Perdu, du col de Niscle
à gauche aux pics d'Astazou à droite. (photo
Michel Chaplet)
Un passage sur dalle, aérien
et exposé, mais facile. A droite, le centre du cirque de Troumouse,
échancré par le vallon des Touyèresqui descend vers Héas.
Au fond, à gauche, le Vignemale. (photo
Michel Chaplet)
Environ 5 heures après être
partis du port de Barroude (sans compter les arrêts) les trois randonneurs
sont au sommet du pic de La Munia.
Du sommet de La Munia, vue sur, illuminés
par un rayon de soleil, la haute vallée du rio Barrosa, le versant
nord de la sierra de Liena et le plateau de Liena.
Un autre rayon de soleil éclaire
la selle neigeuse du pic Robiñera. Ce névé est
le résidu du véritable glacier, avec de profondes crevasses,
que Russell a vu le 13 août 1878 du sommet du pic Robiñera, et
qui occupait encore toute cette cuvette enserrée par le pic et son
avant-sommet (voir la page
consacrée aux glaciers du cirque de Barrosa).
A l'est le panorama, très vaste
de tous les côtés, est complexe. Au deuxième plan le chaînon
dans l'ombre est celui qui va du pic de Port Vieux à gauche,
au pic Barrosa, à droite. Dans le plan suivant éclairé
par le soleil on identifie l'échancrure arrondie du port de Bielsa,
à gauche du pic de Bataillance à peine individualisé.
Plus loin, à gauche, le pic Garlitz est dans l'ombre. Derrière
lui : le pic d'Aret.
(pour voir des panoramas à
360° pris du sommet de La Munia aller à la page consacrée
au pic
de La Munia et cliquer sur l'une ou l'autre
des vignettes qui figurent à la fin de la section 1)
Dans la descente de l'arête,
un passage aérien. (photo
Michel Chaplet)
Haut
de page
L' impressionnant chicot de calcaire
(peut-être une quinzaine de mètres de haut) qu'on découvre
lorsqu'on arrive en haut du "mur du Passet", et qui se détache
ici sur le cirque de Troumouse (note 1).
Le "mur du Passet" (2610
m. ; signalé sur la carte IGN sous le nom "le Passet"),
sans le moindre névé à sa base, alors que en début
de saison la neige réduit sa hauteur. C'était d'ailleurs surtout
le cas dans le passé, avant le réchauffement climatique (note
1). Elle est ici, un 26
juillet (2012), de 6 à 7 mètres : mauvaise surprise pour le
randonneur qui, monté à la Munia par le cirque de Barrosa ne
s'attend pas à le trouver si haut. Ce jour-là deux sympathiques
espagnols rencontrés au sommet, et qui nous précédaient
dans la descente, nous ont aimablement attendus, pensant que nous n'avions
peut-être pas de corde, pour nous faire profiter de la leur (merci à
eux).
.
L'escalade de ce mur, proche de la
verticale, peut être, à la montée, coté II sup
ou III. Sa désescalade, à la descente, est donc plus difficile
(rovher poli) et impressionnante, nécessitant un rappel pour qui ne
pratique pas, ou plus, l'escalade, et donc de se munir, au départ de
la randonnée, d'une corde (et même d'1 mètre de sangle
neuve, la solidité de la sangle qu'on trouve en place sur un piton
pouvant être suspectée). C'est
le passage-clé de la randonnée (note 1).
Voici comment se présente,
au-dessous du mur du Passet (note 1), le raide et long couloir
d'éboulis croulants, en entonnoir, par lequel on débouche
sur les grands mais confortables éboulis qui s'étendent à
la base de la paroi et dans lesquels sont plantées plus loin, dans
l'axe de ce couloir, les "deux soeurs" (la plus grande cache
ici la petite).
Il peut être plus ou moins enneigé en début
de saison, et alors exposé. Piolet et crampons sont recommandés,
surtout si la neige est gelée le matin.
VOIR AUSSI, au
sujet du "Circuit Lucien Briet" :
- pour
un complément d'informations, dans
le présent site, d'autres pages de photos de la vallée d'Héas
et du cirque de Troumouse consacrées :
* à la tour
de Lieussaube ;
* à l'ascension du pic
Gerbats ;
- d'autres sites :
* topo et photos dans celui de
Philippe Queinnec, qui l'a parcouru le 2 octobre 2014 : cliquer
ici ;
* le site camptocamp : la
page circuit
lucien briet (ainsi qu'une note de Philippe Queinnec : circuit
lucien briet ) ;
* dans
le site du CAF de cholet on trouve un document PDF dans lequel Olivier
Couseau fait le récit d'un parcours de ce circuit les 14, 15, et 16
juillet 2017, illustré de nombreuses photos (aller dans Carnets de
route, tous les carnets, Circuit Lucien Briet...).
Retour à la
page générale sur la vallée de La Gela et les vallées
voisines
la
page contenant la liste des pages de photos
la
page d'accueil du site
NOTES :
1.
Dans le guide Ollivier,
Pyrénées centrales II, édition 1968, dans le topo
de l'ascension du pic de La Munia par le cirque de Troumouse (cotée
PD), n° 296, on lit à la page 272 :" La rive gauche
du couloir [tel qu'on le gravit à la montée au-dessous
du mur : photo ci-dessus] se termine par une aiguille [photo ci-dessus],
qu'on laisse à droite. Remonter les éboulis vers le sud
puis, laissant à droite une cheminée profonde, s'élever
à gauche sur un petit mur de quelques mètres (II sup),
qui représente une verticale, mais très courte escalade
afin d'atteindre les éboulis supérieurs". L'auteur du site, qui a gravi le pic de La Munia depuis Héas le 28 juin 1964, ne se souvient en effet que d'un "petit mur" ne s'élevant peut-être que de 3 ou 4 mètres au-dessus d'un névé, et franchi par lui sans aucune difficulté, alors qu'il n'avait jusque là jamais pratiqué l'escalade. Il a une deuxième fois gravi La Munia depuis le cirque de Troumouse le 24 juin 1994. A cette époque de l'année la présence de la neige au pied du mur en réduisait encore la hauteur. Mais le groupe dont il faisait partie l'a franchi sans difficulté (photo ci-contre). |
Ces images sont des photos
(recadrées) du franchissement, à la monrée, du Passet,
insérées dans une vidéo de l'ascension, par des randonneurs
espagnols, de La Munia par le cirque de Troumouse, en août 2011, époque
à laquelle il n'y avait pas de névé à la base
du mur, comme le 26 juillet 2012. Elles donnent une idée de
la difficulté (modérée, mais évidemment plus importante
à la descente) de cette escalade.
(cette très belle vidéo, avec un commentaire
en espagnol, intitulée "La Munia des de Troumouse", où
on voit aussi la descente du mur en rappel, et qui dure 8 minutes, est visible,
au moins au début de 2014, sur Youtube : cliquer
ici ).
Page de photos mise à jour le 10 février 2018