Chemin
des mines
En 1897, Lucien Briet
traverse une partie du cirque de Barrosa, par le chemin des
mines, et le photographie .
"Quelle bonne fortune pour
la Munia et ses voisines, que les clichés et les récits de l'éminent
Pyrénéiste et photographe Lucien Briet !" (Henry Russell)
Lucien
Briet rêvait de visiter à la fois la "muraille
de La Géla", "cette paroi d'allure quelque peu fantastique",
et "ce famaux cirque de Barrosa qui [lui] hantait l'esprit depuis
le dessin qu'"en avait publié M. Schrader", et
aussi de "créer une course nouvelle, celle du col de
Las Louseras".Les 29, 30 et 31 juillet
1897, |
^ Localisation des endroits d'où les photos ont été prises |
Type d'appareil-photo utilisé par Lucien Briet |
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Lucien Briet au sommet du pic Badet (proche du Pic Long), en 1896 (Coll. Briet, Chateau fort, Musée pyrénéen, Lourdes) |
*
Le JEUDI 29 JUILKET 1897, donc,
Lucien Briet quitte Héas, accompagné du guide Jacques
Paget, 52 ans (1832-1907), d'Héas , dit Cantou (Briet l'appelle
"Paget-Cantou", ou le "père Cantou", ou "Cantou"),
et du porteur Henri Soulé, 26 ans (1870-1951), de Gèdre
(note 2), chargé de son
encombrant et lourd matériel photographique (photo ci-dessus, à
droite) (cependant Lucien Briet porte lui-même le trépied,
ainsi qu'un riflard). Il remonte la vallée de l'Aguila, passe la Hourquette
d'Héas, et aprés une brève incursion dans la vallée
de Badet atteint la Hourquette de Chermentas d'où il découvre
la vallée de La Gela (note 3).
Dans son récit Lucien
Briet raconte :
"La Géla se creusait
transversalement, et, par delà, un vallon se déployait, avec
un dôme sur le flanc, le pic de Barroude (2797 mètres) [en
fait le pic de Port Vieux, 2723 m]. Un sentier chevronnait le vaste pâturage
de son orée, la montagne de Hourmagerie. On percevait les bâtiments
minuscules d'une exploitation minière [les mines de plomb de La
Géla]. Mais ce qui m'intriguait, c'étaient, dépassant
la concavité du port [le Port Vieux], deux pics jumeaux, le
premier aigu, le second plus massif... Des sommités espagnoles, assurément.
Lesquelles ? Je dépliai ma carte, et aprés l'avoir orientée,
je tirai avec mon crayon, sans toucher au papier, par les cols de Charmentas
et de Barroude [Port Vieux], une ligne qui, prolongée, vint
aboutir aux puntas Fulsa et Suelsa... "
Il prend une photo du versant
est de la vallée de La Géla (photo
1)
< Photo 1 : De
la Hourquette de Chermentas, vue sur le versant est de la vallée de
La Géla.
"Au moment où je mettais au point, l'homme que
nous avions observé, surgit. Mes guides l'interpellèrent. C'était
un habitant de la vallée d'Aure, Jean Vidalon, de Guchen, qui, avec
deux autres bergers, gardait les troupeaux de sa commune, au pacage dans la
Géla."
Lucien Briet et ses compagnons descendent dans la vallée
de La Géla où ils trouvent "une horde de ruminants,
parmi lesquels il y avait trois ou quatre porcs", et parmi d'autres
cabanes, celle de Vidalon. (photo 2).
<
Photo 2 : La cabane de la vallée de La Géla.
"Notre gîte était presque entièrement
occupé par un vaste lit de camp jonché de paille. Le mur se
tachait de suie, et la fumée, avec complaisance, s'échappait
par une lucarne [...] Proprement couverte d'ardoises, leur baraque n'eût
été nullement déplacée au village".
La nuit se passe mal :
"D'abord je souffrais de cet accroc donné à mes
habitudes d'honnête confort ; je me sentais en outre, depuis l'extinction
des feux, victime de piqûres énervantes et caractéristiques,
qui délicieusement se multiplièrent... Les cent mains de Briarée
[géant à cent bras de la mythologie grecque], pour combattre
l'ennemi, eussent suffi à peine. Cantou, vieux dur à cuire,
restait immobile, mais mon second guide, moins endurant ou moins stoïque,
s'agitait comme moi. Ce fut lui qui, le premier, osa observer qu'il était
"mangé aux puces". Le charme étant dissipé
je fis chorus. Cantou aussi. Vidalon se dressa noblement sur le coude et admit
le bien-fondé de nos réclamations. Nous pouvions, par exemple,
nous rassurer, car c'étaient "les seuls parasites de l'homme existant
sous son toit". Notre Dame de Héas vous entende mon garçon!
L'excuse était pittoresque. J'en eus une quinte de rire, grâce
à laquelle je ne perdis patience que vers deux heures du matin. A ce
moment, je m'esquivai dehors à l'anglaise, bien enveloppé dans
ma pèlerine."
O miracle ! Le brouillard s'était évanoui, et il
n'y avait plus que le scintillement des constellations sur la vallée
silencieuse. Une journée magnifique s'annonçait, un de ces grands
azurs où les mille pinacles des Hautes-Pyrénées éclatent.[...]
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*
Le LENDEMAIN VENDREDI 30 JUILLET, au petit matin,
L.Briet et ses compagnons s'élèvent vers la muraille de Barroude
(photo 3).
<
Photo 3 : La muraille de Barroude, le matin, vue de la vallée de La
Géla.
"C'était, dans la splendeur matinale par-dessus l'impasse
où nous venions d'aboutir, une falaise de marbre, blanche, ou plutôt
rose thé, avec des reflets de vieil ivoire, régulière
quoique formidable, arquée comme un front de bandière se développant.
Elle ressortait sous son chaperon de schiste sombre, d'autant plus vive, d'autant
plus poignante, que le soleil n'éclairait qu'elle. On eût dit
un rempart magique tout à coup surgi devant un chevalier, en lutte
contre des enchanteurs. Le pic Gerbats, hardiment campé, servait d'aigrette
à ce bandeau digne de couronner Cybèle."
Il précise
: "Cantou me précédait d'une quinzaine de mètres,
et j'avais Henri, porteur du bagage photographique, sur les talons."
Ils font une longue station sur le balcon
de Barroude où L.Briet s'extasie devant les lacs, qu'il photographie.
"Nous franchissons, dit-il, le déversoir
du grand lac, début incontestable du torrent de la Géla. La
montée du port [de Barroude] s'effectuait en zigzag.
[...] La pente s'adoucit. Un petit plateau marquait la frontière"
(Dans
une page
annexe voir les photos
prises sur le balcon de Barroude)
Au port L.Briet découvre le cirque de Barrosa (photo
4).
< Photo 4 : Le cirque de
Barrosa vu des abords du port de Barroude.
"En dépit de l'oule
profonde qui se manifestait, on comprenait mal le cirque
éspéré.
De formidables escarpements, chargés de pentes et de terrasses,
élevaient la Munia sur un pavois digne d'elle. Des cascades en suivaient
les replis, et ces longs rubans laiteux imaginaient un rio qui butait dans
une gorge, tendue de trainées de pins... Le mur de la Géla persistait,
mettait sa large écharpe tranchante. Plus loin, un col se déprimait,
et le pic de Las Louseras [ou de Robiñera],
avec son glacier fourré d'hermine, rentrait les épaules, sous
le poids du ciel. Afin de mieux plonger dans l'entonnoir, nous avançâmes
vers un cabanon au toit effondré, que Cantou déclara réparable
et bon pour la nuit..."[...]
Nous contournâmes les ruines de l'ancienne habitation des
terrassiers qui travaillèrent, dans les parois du cirque, au chemin
de la mine de plomb un moment exploitée dans la crête séparant
la gorge de Barrosa de celle de Chisaguès. Des gravats avaient été
répandus par les avalanches[...]
Nous étions viv-à-vis des escarpements que
nous venions d'envisager par le profil. Ils ressortaient d'autant plus majestueux
que le port de la Géla [Barroude]
les isolait d'un côté et le col de Las Louseras de l'autre. Leur
énorme môle, composé de deux pènes turriformes
réunis par des courtines poudrées à frimas, avait quelque
chose d'un front olympien [...] J'aurais voulu planer dans l'espace. Peut-être
alors, grâce à un éperon lancé par la Munia [le
"dôme"], l'ensemble se fût-il
présenté sous l'aspect de deux amphithéatres conjugués
? [...]
Je m'attardai trois longues heures dans le cirque de Barrosa.
Au déclin du soleil, je pris une vue panoramique
(photos 5)."
< Photos
5 : Trois photos pour former une vue panoramique de la partie nord du
cirque, qui était pour lui "le cirque de Barrosa" (voir,
dans la page
consacrée à l'aquarelle et aux dessins de Franz Schrader, la
note 1 où il est question du différend à ce sujet
entre ce dernier et Lucien Briet)
Pour camper, "Les
ruines de la bâtisse [celle en partie brulée en 1892 par
Bertrand de Lassus] l'emportaient de beaucoup sur celles du cabanon, et
faisaient d'autant mieux l'affaire, qu'on y était au niveau de la
corniche à suivre le lendemain [...]
Quel asile nous avions adopté ! Les couvertures gisaient
en monceaux ; les murs n'étaient plus que des parapets. La paroi adossée
dans la pente avait résisté forcément. Il y avait plusieurs
pièces d'enfilade. Nous
choisîmes la plus propre et la moins humide. Les
guides procédèrent à son aménagement. Ils dégagèrent
non sans mal quelques troncs de pins ou chevrons, qui furent disposés
dans un angle ; de larges pierres plates complétèrent le toit.
D'autres éclats, plus amples encore, servirent à cloisonner
cette logette où à la rigueur on pouvait se tenir accroupi.
Le jour passait à travers. Comment changer mes plaques ? J'eus l'idée
d'en boucher les interstices avec des mottes d'herbe, et ma pélerine
tendue en guise de rideau, nous fûmes chez nous. Cantou alluma du feu.
Nous n'avions plus de vin, mais l'eau coulait à deux
pas [voir une photo]
(photo 6).
< Photo
6 :
L'abri improvisé
[...]"Je
me confinai avec Henri dans notre lapinière. Cantou demeura au coin
du feu. Afin d'éviter l'humidité du sol, nous l'avions dallée
; mais hélas! les reins souffraient de ce diable de carrelage, qui
s'y prenait aussi maladroitement qu'un sot cherchant à rendre service."
*
Le
LENDEMAIN SAMEDI 31 JUILLET, au lever du jour "[...] on ne
sait quelle lueur délayait graduellement les ténèbres.
Tout s'ébaucha, verdures, à pics, forêts, éboulis
et touches neigeuses. Les couleurs reparurent. Des minuties se précisèrent.
Derrière les parois qui commandaient le tournant du vallon je reconnus
un angle du Cotiella. Puis l'aube se teignit, cédant à l'aurore.
La Munia devint entièrement rose. Il régnait un calme profond
[...] L'aimable teinte sembla se dissoudre peu à peu sous des effluves
invisibles, et, soudain, la pointe extrème des escarpements se dora.
Avec l'autorité d'un premier rôle, le soleil entrait en scène
[...]."
Lucien Briet prend une photo du vallon de Barrosa, en aval
du cirque (photo 7).
< Photo 7 :
Le flanc nord de la sierra de Liena.
Avec ses compagnons il entreprend la traversée
de la partie nord du cirque pour gagner le col de Robiñera (qu'il
appelle Las Louseras), comme le montre la photo, avec calque, suivante
:
Itinéraire
de Lucien Briet dans le cirque de Barrosa.
"Force nous eût été, pour franchir
le col de Las Louseras, de redescendre
dans le cirque, sans le chemin de la mine. Ce chemin se greffait sur
celui du port.
Il courait le long des murailles, en profitant
d'une corniche naturelle, dont les interruptions avaient été
corrigées à l'aide de la poudre (photo
8)."
<
Photo 8 : Le chemin de la mine.
"[...]
Nous touchâmes la première cascade. Son réseau tombait
à même la piste comme une pluie d'orage. Paroi au-dessus, paroi
au-dessous. Fourches caudines de la douche. Il y eut une manoeuvre dans le
but de protéger mon matériel. Mes hommes traversèrent
d'abord, Soulé encapuchonné de ma pélerine, Cantou arborant
le gros parapluie bleu que j'emporte côte à côte mon pied
démontable. Cela fait, le plus jeune guide, aprés avoir mis
sac à terre, accourut m'apporter le riflard, sous l'aile duquel, à
mon tour, je passai tranquillement les trois ou quatre mètres d'arrosage
(photo 9) ."
<
Photo 9 : La première cascade.
"La seconde chute nous
arrête net.
Elle s'effondrait sous un pont de neige auquel Cantou jugea dangereux
de nous confier. La glace s'était escarpée à hauteur
d'homme. Pour y pratiquer des marches, il eût fallu piocher, les jambes
dans le tourbillon. Un détour nous tira d'embarras. Nous dévalâmes
avec précaution et nous nous aperçûmes alors que la clef
de voûte de l'arche était mince comme du papier. La méfiance,
une fois de plus, avait été la mère de la sûreté
(photo 10)."
<
Photo 10 : La seconde chute (photo prise à l'endroit
marqué par un * sur la photo avec calque
ci-dessus).
Dans une sorte de combe
[juste sous le sommet du "dôme"],
des rochers nous masquèrent le cirque.
Ici, l'hiver, comme en plein décembre, régnait et
il y avait un éparpillement de gros blocs calcaires [dont un sur
lequel est maintenant peinte en rouge l'inscrription : "Camino Barrosa"].
La piste inclinait vers les crêtes occidentales. Nous l'abandonnâmes
pour aller à travers des décombres et des neiges, nous adosser
prés de la cascade [qui franchit une barre au pied de la pente
qui mène au col de Robiñera]: elle glissait au lieu de choir
[...]. Devant nous, maintenant, le vallon de Barrosa fuyait, et au
bout de son allée sombre, mes regards fixaient un promontoire jaune
et vert, en culture, formé évidemment de boue morainique. C'était
de ce point que M. Schrader avait vu et dessiné le cirque de Barrosa
! [...].
Le glacier de Las Louseras, à l'est du pic [de Robiñera],
sommeillait mollement dans un creux en forme de hamac ; je lui trouvai
beaucoup de ressemblance avec celui de la Géla [...].
Des tertres de rocailles semaient le couloir neigeux du col.
Voyant que je me disposais à braquer l'objectif (photo
11), Cantou crut pouvoir chercher des "pierres à aiguiser
les couteaux", pour un de ses voisins, à qui il avait juré
d'en rapporter."
<
Photo 11 : Aux abords du col de Robiñera.
Lucien Briet et ses guides franchissent ensuite le col de
Robiñera, puis celui de La Munia pour rentrer, à travers le
cirque de Troumouse, à Héas.
"Je soupai et me couchai.
Mon hôte craignait que je ne fusse pas trés
bien, attendu que les bergers des alentours se réunissaient chez lui,
le soir même pour faire une petite fête. Nous étions au
samedi. Je crois en effet avoir entendu pendant la nuit des chants et du tapage,
mais ce bruit fut si vague, si incertain, qu' on pouvait s'imaginer faire
un rêve. Je n'ai jamais plus profondément dormi."
Au sujet de Lucien Briet et du cirque de Barrosa, voir aussi dans
ce site :
- la page
consacrée à Franz Schrader (et aux pionniers du pyrénéisme),
contenant une autre citation ;
- la page
de photos consacrée aux illustrations du cirque par Franz Schrader,
contenant une note sur la controverse (l'"Affaire Schrader")
ayant opposé Briet et Schrader sur leurs visions différentes
du cirque ;
- la page
de photos faisant le compte-rendu d'une randonnée en circuit de 2 jours
au départ d'Héas, qu'on peut appeler le "circuit Lucien
Briet".
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HISTOIRE
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d'accueil
NOTES :
1.
Pour faire connaissance
avec Lucien Briet,
* le livre "Lucien
Briet, voyageur photographe (1860-1921)", édité
par les éditions Cairn, 2019 ; avec une collaboration
de l'association Montagnes, Cultures et Avenir, et du Parc national
des Pyrénées (image ci-dessous) ; |
(*) | ||
(*) La photo de couverture de ce livre a été prise dans les pâturages du cirque de Troumouse, au pied du versant ouest du pic de La Munia. Lucien Briet y figure en bas de l'image, au milieu, avec son appareil photo. |
2. Lucien Briet écrit dans son récit, au sujet de Jacques Paget: "[...] il accepta, une fois mis au courant, le rôle de guide-chef . Rien de mieux ; je pouvais être tranquille ; un chemin existait dans les parois du cirque ; on aurait du bois pour la nuit. Pas discoureur, le père Cantou ; en revanche, malgré l'âge dont il commence à se ressentir, rude montagnard".
Jacques
Paget (1832-1907) appartient à la famille des Paget dits
Cantou, établis au hameau d'Héas, où ils sont
les voisins (sans lien de parenté) d'une autre famille Paget,
les Paget dits Chappelle, celle du fameux guide Henri Paget
(1812-1874) et de son fils, également guide, Victor (il
y avait la famille Passet à Gavarnie et les familles Paget à
Héas), surnommés l'un et l'autre "Chapelle"
(surnom qui supplantera le nom de famille) parce que la maison familiale
des Paget dits Chapelle était située à quelques
mètres à gauche de la chapelle du sanctuaire d'Héas.
Cette maison auberge, inaugurée comme "Hôtel de La
Munia" par Victor Paget vers les années 1860, avait été
détruite par une inondation en 1872, puis reconstruite dès
1873, et détruite à nouveau
avec la chapelle en
1915 par une avalanche qui ensevelit deux des habitants de la "maison
Cantou" dans les décombres.
Henri Paget ("Chapelle") était un personnage sortant
de l'ordinaire. Il a été le guide des grands pionniers
du pyrénéisme, Charles Packe, Henry Russell, Franz Schrader,
Alphonse Lequeutre, qui ne tarissent pas d'éloges à son
sujet, le disant ardent, intrépide, gai et brave .
Grand chasseur d'isards il est mort d'un accident de chasse en 1874
(d'après Henri Béraldi : "Le brave Chapelle [...]
allait à la chasse déguisé en isard. Un maladroit
s'y méprit et lui envoya vingt-six chevrotines dans le corps"
[Cent ans aux Pyrénées, livre III, Librairie des
Pyrénées et de Gascogne, 2001, p. 184]). |
Henri Soulé, dit "Lixandre",
a été engagé par Lucien Briet comme porteur en
1896.
Il deviendra guide de 2e classe en 1898 et de 1ère classe en
1902 et sera
le compagnon de courses de Briet jusqu'en 1904, dans le haut Aragon
à partir de 1902, l'année qui les mène à
Bielsa. Il avait un frère plus agé, Jean, né en
1856, dit également "Lixandre" (il grave son nom sur
un rocher de la vallée d'Aspé : "Soulé
Balicou Lixandre Gédre" [Balicou pour Malicious,
évoquant la malice : c'était le nom de sa maison à
Gèdre], et son surnom, peut-être lié à son
commerce avec l'Espagne ; voir le site www.agnouede.fr
[note 4]). Porteur de la fin des années 1890 à
la fin des années 1910, Henri Soulé disait souvent :
"Avec Briet on a le temps de souffler car il s'arrête toutes
les dix minutes". Briet
appréciait son esprit ouvert et curieux. Il
est mort à Gèdre en 1951 (voir
Pyrénées, n° 227, 2-2006, p. 239) |
3. Dans le secteur du cirque de Barrosa, mais à partir d'Héas et par le cirque de Troumouse, Lucien Briet a réalisé deux ascensions, dont il a fait paraître les récits (fourmillant d'informations) dans la revue La nature : le pic La Munia en 1902, le pic Gerbats en 1904 (on peut également accéder à ces récits par l'intermédiaire du site de l'Agnouede : note 4)
4.
Les
deux numéros du Bulletin de la Société Ramond
(1er trimestre 1902, pages 23 à 36 [sections I et II] et 2e trimestre
1902, pages 71 à 86 [sections III et IV] ) où figure le texte
intégral, sont accessibles en ligne,
* soit en allant
sur le site
Agnouède de Céline Bonnal à la rubrique "Fonds
universitaires et photographiques", chapitre "Articles et revues
pyrénéistes" où on trouve la section "Articles
de Lucien Briet". On trouvera aussi dans cette page d'autres
liens (faisant accéder au site de la CNAM) pour lire d'autres
récits de Lucien Briet parus dans la revue La Nature, entre
autres : La vallée d'Héas, Le pic Gerbats, Les lacs de La
Munia.
* soit
en cliquant
ici pour accéder directement
au site Archive.
De plus ce texte est intégralement reproduit (entre
les pages 85 et 111, au chapitre : La Géla et le cirque de Barrosa,
Autour du Moint-Perdu, section IV) dans le livre : "Lucien Briet,
Aux Pyrénées !, Voyages sur le versant français 1892
- 1906, Articles et photographies rassemblés par André Galicia",
Editions de la ramonda, mai 2017 (illustré donc de photos de Briet
et contenant une courte biographie) (image ci-contre)
Page mise à jour le 23
novembre 2020