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   Le cirque de Barrosa est traversé par un extraordinaire chemin, dit, dans la vallée d'Aure,
 " CHEMIN DES MINES"

  "Par cette route originale et hardie, nous voyons s'avancer, rapides, deux femmes et un homme. On nous a dit que des chevaux y passeraient sans peine".
         
Les cinq frères Cadier, dans "Au pays des isards" (ils ont croisé le chemin le 16 août 1902 lorsque, depuis le fond du cirque, ils sont montés au sommet du pic de La Munia).


 
 

    Il s'agit des vestiges d'un chemin muletier (et non d'un simple sentier), qui relie la vallée d'Aure en France aux mines du pic Liena (mines Luisa) en Espagne, en traversant horizontalement le cirque de Barrosa, à mi-hauteur, entre le col d'Espluca Ruego et le port de Barroude, aménagé, dans les falaises sud et nord du cirque, sur une providentielle corniche naturelle vertigineuse, dont l'exisrence est intimement liée à la structure géologique du cirque, et qui évite de creuser le haut de la vallée du rio Barrosa.

          
   SCHEMA de la région du cirque de Barrosa montrant le tracé du chemin des mines, en particulier sa traversée horizontale du cirque à hauteur de la surface de chevauchement de la nappe de charriage dite "de Gavarnie" sur le socle paléozoïque métamorphique, surface qui forme une corniche (voir les coupes détaillées ci-dessous).

   En cliquant sur ce schéma on ouvre une CARTE montrant aussi, de façon plus précise (avec un profil) le tracé du chemin, entre le port de Barroude et l'Hôpital de Parzan, à commencer par la traversée du cirque.

  "Chemin des mines" (ou parfois "chemin des ingénieurs") est le nom qu'on lui donne souvent dans la vallée d'Aure et dans les récits d'anciens pyrénéistes. Il se justifie par le fait que passant par le port de Barrosa (ou de Barroude, 2535 m) il emprunte ensuite, pour atteindre les mines Luisa (2420 m) cette providentielle corniche que lui offre la structure géologique du cirque de BARROSA, au niveau du plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie sur la couverture crétacé du socle paléozoïque, permettant une traversée de celui-ci quasi horizontale (à un altitude autour de 2500 m), entre le port de Barroude au nord et le col d'Espluca Ruego (2493 m) au sud, proche des mines. (cols distants à vol d'oiseau de 3,5km, mais par le chemind' environ 5 k.

 
  Il évite ainsi de creuser la vallée du rio Barrosa (1420 m à l'Hôpital de Paezan), contrairement aux sentiers passant par le Port Vieux (2378 m) ou le port de Bielsa (2428 m), qui impliquent une descente puis une remontée de 1000 m environ, 
  

   Le nom que lui donnent les espagnols est
:"Camino de las Pardas"
(photos ci-contre et ci-dessous). "Las Pardas" est aussi en Espagne, dans le cirque de Barrosa, celui de la "cabane des douaniers", de la falaise sud du cirque, et du col d'Espluca Ruego par où passe le chemin). Ce nom est peut-être lié à la couleur noirâtre de la couche géologique d'ampélite qui le surmonte presque tout le long de sa traversée du cirque, où elle tient une place importante.
   "Camino Barrosa" est le nom qu'on trouve dans le cirque, sur le flanc nord du "dome", peint en rouge sur un rocher, associé à une flèche
(photo ci-contre).


                    
  
Détail d'un PANNEAU BILINGUE placé par le gouvernement de l'Aragon au bord de la route A-138, à l'entrée de la piste menant au cirque de Barrosa.
   
    Ce chemin insolite intrigue : il soulève des questions auxquelles les documents, rares aux dires de ceux qui ont fait des recherches poussées, et les informations, difficiles à recueillir, ne répondent pas. On est donc conduit à émettre des hypothèses à partir des constatations faites sur le terrain, sans savoir si elles sont valides. Cependant les récits de courses de pyrénéistes ayant visité le cirque de Barrosa à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, accompagnés de guides locaux et informés par eux, donnent des indications (note 1 ; voir aussi la page
Histoire du chemin des mines, où on trouvera d'autres citations de leurs récits).


   
*
 Il a vraisemblablement été aménagé et utilisé, au XIXe siècle, pour le transport vers la  France, à dos de mulet, à travers le cirque, sans perte d'altitude, du minerai de plomb argentifère extrait des MINES ESPAGNOLES DU PIC LIENA (note 1) avant la mise en service, au début des années 1910, des installations minières de l'Hôpital de Parzan et de ses câbles aériens. De toutes façons il était utilisé par le personnel (ouvrieurs ou ingénieurs) de ces mines venant de France et, partiellemnt, pour le transport du matériel nécessaire à leur exploitation.
   
    Dans cette page on a aussi accès, par des liens, à :
   - un dessin qui détaille ces mines dans une page qui par ailleurs donne accés à des pages de photos consacrées, l'une aux mines du versant sud, l'autre aux mines du versant est.
   - une page qui illustre les installations minières de l'Hôpital de Parzan. Elle est à compléter par une page de photos, et une page contenant un extrait de l'ancienne carte  de Roussel
   -
2 pages de photos dont le câble transporteur aérien fait l'objet (l'une du câble lui-même, l'autre de la station d'angle qu'il comporte), à compléter par une page détaillant le mécanisme de fixation des bennes sur le câble.

                          
  
Ces deux ÂNES, avec leurs bâts en osier tressé, donnent une idée du transport du minerai en haute montagne à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle (cette image est une carte postale de la maison Labouche de Toulouse).
   Elle est extraite du trés beau livre
Gens de Haute-Garonne
. Cartes postales de la maison Labouche. Texte de Claire Dalzin. Somogy éditions d'art, Paris, 2006, Conseil général de Haute-Garonne, service des Archives départementales de Haute-Garonne, 2006.
  
   *
 Dans les falaises du cirque son aménagement a tiré parti d'une CORNICHE NATURELLE dont  l'existence est étroitement liée à la structure géologique en deux étages du cirque, puiqu'elle se situe juste au niveau du plan de chevauchement de l'étage supérieur (la nappe de charriage) sur l'étage inférieur (le "socle"), ce qui fait de lui un "chemin géologique", peut-être unique (la page consacrée à ce sujet contient un schéma, reproduit ci-dessous, et une carte, qui disent l'essentiel sur le chemin des mines dans le cirque de Barrosa).
  
     
  
COUPES GÉOLOGIQUES des falaises sud (a) et nord (B) du cique de Barrosa, associées à une coupe du port de Barroude (c), situant le chemin des mines par rapport à la structure géologique du cirque de Barrosa.
                                                                 Haut de page
  
  *
  On ne peut donc pas le parcourir , ou le décrire, sans parler géologie : une page en donne une DESCRIPTION GEOLOGIQUE.
   

   Elle est à compléter par une page expliquant la structure du chemin dans la
la falaise nord du cirque, et par des pages de photos du chemin sur le plateau de Liena (ou de Ruego), sur les flancs du "dôme" , dans la falaise nord (photos de Lucien Briet : voir ci-dessous), sous le port de Barroude et au port de Barroude

   
   *  
Son HISTOIRE est esquissée : il a aussi été utilisé comme chemin transfrontalier par les habitants des vallées, notamment par des bergers pour accéder aux pâturages, ou par des contrebandiers. On en trouve mention dans les récits des pionniers du pyrénéisme.
   
   En particulier les frères Cadier (voir en haut de page) et le pyrénéiste et photographe Lucien Briet, qui a emprunté le chemin des mines lors d'une excursion en 1897 : une page contient son récit et donne accés aux photos qu'il a réalisées dans le cirque et la vallée de La Géla.
   Depuis sa rénovation en 2004 la traversée du cirque , par ce chemin des mines, est redevenue possible, tout en restant assez difficile.

  
                                    
  *
 Il se prolonge sur le VERSANT FRANCAIS DU PORT DE BARROUDE, dans la vallée de La Géla.
   
    Cette page donne accés à une carte, à une photo panoramique, à une page permettant d'ouvrir des pages de photos du chemin, et à deux pages de photos : l'une de photos de la vallée de La Géla, l'autre de photos du grand replat et des cabanes de cette vallée.

   *   L'existence de ce chemin, et celle de l'Hôpital de Parzan construit au pied du port de Bielsa et du Port Vieux, incitent à s'intéresser à d'autres chemins transfrontaliers et à d'autres hôpitaux : une page est consacrée à un des principaux ports des Pyrénées, une dizaine de kms à l'est du cirque de Barrosa, au fond de la vallée de Rioumajou, le PORT DE PLAN.

   *  Pour parcourir le chemin des mines dans la traversée du cirque de Barrosa, voir le topo "PIC LIENA ET TRAVERSEE DU CIRQUE"

   *  Bien que ne contenant pas d'informations sur le chemin des mines, deux pages d'histoire locale méritaient d'être associées aux pages précédentes, celles consacrées     
       - à un épisode de la guerre d'Espagne, la "BOLSA DE BIELSA",
page complétée par une page de photos de l'exode des réfugiés espagnols qu'il a provoqué, par le Port Vieux et la vallée de La Géla.
       - aux EVADES DE FRANCE, qui, pendant la guerre 39-45, ont traversé à pied les Pyrénées pour rejoindre par l'Espagne les forces alliées.

       
    Tableau du peintre Jean Lafforgue, intitulé "Le géographe (hommage à Franz Schrader)". 2010 .Acrylique et graphite sur toile (60 x 60). Bagnères-de-Bigorre, collection de l'artiste.
   Figurant dans le catalogue de l'exposition "De paysages en paysages" à Graus (Aragon) et Lourdes, en 2011, à la page 139.

               

                                                                                    Haut de page


    VOIR AUSSI :
   -
Le beau livre de Bruno MATEO : Pyrénées, Les randonnées du vertige (Glénat, 2014) (164 pages dans lesquelles
sont décrites 35 randonnées vertigineuses [dont le" camino de Las Pardas" dans le cirque de Barrosa, pages 106-109], avec de belles photos de l'auteur, des cartes et des textes intéressants.

   NOTES :
  
1. Par exemple un pyrénéiste français, le docteur Verdun, qui est passé par le cirque de Barrosa en 1903, avec un guide "fort connu dans la région [de Bielsa]", et deux hommes jeunes "connaissant bien ces parages", écrit dans le récit de cette course : "Sur les flancs de cette paroi, notre guide nous montre les restes d'un ancien chemin, construit à grands frais pour amener jusqu'au col de Barroude le minerai prélevé dans les entrailles du Pic de las Louseras. On aperçoit même, à quelques métres en cotre-bas du port, les ruines de l'ancienne cantine qui servait de logement aux ouvriers travaillant dans les mines". Il s'agit sans doute des mines de Ruego.
  L'étroitesse de la corniche dans son état actuel, après plus d'un siècle d'érosion, fait douter qu'on ait pu y faire passer des mulets chargés de minerai. Cependant la largeur d'une partie "témoin" de ce chemin dans la falaise sud et de sa partie bien conservée dans les pentes modérées du cirque, est bien celle d'un véritable chemin muletier, qui a pu être construit" à grands frais" dans ce but.

   Un autre pyrénéiste français, Bertrand de Lassus, faisant dans un manuscrit le récit (rapporté dans le livre de Jean Ritter, Le purénéisme avec Henry Russell et Bertrand de Lassus, p. 216) d'une excursion réalisée le 6 septembre 1892 au départ d'Héas, raconte qu'après avoir franchi les hourquettes d'Héas et de Chermentas, il "arrive ainsi bientôt en dessous du pic Gerbats qui me sépare de la région de Troumouse. Je me jette ensuite, dit-il, dans l'ancien chemin muletier des mines espagnoles de Ruego"
  
D'autre part, l'espagnol Lucas Mallada (cité par Philippe Vivez dans l'article à paraître Argent, plomb et fer dans les vallées de Bielsa et Chistau : chronologie des activités minières et métallurgiques de la protohistoire à nos jours, 2008) parle dans un livre (Description physique et géologique de la province de Huesca, Madrid, 1878) de l'enregistrement, en 1869, de la concession San Evaristo, à Monte Ruego, et dit que "jusqu'en 1870, on [y] avait extrait 3000 quintaux métriques de minerai. Les travaux consistaient en une galerie de 35 m de long, et plusieurs excavations au-dessus et au-dessous".
    
     
Il est donc possible que le chemin des mines ait existé déjà au milieu du XIXe siècle (au moins en 1869), desservant alors les mines de Ruego.

  



   
Page mise à jour le 31 décembre 2024