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    Chemin des mines
    Géologie de la corniche

 
    Comment se fait-il qu'existe, dans les falaises sud et nord du cirque, une corniche horizontale, qui plus est de plain-pied avec le plateau de Liena, permettant de le traverser de part en part ? C'est ici qu'intervient la géologie.
    En effet l'existence de cette corniche et son utilité sont directement liés à la structure du cirque en deux étages et expliqués par les 2 SCHEMAS et la CARTE ci-dessous.

      
                       
SCHEMA résumant la géologie du cirque de Barrosa, et le lien du chemin des mines avec cette géologie.
                                                                                         
Légende  
   (VOIR AUSSI un autre schéma, plus détaillé, de la structure géologique du cirque de Barrosa)
   
   La corniche se situe exactement au niveau du plan de chevauchement (ou du "contact anormal") de la nappe de charriage (étage supérieur) sur le "socle" (étage inférieur).
   Dans les falaises du cirque, vraisemblablement en raison d'une moindre résistance à l'érosion, les roches de la nappe (calcaires ou schistes) sont souvent en retrait, de plus ou moins un mètre, par rapport aux roches plus dures (granitiques surtout) du "socle" : d'où la corniche, à la surface du "socle" (le plus souvent sur la mince couche de calcaire du Crétacé supérieur qui constitue la couverture de celui-ci) (voir la page consacrée à la falaise nord).
   La couche d'ampélites se situe à la base de la nappe de Gavarnie : ce n'est pas par hasard. Elle a joué en effet le rôle de "couche-savon" ayant favorisé le chevauchement (voir la page consacrée à l'ampélite).
 
  

C'est ce qui explique (SCHEMA ci-contre) que le chemin des mines, aménagé sur cette corniche, parfois à coups d'explosifs, soit, au col d'Espluca Ruego, de plain-pied avec la surface du plateau de Liena, puisque celle-ci est également la surface du "socle" (ancienne surface de la pénéplaine post-hercynienne, recouverte par places de grès rouge du Permo-Trias et de calcaire du Crétacé supérieur), débarrassée ici, par l'érosion, de la nappe de charriage.
     La corniche prolonge ainsi, dans le cirque de Barrosa, le plateau au pied des falaises de la nappe

(voir les pages :
     
Description géologique, 2 ;
      
Pic Liena ;
      
Pic Robiñera ).



                                         
  

   
Cette CARTE du cirque et de la région avoisinante montre que l'existence d'une corniche naturelle providentielle, dans les falaises du cirque, à la limite horizontale entre ses deux étages (c'est-à-dire entre la nappe de charriage et le "socle"), a permis l'aménagement d'un chemin pour assurer des déplacements, sans perte d'altitude, à travers le cirque, entre le plateau de Liena, et ses mines, et la France, et sans doute, au XIXe siècle, le transport du minerai de plomb argentifère à dos de mulet vers les centres urbains ou les voies ferrées, plus proches côté français que côté espagnol (Arreau est à une trentaine de km, Barbastro à une centaine).
                                                        
                                                                               
 Haut de page

    Ainsi, en marchant sur ce chemin des mines, on longe le contact géologique anormal le plus spectaculaire des Pyrénées centrales, ici sur leur versant aragonais, contact horizontal, avec le "socle" sous-jacent, de la nappe de Gavarnie charriée d'une dizaine de km vers le sud. Anormal, puisqu'il superpose des roches anciennes (siluriennes, comme les ampélites dans une bonne partie du cirque, ou dévoniennes) sur des roches plus récentes (par exemple, presque partout, la mince couverture de calcaire crétacé du "socle").
    Ce chevauchement est au cœur de la structure géologique de la région.
    En effet, il est l'un des chevauchements dont l'empilement, directement lié à la collision (ou "l'affrontement") des plaques ibérique et eurasiatique, est responsable, en épaississant la croûte continentale, de la surrection de la chaîne axiale des Pyrénées.
    Et il explique l'existence, dans le cirque de Barrosa, de deux faits extraordinaires (dont on prend conscience au mieux lorsque, au col d'Espluca Ruego, on s'engage sur la corniche de la falaise sud) :
   1) une corniche naturelle traverse horizontalement les falaises du cirque, au niveau du contact anormal des deux étages;
   2) cette corniche est de plain-pied avec le plateau de Liena
.
   
    D'autre part la partie méridionale des chevauchements, constitué surtout de sédiments calcaires déposés au Crétacé supérieur et au Tertiaire, est à l'origine de l'empilement de plis qui constitue le massif calcaire du Mont Perdu

        (voir les pages :
Formation des Pyrénées, et Nappe de charriage).
    
    On peut donc parler d'un véritable "chemin géologique", qui plus est original (il ne semble pas exister ailleurs de chemin analogue, longeant un chevauchement : note 1), et même d'un "cirque géologique".


   NOTES :

  1. Appel à contribution : l'auteur du site a cherché sur internet l'existence éventuelle, ailleurs, de chemins similaires, longeant , sur une corniche naturelle, et sur plusieurs km, le contact anormal d'une nappe de charriage sur son soubassement, mais n'en a pas trouvés. Cette recherche a été fatalement incomplète : l'auteur du site serait donc heureux si des géologues, professionnels ou amateurs, ayant connaissance d'un tel chemin, en Europe ou dans le monde, voulaient bien le lui faire savoir (voir son e-mail dans la page Contact). Merci d'avance.


                                                            
   Page mise à jour le 6 juin 2017