Courses
Le pic de Barrosa (2763
m)
(Sur la large croupe qui se
détache vers le sud-est de la crête frontière au Soum
de Barroude, on trouve successivement deux bosses : c'est la première
[2739 ou 2746 m] qui est appelée Pic de Barrosa sur les cartes, mais
c'est la deuxième, plus haute [2763 m], à qui ce nom est donné
ici).
Nouveau
: depuis le mois d'octobre 2015, la cabane de Barrosa, rénovée,
située au fond du cirque à 1745 m. d'altitude et 1h. 15 mn de
marche de l'Hôpital de Parzan, est maintenant habitable
: ouverte en permanence, elle offrre, entre autres, une douzaine de places
de couchage sur un bat-flanc à deux étages (voir la page
qui lui est consacrée).
Elle facilite les courses 1 et 2 passant par le fond
du cirque.
1-
A pied, par le port de Barroude.
2- A
ski de randonnée.
3- A
pied par les mines de Mallo Ruego.
(voir
aussi une version imprimable).
1.
A pied, par le cirque,
et le port de Barroude (2534m) ( N° 1
et 2 sur les illustrations).
Accès
: par le lieu-dit Hôpital
de Parzan , au bord de la route A-138, à 3 km de la sortie
sud du tunnel Aragnouet-Bielsa, où se situait dans le passé
un "hôpital" (ou hospice) et actuellement les vestiges
d'installations minières associées à une mine de
plomb argentifère proche du sommet du pic Liena (voir la page Situation
) Intérêt : sommet émoussé, peu spectaculaire, mais trés beau belvédère, face au cirque de Barrosa et à la muraille de Barroude dont la vue est surtout très intéressante sur le plan géologique (voir la page Parcours géologiques). Difficulté : aucune; sommet trés facile : sentier, ou faibles pentes sur des croupes caillouteuses. Topos : Michel Angulo, Pyrénées III, Elkar, 1996, p.151, n° 437 (carte p.132) ; Raymond Ratio et Louis Audoubert, 50 balades et randonnées dans le Haut Aragon, Milan, 1995, p.76 ; Roger Büdeler, Pyrénées centrales espagnoles, de Panticosa à Bénasque, Rother, 2003, p.116 ; Joaquin Guerrero, Sobrarbe, Albada y Agencia Medio Ambiental Ibon, p.139. |
Dénivelés et temps | depuis l'Hôpital de Parzan | depuis la cabane | ||
dénivelé (m) | temps (h) | dénivelé (m) | temps (h) | |
pic Barrosa (2763 m) | 1363 | 4 h 15 | 1018 | 3 h 00 |
port de Barroude (2535 m) | 1134 | 3 h 40 | 789 | 2 h 25 |
replat herbeux (2110 m) | 710 | 2 h 25 | 365 | 1 h 05 |
borda es machos (1850 m) | 459 | 1 h 40 | 105 | 0 h 25 |
cabane (1745 m) | 345 | 1 h 15 |
ITINERAIRE :
A partir de la sorte d'esplanade qui surplombe les installations minières
de l'Hôpital de Parzan et leurs déblais, la piste, carrossable
(sur 1 km, mais difficilement pour les premiers 250 mètres en forte
pente) depuis sa restauration en octobre 2005 , prend la direction de l'ouest
(voir à cet endroit, à droite, dans la végétation,
la station inférieure du câble aérien des mines Luisa)
et remonte, sur la rive droite, l'agréable vallée boisée
de Barrosa, en auge glaciaire, dominée à gauche par les aiguilles
granitiques de la sierra de Liena. Il s'agit de la piste forestière
par laquelle était transporté le bois utilisé pour étayer
les galeries de mines.
Aprés une rude montée et une partie horizontale,
la piste passe (à 15' de l'Hôpital de Parzan) devant la ruine
de ce qui était probablement la station inférieure d'un câble
aérien descendant d' anciennes mines du flanc sud du pic Barrosa, vers
2200 m., dites "mines de Mallo Ruego". On peut camper entre le chemin
et le torrent (Cliquer
ici pour voir, dans un site faisant le récit d'une traversée
des Pyrénées par la HRP (n° 22, ici, dans la page Liens)
les pages (étape 20 et 21) consacrées au cirque de Barrosa,
avec des photos)
Plus loin (à 25' et 1,5 km de la route) le chemin
passe sur le canal d'amenée, couvert par une voute maçonnée,
qui dérivait l'eau du torrent vers la conduite forçée
de la centrale électrique de l'Hôpital de Parzan.
C'est ensuite un large (carrossable jusqu'à la traversée
d'un premier couloir) et agréable chemin herbeux qui remonte lentement
la vallée, bordé par des buis et des pins.
A 40' il est coupé successivement par deux couloirs,
à sec en été, par où des coulées de pierres,
de granite d'un blanc éclatant, dévalent de la sierra de Liena,
mélées dans le premier à des pins fauchés par
des avalanches. Cet endroit, accessible avec un véhicule 4x4, est dominé,
dans le versant nord de la sierra de Liena, par la base de la partie inférieure
de l'éperon des Bachetas (dans le haut duquel on remarque un large
dièdre aux parois lisses). C'est de là que les grimpeurs peuvent
gagner la base de la partie supérieure de cet éperon.
La faune est riche dans cette vallée : marmottes (introduites
versant français elles ont colonisé le versant espagnol), et
isards en particulier (voir à ce sujet : un article de Santiago
Mendieta, sur le cirque de Barrosa, dans le n°89 de la revue "Pyrénées
Magazine", p.38, et l'ouvrage de Joaquin Guerrero).
A 45' de l'Hôpital de Parzan le chemin devient un
sentier et, aprés avoir traversé un chaos de gros rochers, passe
à hauteur d'une passerelle donnant accés, sur la rive gauche
du torrent, à un lieu de camping idéal (sauf qu'il est inondable
en cas de fortes pluies) (Juin 2013 : cette passerelle
a disparu).
Les pins (dont beaucoup ont été fauchés
par des avalanches descendues du versant nord de la sierra de Liena, duquel
ont aussi dévalé de gros blocs de granite blanc) se font rares
et le sentier, qui cotoie le torrent et passe à proximité d'une
source dans des rochers moussus, finit par atteindre (à 1 h de l'Hôpital
deParzan.; 15' après la traversée du ruisseau issu de la source)
le fond plat et caillouteux du cirque (1700 m., à 4,5 km de
l'Hôpital de Parzan), où la vallée, changeant de direction,
s'oriente vers le nord.
Haut
de page
Aprés
la traversée du torrent (pas toujours facile en début
de saison : voir la page consacrée à la cabane
de Barrosa ; et
la note 2) le
sentier s'élève en larges lacets sur les pelouses de sa rive
gauche, parsemées de blocs erratiques calcaires.On se trouve là
sur une ancienne moraine glaciaire datant de l'époque de retrait des
glaciers quaternaires
(voir à
ce sujet une page consacrée à ces anciens
glaciers).
Il passe d'abord à proximité de la CABANE
DE BARROSA, au toit en ciment (1745 m., à 5 km de l'Hôpital
de Parzan), bâtie au-dessous d'un gros bloc rocheux erratique calcaire,
à 1 h.15.
Jusqu'en
2004 cette cabane a été
inutilisable : elle servait d'abri aux vaches et son sol, boueux, était
encomdré de blocs rocheux. Mais en juin 2005 des travaux de rénovation
ont été entrepris : étancheité du toit assurée
en principe par une couche de ciment, mise en place d'une fenêtre et
d'une porte métallique à deux battants, sol (en ciment) nettoyé,
aménagement d'une petite cheminée.
Malheureusement le tirage de la cheminée s'est
avéré très mauvais et surtout l'étanchéité
du toit imparfaite (des gouttes d'eau tombaient à l'intérieur
lorsqu'il pleuvait).
Entre 2009 et 2015 les membres du club de montagne
"Les Cadets de Toulouse" ont bénévolement et à
leurs frais, avec l'autorisation de la municipalité de Bielsa, apporté
un poële, des tables et des chaises, rétabli l'étanchéité
du toit, réaménagé l'intérieur de la cabane, et
mis en place un bat-flanc à deux étages.
Cette cabane est donc maintenant,
depuis le 5 octobre 2015, habitable : ouverte en permanence, elle offre,
entre autres, une douzaine de places de couchage sur un bat-flanc à
deux étages (voir
une page de photos consacrée à la cabane de Barrosa, en cliquant
sur la vignette ci-dessus).
Le sentier (il s'agit d'un ancien "bon
chemin muletier" [les frères Cadier en 1902]) passe ensuite
près des ruines d'un bâtiment (au pied d'un autre gros
bloc rocheux calcaire erratique), dont il ne reste que des murs de 1m. de
haut ; sur la carte Alpina, figurent à cet endroit la mention "refuge
de Barrosa" et sur la carte Prames la mention "Borda es machos").
Cette ruine est située sur un promontoire,
- qui domine une cascade
en escalier dans un couloir rocheux étroit, encaissé et tortueux,
dont les bords la cachent en partie (il faut pour la voir descendre un peu,
à l'aplomb du promontoire, dans des pentes herbeuses raides) ;
- d'où on découvre, juste en amont, un relief arciforme
limitant une pente régulière et égale d'un bout à
l'autre, qui confirme, comme les blocs erratiques, l'existence, sous la pelouse,
d'une moraine ; autre relief glaciaire (voir la page consacrée aux
anciens glaciers) :
la barre rocheuse qu'on apercoit au-dessus, en direction du port de Barroude,
qui est un verrou glaciaire, franchie par une autre cascade.
Plus haut (vers 2100 m) les lacets du sentier
contournent par la droite ce verrou glaciaire, au-dessus duquel on découvre
un vaste replat herbeux (agrémenté d'un laquet, autre
vestige glaciaire). On peut y camper confortablement, sur une herbe épaisse.
Au-dessus, dans la partie nord du cirque, dite "Barroseta", il décrit
des lacets sur les pentes du versant ouest du pic Barrosa, d'où on
peut contempler, en face, la falaise nord du cirque de Barrosa et détailler
la très intéressante structure géologique que constitue
un chevauchement.
Le sentier gagne ensuite le large port frontalier
de Barroude (2534 m) (2h. à 2h.30) (note
1). Peu avant, dans les derniers lacets, on trouve un panneau
signalant le "Camino de Las Pardas" (c'est-à-dire le chemin
des mines), qu'on repère dans la falaise proche, à la limite
inférieure des ampélites noirâtres, et dont on peut aussi
suivre la trace dans les pelouses qui montent vers le port.
Du port on découvre la muraille et les
lacs du balcon de Barroude (et son refuge, à une demi-heure de
là).
Vers le sud-est, par un sentier tracé sur de larges croupes
caillouteuses, pelées ("nues
comme le Soudan", Henry Russell),
d'abord sur des ampélites sombres, violet foncé, délitées
(un peu d'herbe apporte la touche de vert donnant à ces moutonnements
une "couleur de bronze"), on atteint la bosse à peine
marquée du Soum de Barroude (2674
m) (voir la page Parcours
géologiques), puis,
sur des cailloux de calcaire crétacé blanc,
une deuxième bosse, et
enfin sur du grés rouge (coiffé
d'un peu de calcaire), le sommet
du pic de Barrosa.
Face au cirque il est un "observatoire
grandiose : vue magnifique" (selon Henry Russell , qui parle peut-être
du sommet du pic de Port Vieux voisin, mais le panorama n'y est pas très
différent).
Des PHOTOS PANORAMIQUES
à 360°, prises du sommet du pic Barrosa, sont visibles dans
plusieurs sites (cliquer sur le nom des sites pour les voir) :
- Pyrénéisme
(site d'Olivier Guix) ;
- Les
Topos Pyrénées par Mariano (on peut y voir aussi un panorama
pris du Soum de Barroude) ;
- Site
de PierreJean Mounetou.
< CROQUIS
représentant la partie nord du cirque, et le
versant sud-ouest du pic Barrosa.
DESCENTE :
elle emprunte le même itinéraire.
REMARQUES :
* Le port de
Barroude peut aussi être atteint par la vallée
de la Géla et le balcon de Barroude,
avec son refuge : voir la page Situation
et accés du cirque).
*
Proche du cirque de Barrosa, le PIC
DE PORT VIEUX (2723 m.), à l'extrémité de
la courte arête rocheuse qui, au
nord du Soum de Barroude, se détache
de la croupe qui relie le port de Barroude au pic Barrosa, fait face à
la muraille de Barroude et surplombe la vallée de La Gela. Son
ascension (qu'on peut ajouter à celle du pic Barrosa) est de ce fait
très intéressante (voir la page
de photos consacrée à ce sommet, notamment un dessin)
et peut être réalisée de plusieurs façons, à
partir :
- du port de Barroude (1),
accessible soit par le cirque de Barrosa, soit par la vallée de La
Géla et le refuge de Barroude (2377 m.) : depuis la croupe qui du port
monte au Soum de Barroude on gagne le sommet par le sentier qui longe les
rochers de sa facile arête sud ;
- du balcon de Barroude et de son refuge (2)
: à mi-hauteur du sentier du port on quitte celui-ci pour traverser
vers l'est le chaos qui encombre la combe qui sépare le pic de Port
Vieux du port de Barroude, et gagner ainsi, par un sentier en écharpe
qu'on voit de loin, un long épaulement herbeux de l'arête nord-ouest
du pic ; de ce magnifique belvédère on monte facilement
au sommet par les rochers de la partie terminale de cette arête ;
- du grand replat de la vallée de La Géla (3):
par l'ancien chemin muletier des mines de La Gela et du Port Vieux, on peut
:
* soit monter au Port Vieux (2378
m.) (3a), puis au sommet par un
sentier qui longe d'abord l'arête nord-est du pic, versant Pinara, puis
s'en écarte pour emprunter une sorte de rampe, raide, par laquelle
il monte sur cette arête et, par sa partie terminale, gagne le sommet
;
* soit quitter ce chemin lorsqu'il traverse
le plateau qui se situe au-dessus des mines de La Géla
(plateau qu'on peut d'ailleurs aussi atteindre en traversant la zone minière
: voir la page de photos
consacrée à ces mines) (3b),
pour ensuite monter, à travers des éboulis et des pentes faciles,
puis un sentier en écharpe, au "belvédère"
de l'arête nord-ouest et de là au sommet.
Si
on rentre par le port et le refuge de Barroude, on réalise
un trés beau circuit
(voir la revue Respyr, n° 20, mars/avril, fiches techniques,
p. 63-64). Ce circuit peut d'ailleurs être réalisé dans
l'autre sens : voir une page (contenant de nombreuses et belles photos, ainsi
que des liens pour une carte, un profil, Google Maps, Google Earth, une Trace
Gps, et pour les impressionnants panoramas à 360° du pic Barrosa,
du Soum de Barroude, et du pic de Port vieux, du site
de Mariano )
- du tunnel d'Aragnouet-Bielsa (4),
pour monter au Port Vieux (voir
les pages de photos consacrées au Port
Vieux , au pic de
port Vieux, au port
de Bielsa et à la vallée
du rio Pinara, et par ailleurs la revue Pyrénées
Magazine, hors-série été 1992 : "Le port de l'exil",
p. 57-59; et les sites Dumousseaux,
Pyrénées
Pireneo et Mes
pyrénées).,
* soit de son entrée nord
(dans la vallée de Saux,1820 m.) (4a)
: on monte au col de l'Aiguillette (2517 m.) duquel, après une courte
montée sur l'arête nord du pic de l'Aiguillette, on traverde
horizontalement la face ouest de celui-ci par un sentier étroit sur
une pente raide pour descendre ensuite sur le Port Vieux (on peut aussi passer
par le sommet de ce pic) ;
* soit de son entrée sud
(dans la vallée du rio Pinara, 1665 m.) (4b)
: depuis le parking qui jouxte celle-ci (en grande partie occupée
maintenant par un bâtiment), on emprunte l'ancien chemin muletier qui
monte au port Vieux par la vallée du rio Pinara après
être passé à la naissance de sa cascade, et duquel se
détache, dans ses vastes pelouses, le sentier du port de Bielsa ; au
lieu de monter au Port on peut d'ailleurs aussi obliquer à gauche pour
monter, par les abords de l'ibon de Pinara, au Soum de Barroude par des pentes
raides sous
l'arête sommitale.
Ce dernier itinéraire se prête d'ailleurs au ski de
randonnée, pour gravir les pics de Port Vieux ou de Barrosa (voir
la revue Respyr, n° 25,mars-avril 2005, p. 26, et les sites Pyrène
et Dumousseaux).
Haut
de page
2. A ski de randonnée,
par le cirque également
(N° 3 sur les illustrations).
L'accés et le
dénivelé sont les mêmes que pour la randonnée
à pied. Intérêt : trés belle course de ski de randonnée ; descente directe, de 1000 m., dans le fond du cirque. Difficulté et matériel : pentes raides dans l'itinéraire direct entre le fond du cirque et le sommet, où, à la desente, une neige de printemps est très souhaitble ; crampons et piolet utiles, couteaux indispensables si la neige est glacée le matin ; de plus, lorsque l'enneigement est abondant, cette course de ski de randonnée nécessite de bonnes conditions, non avalancheuses : en effet l'itinéraire coupe dans la vallée les déversoirs de plusieurs couloirs avalancheux de la rive droite, descendant de la sierra de Liena. Période recommandée : de janvier à début avril. Topos : aucun connu en français, sauf pour le port de Barroude par la vallée de Barrosa : Raymond Ratio, Ski randonnées II, Hautes-Pyrénées, Haut-Aragon, Atlantica, 2001, p.173; peut-être existe-t-il des topos espagnols ; de toutes façons l'itinéraire est simple. Sur internet voir le site de Philippe Queinnec. |
ITINERAIRE
: Du fond du cirque
on peut atteindre le sommet de deux façons :
- soit par une montée directe, mais raide, surtout dans
sa partie moyenne, avant et après un épaulement, puis entre
deux barres rocheuses, avant d'atteindre les faibles pentes qui précèdent
le sommet ;
- soit en se dirigeant vers le port de Barroude, pour ensuite
contourner dès que possible les barres de faible hauteur qui
surplombent la première partie de cet itinéraire, et prendre,
dans de faibles pentes, la direction opposée vers le sommet.
DESCENTE :
Pour la descente directe, s'orienter, depuis le sommet, vers le sud-ouest
(en visant, en face, le pic de Robiñera) pour éviter des barres
à droite et à gauche. La pente, d'abord faible, devient, entre
deux rognons rocheux, raide, rectiligne, soutenue
(juste coupée par un épaulement), le
long de l'arête sud-ouest (qui est peu marquée), jusqu'au
fond du cirque : splendide descente de 1000 m,
face à la muraille du cirque.
(Philippe Queinnec, qui a réalisé cette course le 28
mars 2010, en passant à la montée par le port de Barroude, fait
le commentaire suivant : "Quant à la descente, elle est magnifique,
une impression extraordinaire de plonger dans le cirque, 1000 mètres
au dessous. Mais on ne peut guère relâcher sa concentration,
même sur le bas [...]. Un grand souvenir". Voir le topo correspondant,
avec des liens pour des cartes, dans son
site , et dans le site camptocamp).
Cliquer sur la vignette ci-dessus pour
voir une page de photos prises lors de plusieurs ascensions à
ski du pic de Barrosa (dont une le 26 février
2017), associées à des cartes situant les itinéraires
pour atteindre le sommet.
(nouveau : pour illustrer le ski de randonnée, on trouvera, au bas de la page courses, en note 2, l'accès à un diaporama sur l'ascension d'un sommet voisin du cirque de Barrosa, le Cotiella)
3.
A pied, par les mines de Mallo Ruego (N°
8 sur les illustrations).
Les mines de Mallo Ruego se situent sur le versant sud
du pic Barrosa, au-dessus de la haute vallée du rio Barrosa.
Le plomb argentifère qui en était extrait,
sans doute à la fin du XIXe siècle,descendait par un câble
aérien dont témoigne encore une construction ruinée au
bord du chemin du cirque, relayé par une glissière cachée
dans la forêt au-dessus de l'Hôpital de Parzan. Mais les installations
minières comportaient aussi un chemin muletier, entre les mines
et la vallée, nécessaire au déplacement des hommes assurant
l'exploitation des mines et la maintenance des installations, et au transport
à dos de mulets du matériel et des vivres. Bien qu'il soit actuellement
délabré et peu visible (comme celui des mines Luisa, au moins
jusqu'en 2006), on peut suivre ses vestiges pour monter jusqu'aux mines, d'où
on peut continuer sans problème jusqu'au sommet du pic Barrosa.
Accés : par l'Hôpital
de Parzan, et la piste du cirque. Intérêt : itinéraire rapide et original pour monter au sommet du pic Barrosa, permettant de suivre (comme dans un jeu de piste) les vestiges discontinus d'un vieux chemin muletier escarpé, et de visiter d'anciennes mines exploitées grâce à ce chemin et à un câble aérien, dans un vallon perché au-dessus de la vallée du rio Barrosa sur sa rive gauche ; en descendant sur le port de Barroude et le fond du cirque on réalise un trés beau circuit. Dénivelé : 1230 m (si on part de la piste, 1288 si on part de l'Hôpital de Parzan). Difficulté : aucune, si ce n'est, outre l'importance du dénivelé sur des pentes raides, la nécessité, surtout en bas, dans la forêt, de trouver les vestiges du chemin muletier, repérés grâce à ses murettes de soutènement. La traversée du rio Barrosa peut poser problème en début de saison, à la fonte des neiges, ou à la suite d'un orage. Topos : aucun qui soit connu de l'auteur de ce site. |
<
CROQUIS
représentant la face sud du
pic Barrosa et indiquant l'itinéraire d'ascension qui passe par les
mines de Mallo Ruego.
ITINERAIRE : Le
départ se situe exactement à l'endroit (à 1535
m d'altitude) où la piste du cirque passe sur la voute maçonnée
du canal de dérivation qui amenait l'eau du rio Barrosa à la
conduite forcée de la centrale électrique des installations
minières de l'Hôpital de Parzan (voir une page consacrée
à la haute vallée
du rio Barrosa). Cet endroit est à 15 minutes à pied
de l'esplanade de ces installations, mais est accessible en voiture si elle
est capable de monter les 250 premiers mètres pentus de la piste. On
trouve un endroit pour camper un peu en aval.
Il est bon de repérer d'abord, de ce point de départ,
en amont, un effondrement de la rive gauche du rio, en forme de demi-lune
: l'itinéraire passe au-dessus.
Descendre dans le sous-bois au bord
du torrent, puis traverser celui-ci dont le lit cailloteux est divisé
en deux ou trois branches, à hauteur d'un cairn imposant. Sur la rive
gauche on trouve un sentier qui, sur le bas d'un grand pierrier puis en forêt,
monte vers l'amont jusqu'au bord de l'effondrement en question.
Depuis la remise en fonction et la modernisation (en 2012) de l'usine hydro-électrique de l'Hôpital de Parzan et de sa prise d'eau, un autre départ est possible, un peu en amont. Il est indiqué sur le terrain. Le schéma ci-contre le décrit. La traversée du rio Barrosa se fait juste en aval de la nouvelle prise d'eau (donc à un endroit où son débit est faible) moyennant la désescalade facile du mur (2 m. de haut environ) qui borde la tranchée en aval de la prise d'eau. Ce nouvel itinéraire rejoint l'ancien au-dessus de l'éboulement de la rive gauche (partie d'itinéraire non parcourue par l'aurteur du site). |
Au-dessus
de cet effondrement changer de direction pour remonter, guidé par des
cairns, la croupe boisée qui sépare le grand pierrier du thalweg
du Barranco de Mallo Ruego. Quand la pente se redresse, à hauteur de
l'extémité supérieure du pierrier, on finit par trouver
les premiers vestiges du chemin muletier, repérés grâce
aux murettes qui le soutenaient. Surtout dans les pentes raides de la
forêt c'est en effet grâce à ces repères
qu'on peut suivre les lacets de cet ancien chemin, souvent effondrés
ou effacés par l'herbe et la pierraille. En sachant aussi qu'il se
dirige en écharpe vers l'est, au-dessus de barres rocheuses et de petits
couloirs encaissés et au-dessous d'une autre barre. A travers les arbres
on finit par apercevoir une pelouse : monter vers elle si on a perdu le chemin.
A la sortie de la forêt il débouche sur des pentes
gazonnées moins raides, passe à proximité d'une pile
arasée qui soutenait probablement le câble aérien, et
ses lacets atteignent, au pied de l'éperon rocheux sur lequel était
implantée la station intermédiaire du câble, une sorte
de promontoire (vers 1980 m) qui offre une belle vue sur la sierra
de Liena, par-delà la vallée du rio Barrosa, jusqu'au col d'Espluca
Ruego, et, au sud-est, sur le massif des Puntas Fulsa et Suelsa.
Sur des pentes herbeuses raides, parsemées de pins,
le chemin se lance ensuite dans une traversée lentement ascendante
par laquelle il contourne par la gauche (ouest) la base de l'éperon,
aprés avoir donné un branche accessoire permettant de monter
sur cet éperon en le contournant par la droite, juste au-dessus des
piliers en maçonnerie de la station intermédiaire (qui
permettait au câble de franchir l'éperon).
Au bout de cette longue traversée le chemin atteint
le barranco de mallo Ruego (2040 m) et traverse le torrent sur des
rochers , juste à l'endroit où il plonge dans un couloir étroit
et quasi vertical, toboggan qui devrait intéresser des canyonistes.
On se trouve alors dans le vallon de Mallo Ruego,
centré par une petite gorge. Les lacets du chemin, remontent une large
croupe à gauche de celle-ci (rive droite). D'abord bien visibles ils
disparaissent ensuite dans une zone où on trouve une ancienne plate-forme
maçonnée (2105 m) qui supportait peut-être la station
supérieure du téléphérique, et servait à
l'ancrage des câbles porteurs .
On les retrouve plus haut dans un éboulis en haut duquel, sur
un petit replat proche de la gorge (2165 m), on découvre les ruines
de deux bâtiments, en blocs de granite. Le sol est jonché de
morceaux de minerai (probablement, là aussi, du plomb argentifére,
peut-être associé à des minerais ferreux). Un petit chemin
couvert de gispet permet de descendre dans la gorge, profonde d'une dizaine
de mètres, où se situe sans doute le filon à la limite
entre granite (rive droite) et roche métamorphique. On y voit la bouche
de deux galeries. C'est tout ce qui reste des mines de Mallo Ruego.
Au-dessus : plus de chemin, des moutonnements de granite,
des éboulis et de longues pentes herbeuses, dominées par le
pic de Mallo Ruego et la falaise de grès rouge du pic Barrosa. Au bout
de ces pentes on finit par déboucher sur un épaulement
(2520 m) de l'arête sud du pic, où brusquement on découvre,
en face, toute la partie sud du cirque. On peut facilement y suivre des yeux
le chemin des mines du pic Liena dans une partie de la traversée du
cirque..
Il ne reste plus qu'à gravir cette arête sud,
raide mais herbeuse, puis à contourner l'extrémité d'un
couloir profond qui la sépare de la falaise de grès rouge, pour
gagner les faibles pentes sommitales.
(VOIR AUSSI, dans la page consacrée
au pic Liena et à
la traversée du cirque par le chemin des mines, la section REMARQUES,
et ,dans la note 3 ,"dernières nouvelles sur l'état du
chemin des mines", à la date du 3 juille 2023t, un texte de Philippe
Queinnec)
Haut de page
PANORAMAS
pris du sommet du pic de Barrosa, visibles dans d'autres
sites
-
dans le site "Panoramas des Pyrénées"
(adresse : http://www.pyrenees360.fr
)avec de multiples autres grands panoramas pris de nombreux sommets des Pyrénées
; cliquer sur la vignette ci-dessous pour
ouvrir la page contenant un lien pour ce panorama
- dans
le site "Les Topos Pyrénées par Mariano" (adresse
: http://www.topopyrenees.com
), qui contient lui aussi, de très nombreux topos et panoramas, on
peut voir un autre vaste et beau panorama
(parmi d'autres), à 360°, pris
du sommet du pic Barrosa par Mariano,
Pour accéder à ce panorama, ouvrir la page
: http://www.topopyrenees.com/randonnee-pic-Barrosa-2772m/
et cliquer au-dessous de la deuxième
photo sur le petit projecteur jaune.
Dans ce panorama on trouve, sur deux sommets voisins, le
Soum de Barrosa (ou de Barroude) et le pic de Port Vieux, sous forme d'une
étoile rouge, un lien pour deux autres panoramas pris de ces sommets.
DESCENTE :
en parcouranr, face au cirque, vers le nord-ouest, les larges croupes qui
relient le sommet aux falaises de Barrosa et Barroude, intéressantes
sur le plan géologique (voir une page consacrées à
des parcours géologiques)
et par le panorama qu'elles offrent, on gagne, le port de Barroude (2534
m).
D'où on descend dans le cirque par le sentier, pour, dans
la haute vallée du rio Barrosa, boucler le circuit et rentrer à
l'Hôpital de Parzan.
On peut aussi descendre directement dans le cirque en empruntant
les pentes herbeuses raides de l'itinéraire skieur (voir
ci-dessus).
REMARQUES
:
* Il existe une variante
directe à la partie inférieure de cet itinéraire
: elle consiste à remonter le pierrier en face de la station inférieure
du câble aérien de Mallo Ruego, puis le couloir qui le prolonge
à son sommet. On en sort par un ancien sentier escarpé qui remonte
l'éperon de la rive droite de ce couloir mais disparait rapidement.
Par une pente raide de terre et d'herbe on accède à une vire
permettant de descendre dans un deuxième couloir, long et profond,
orné d'une cascade sur sa rive gauche. Par une escalade facile on le
remonte jusqu'à ce qu'on puisse en sortir à gauche et atteindre
l'itinéraire précédent au niveau du "promontoire".
Cette variante est à déconseiller en période de hautes
eaux, ou aprés un orage.
*
De bons montagnards bien entrainés peuvent, lorsqu'à
la descente ils arrivent sous le port de Barroude, au lieu de continuer à
descendre dans le cirque, obliquer à droite pour se lancer dans la
TRAVERSEE DU CIRQUE PAR LE CHEMIN DES MINES,
jusqu'au col d'Espluca Ruego, et ensuite parcourir la sierra de Liena,
descendre du pic Liena sur les mines Luisa, puis, par le chemin de celles-ci
(balisé en octobre 2006), sur l'Hôpital de Parzan (voir la page
consarée au pic Liena).
On peut réaliser ainsi, à partir de l'Hôpital
de Parzan, un grand et somptueux circuit (qu'on peut appeler : "Circuit
des chemins miniers de Barrosa" ),
empruntant la totalité des chemins miniers du cirque, explorant les
deux versants de la vallée du rio Barrosa en amont de l'Hôpital
de Parzan, et permettant de visiter les anciennes mines (de Mallo Ruego et
de Liena). Il est de plus trés intéressant sur le plan géologique
(cliquer sur la carte ci-contre
pour l'agrandir et voir le profil du circuit ; ou ouvrir une page
contenant une autre carte et un profil analogues mais plus précis).
Ce circuit peut être aussi parcouru dans l'autre
sens, mais le chemin des mines de Mallo Ruego est alors plus difficile
à trouver à la descente qu'à la montée.
Si on trouve ce circuit trop long pour une seule journée,
on peut le parcourir en deux jours : arrivé au port de Barroude
il suffit d'aller coucher (camping ou bivouac) sur le balcon de Barroude (où
le refuge a été détruit par un incendie en octobre 2014),
à une demi-heure de là, et de remonter au port le lendemain
pour faire la traversée du cirque et terminer le circuit.
NOTES
:
1.
Dans le passé le port de
Barroude était
peu fréquenté par les habitants de la vallée d'Aure pour
aller, à pied, dans la vallée de Bielsa. Ils passaient surtout
par le port de Bielsa, ou moins souvent par le Port Vieux. En revanche il
servait (si on en croit la légende de la carte de Roussel, rédigée
vers 1725 : voir la page consacrée à cette
carte) aux habitants de la "vallée de Barèges"
(c'est-à-dire de la haute valllée du gave de Pau, en amont de
la gorge de Pierrefitte, appelée maintenant Pays Toy) pour aller dans
la vallée de Bielsa : de Gèdre ils remontaient le vallon de
Cambieil, passaient le port de Cambieil (ou "Port d'Aure", ou "Port
de Badet", ou encore "Hourquette de Barèges"), descendaient
dans le haut du vallon de Badet
(qui est une branche de la vallée d'Aure), passaient la Hourquette
de Chermentas, d'où ils gagnaient le port de Barroude pour descendre
ensuite dans le cirque de Barrosa et atteindre Parzan par la vallée
du rio Barrosa. De Gèdre à Parzan il fallait 11 heures en été.
2.
Dans son Guide des Pyrénées
centrales (1928), Georges Ledormeur signale, dans le parcours de l'excursion"
Arreau à Bielsa", par le port de Barroude (p. 34 ; image ci-dessous,
à droite) un "Pont de Barrosa", à
5 h. 30 d'Aragnouet et 1 h. 10 avant d'arriver à l'Hôpital de
Bielsa (en ruines). Il semble donc que, encore en 1928, le chemin muletier
qui montait de l'Hôpital de Bielsa (ou de Parzan) au port de Barroude
franchissait sur un pont le rio Barrosa, sans doute à peu près
sous l'emplacement de l'actuelle cabane de Barrosa. Il a depuis disparu, sans
doute emporté par une crue du torrent.
Cette page du Guide
Ledormeur est par ailleurs intéressante, en raison de plusieurs détails
signalés :
- à 1 h. 20 d'Aragnouet : "Pont ; traverser
R. g. cab. de la Géla" : il existait donc encore, en 1928,
sur la rive gauche du torrent, une (ou des) cabanes de La Gela, dont on ne
trouve maintenant que des ruines (dont celles de la cabane où Lucien
Briet a couché en 1897) ;
- à 3 h. 10 "Cab. adossée à
un gros bloc" : on en voit encore les ruines ; il est dit des lacs
de Barroude qu'ils "sont constamment glacés" ; puis
"monter S en lacets" : on empruntait alors, pour finir de
monter au port de Barroude, les lacets du chemin des mines ;
- à 6 h. 40 "Hôpital de Bielsa, en
ruines" : en 1928 ses ruines étaient encore bien visibles.
Ci-dessus : ( Ces deux photos illustrent le livre de Jean Lamanètre," Georges Ledormeur. Le roman d'une vie", édition MonHélios, 2014, p. 66 et 219.) |
Page mise à
jour le 6 juillet 2023.