Photos :
 
page de photos 9-8
                                                      
    
Vallées de La Gela, de Saux, de Badet et du rio Pinara :
le port de Barroude

     
   
La région du port de Barroude vue de l'arête qui va du Soum de Barroude (la bosse à peine marquée, à droite) au pic Barrosa. L'ombre d'un nuage souligne le type de relief de cette région : de larges croupes émoussées. Elle se situe en effet au niveau de la couche d'ampélite (à la base de la nappe de charriage de Gavarnie), variété de schiste qui, en raison de la présence de graphite, se délite facilement.
   Au premier plan : du calcaire du Crétacé supérieur, couche qu'on voit se prolonger à droite (au-delà d'une faille, le long de l'ombre, qui a exhaussé le premier plan), sous l'ampélite du Soum de Barroude (le plan de chevauchement de la nappe passe entre les deux), sur une couche de grès rouge, calcaire et grès formanr la couverture du "socle" sous-jacent.
   A l'arrière-plan : la muraille de Barroude essentiellemnt constituée de calcaire dévonien clair, sous un couche de schistes marron qui forme les sommets, du pic de Serre mourène à celui de La Gela, en passant par le pic de Troumouse et la dent du pic Gerbats. Au loin : le pic des Aiguilous et le massif du Campbieil.
 

     
   
Dernières pentes herbeuses avant l'arrivée au port de Barroude, derrière lequel on commence à apercevoir le haut de la muraille de Barroude, et pointent les sommets du pic Gerbats et de La Géla (de gauche à droite).
   
Dans le bas de la photo on devine la trace du chemin des mines.
  

      
   
Le port de Barroude tel qu'il se présente quand on l'aborde par le sentier qui monte du cirque de Barrosa. La muraille de Barroude commence à se découvrir, avec, au fond, à droite, la dent du pic Gerbats.

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Du port de Barroude, vue, avant la plongée dans le cirque de Barrosa et la vallée de Bielsa, sur la falaise sud du cirque, où un pointillé de neige (photo prise le 4 juillet 2010) souligne la corniche du chemin des mines qui prolonge la sierra de Liena (à gauche) à partir du col d'Espluca Ruego, avant de traverser la base de la face est du pic Robiñera.
 

      
   
Le port de Barroude est appelé par les espagnols "puerto de Barrosa" ou, comme sur l'une de ces pancartes plantées une centaine de mètres sous le port sur le versant espagnol, "puerto de Barroseta". "Barroseta" est le nom qui s'applique sans doute à la partie nord du cirque de Barrosa (où l'on distingue deux parties), plus petite que sa partie sud.

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PHOTO montrant l'aspect caractéristique du port de Barroude, celui d'un vaste désert caillouteux, d'allure volcanique. En réalité cet aspect émoussé s'explique par le fait que le port se situe dans le niveau des ampélites siluriennes de la nappe de charriage, roche noirâtre, ou violet foncé, le plus souvent de faible cohésion, qui se délite ou même se pulvérise facilement (au sujet des ampélites voir les pages consacrées à la description géologique du chemin des mines et à une page spéciale consacrée à cette roche)
   Dans ces éboulis d'ampélites on trouve des aspects géomorphologiques périglaciaires liés à la cryoturbation (alternance gel/dégel), sous la forme de "sols striés" : voir à ce sujet dans le site de Thierry Feuillet sur la géomorphologie des Pyrénées une page consacrée à ces sols striés.
    A gauche, arête sud du pic de Port Vieux, où du calcaire blanc (crétacé) surmonte du grès rouge.

La petite PHOTO ci-contre montre sur un rognon rocheux, à 250 m à l'ouest du cairn marquant le port, la croix gravée dans le rocher, matérialisant la frontière entre la France et l'Espagne, avec son numéro, 322 (note 4).

       
   Vue sur la croupe qui constitue le flanc est du port de Barroude. Elle en masque une autre, le Soum de Barroude qui se situe entre le pic de Port Vieux (à gauche) et le pic de Barrosa (à droite).

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   Du port de Barroude, largement ouvert dans les ampélites délitées, vue (vers l'est) sur le pic de Port Vieux, à droite.
 

       
   Autre vue de la plaine caillouteuse qu'est le port de Barroude.

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   PHOTO (avec calque) prise vers le nord, situant le port de Barroude par rapport à la falaise nord du cirque de Barrosa.
   On voit bien, à la base de la couche violet foncé d'ampélites siluriennes le contact anormal (c'est-à-dire le plan de chevauchement) de la nappe de charriage de Gavarnie avec le socle métamorphique, sur lequel elle repose par l'intermédiaire de la couverture de celui-ci, une mince couche de calcaire crétacé qui, sur la photo, souligne ce contact par un fin liseré blanc.
   Cette couche de calcaire est le support du Camino Barrosa (ou chemin des mines) qui, plus à l'est monte par deux lacets au port de Barroude.

 

       
    Cette PHOTO (ci-dessus, avec calque explicatif à gauche), est un résumé du port de Barroude. Elle montre sa situation au pied de l'arête est du pic de Troumouse (à la jonction du cirque de Barrosa et de la muraille de Barroude), et la structure géologique de la région, mettant en évidence la diversité des roches constituant son environnement.
  
Sur le calque la ligne brune est l'affleurement du plan de chevauchement de la nappe de charriage sur son soubassement.
   Les éboulis tombant de la couche d'ampélite masquent l'affleuremnt des couches sous-jacentes, cependant le grès rouge apparaît sous la forme d'un petit escarpement, et la couche de calcaire crétacé se trahit par le mélange de cailloux blancs aux débris d'ampélite.


                 
   Contraste, au-dessus du port de Barroude, entre son relief très émoussé par les ampélites, et, à l'arrière-plan, celui, tourmenté, de la base, en calcaire dévonien dit "calcaire de la dalle", de la muraille de Barroude (où on reconnait, presque au centre, à droite du névé, plus clair que le reste, le piton qui se dresse au pied de l'arête est du pic de Troumouse).


       
   Marcheurs sur les ampélites de la croupe qui va du port de Barroude (à droite) au Soum du même nom.
   A l'arrière-plan, la muraille de Barroude, avec, au milieu de l'imag,e le pic Heïd (3022 m.) (photo de Philippe Villette : merci d'avoir autorisé son insertion dans le site)
 

       
    Du port de Barroude, vue, plus ou moins masquée par des bancs de brume; sur la muraille de Barroude, coiffée à droite par le pic Gerbats, et sur le grand lac de Barroude.

 

       
    Le site de Barroude, avec : le cairn du port au premier-plan, à l'arrière-plan le grand lac, ensoleillé, surmonté, au-dessus du banc de brume, par le pic Gerbats, au bout de la grande muraille, et par le pic de La Gela.
 

       
    Découverte de ce site à l'arrivée au port de Barroude.
 

       
    De la brume montant du versant français peut rapidement envahir et masquer la région de Barroude.

   
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Dans les débris rocheux d'ampélites, sur lesquels on marche entre le port et le Soum de Barroude (et qu'on voit de près sur ces photos), on ne s'attend pas à trouver des fleurs, et pourtant il y en a, qui aiment ces hautes croupes caillouteuses, ventées, où la végétation est très clairsemée (voir la page consacrée aux fleurs de la région du cirque).
   Ce sont, de gauche à droite :
  - Pensée de Lapeyrouse, fleur endémique des Pyrénées qu'on trouve aussi une dizaine de kms à l'est du cirque de Barrosa, dans le même environnement, au port de Plan (voir la page qui lui est consacrée et la page de photos correspondante) ;
  - Douglasia de Vital, endémique des montagnes du sud-ouest de l'Europe (au fond, le pic Garlitz) ;
  - Ibéris spatulé (sauf erreur.
 

                   
    Cette PHOTO montre, au pied de la muraille de Barroude entre le pic de Troumouse (dont on voit l'arête est de face), à gauche, et le pic de Gerbats à droite, les larges croupes caillouteuses désertiques ("nues comme le Soudan", Henry Russell [note 1] ) qui s'étalent entre le port de Barroude et le Soum de Barroude. Elles sont constituées d'ampélites délitées. Le mélange du violet foncé de cette roche et de la touche de vert ou de jaune de l'herbe, ou de jaune des douglasia, leur donne une "couleur de bronze".
   Au premier plan, des cailloux de calcaire crétacé : c'est le revêtement du "socle", ici découvert par l'érosion de la nappe de charriage à laquelle appartiennent les ampélites.
   En bas à gauche, on voit l'extrémité de la corniche de la falaise nord.
 

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 Depuis la croupe entre Soum de Barroude et pic de Barrosa, vue, prise au lever du soleil, sur le pic de Troumouse et son arête est, entre la falaise nord du cirque de Barrosa à gauche, et la muraille de Barroude à droite, arête, comme on le voit, mal définie, en calcaire dévonien en bas et schistes en haut. A son pied se dresse un piton calcaire mieux visible sur les vues de profil (voir ci-dessous). Le port de Barroude est en bas et à droite.
       
     Sur le calque explicatif (ci-dessus) est tracé approximativement l'itinéraire (5) par lequel on peut gravir cette arête


      
    PHOTO qui précise mieux cette arête est du pic de Troumouse, large et mal définie dans sa partie inférieure, prise depuis les abords du port de Barroude, le 16 octobre 2011, par Philippe Qeinnec (que l'auteur du site remercie de lui avoir permis d'y insérer cette photo).

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    Vue d'ensemble sur le versant français du port de Barroude (au centre de la photo), prise du sommet du pic de La Géla, le 18 juillet 2003.
    Au premier plan, le balcon (ou terrasse), de Barroude, avec ses lacs et son refuge.
    A droite, la muraille de Barroude et le pic de Troumouse dont on voit bien l'arête est, de profil. A son pied : un piton de calcaire dévonien, dans l'axe du large couloir neigeux par lequel on peut gagner directement le pied de l'arête depuis le refuge en contournant le lac par la droite. Noter à gauche de ce grand névé une importante moraine qui permet d'affirmer qu'il y avait là, dans le passé, un véritable glacier (note 2).
    A gauche, les pics de Port Vieux et de Barrosa.
    Derrière le port, de l'autre côté du cirque de Barrosa, le versant nord de la sierra de Liena (où on distingue l'éperon de Las Bachetas) et le col d'Espluca Ruego (on voit même le départ de la corniche de la falaise sud du cirque, dans le prolongement du faîte de la sierra).
    Au fond, à gauche, le massif du Cotiella.
  (voir aussi une photo panoramique, avec calque, de la région).
 

      
   Du port de Barroude, vue sur la falaise sud du cirque, entre le col d'Espluca Ruego (à gauche) et le pic de Robiñera (à droite). Un peu à droite du centre de l'image, le "dôme".

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    Vue prise du port de Barroude, un soir d'automne, sur les lacs et le refuge du balcon de Barroude.
    Le pic Gerbats est à gauche et le pic de La Géla à droite.

    A gauche, dans les ampélites du port, on voit le chemin des mines au début de la descente sur le versant français.
 

        
   
En montant du refuge de Barroude au port de Barroude, au lever du soleil, vue sur le pic Gerbats (à gauche) et le pic de La Géla, et sur les lacs de Barroude.

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Photo ancienne prise le 26 juillet 1948 (à une époque où le refuge de Barroude n'existait pas) par Henri Gaussen (1891-1981, l'éminent scientifique universitaire toulousain d'origine ariégeoise, professeur de biologie végétale, cartographe et photographe ; à son sujet voir la note 1 de de la page de photos consacrée au pic Barrosa).
  (Département de la Haute-garonne/ Archives départementales/ Université Paul Sabatier, Toulouse/ cote : 20FiNV2344 .
L'auteur du site remercie le Professeur Dominique Mazau d'avoir autorisé l'insertion de ces photos dans le présent site)
.
  
   
(voir deux autres photos d'Henri Gaussen, l'une dans la
page de photos consacrée au pic Barrosa, l'autre dans la page de photos consacrée à la vallée de La Géla).
 

      

      

      
  
   

    Ces trois photos sont de Maurice Heïd (1881-1957 ; montagnard et cartographe, il a participé aux travaux cartographiques de A. Meillon et surtout F. Schrader dont il a été le disciple et l'ami).
   Elles sont légendées,
  - en haut : Vue prise du port de Barroude (2542 m.), vers le plateau lacustre de la Géla ;
  - au milieu : Les lacs de la Géla vus du sommet du Gerbats ;
  - en bas : Le pic Gerbats vu du sommet de la Géla.
 
    
   Ces photos illustrent, dans le numéro 296, daté de mars 1938, de la revue du CAF, La Montagne, un article de Andrée Martignon (écrivain, poète, pyrénéiste ; 1888-1977), intitulé Barroude et la Géla, dans lequel on peut lire ces lignes (p. 65 à 69) :
    

    "Nous sommes au Paso de Barrosa, et la fête est inoubliable qui s'offre à nos yeux. Ce cirque fameux, découvert en 1877 par Schrader, nous ne le verrons pas en son développement et sous l'angle favorable, gênés que nous serons d'ailleurs par l'éperon que projette à l'est la Munia ; mais nous avons le pressentiment de sa grandeur, car il s'élève, de ces fonds étranges et cahotés, la promesse d'une beauté d'essence originale.
    Pour le voir dans sa fastueuse intégrité, il faudrait que nous atteignions le Paso de Barrosa en venant d'Espagne, par le val de Parsan, suivant le barranco et la voie stérile, déserte, aux cailloux blanchis, décrite par les frères CADIER (Au pays des izards)
[voir la page de photos consacrée à Schrader, note 5 ]. Ainsi connaîtrions-nous, dans sa saisissante ampleur et son admirable dessin, l'entonnoir géant de Barrosa, couronné par les glaciers de Las Louseras [Robiñera] et la Munia.
    De longues pages seraient nécessaires pour parler de lui. Ce n'est pas mon dessein aujourd'hui. Nous nous retrouvaons ainsi sous l'oeil du pic de La Géla, dont le regard, si perçant soit-il, ne peut connaître les proches mais sercètes merveilles de Barrosa.
    Tout montagnard que sa course a mené là résiste difficilement à la tentation d'aller dominer le spectacle des rochers de Las Pardas, d'explorer les avancées de Las Louseras [Robiñera], la brèche ouverte sur Chisagües, etc.
    Ceci me mène à parler de l'indigence en refuges de la région Géla-Barroude. Pas un. Il y abien les misérables cabanes ruinées du plateau, mais on n'en peut faire état, et, pour qui désire, de la haute vallée d'Aure, explorer un peu loin dans ces terres sauvages, il n'y a d'autre ressource que la tente ou la belle étoile. Au fait c'est peut-être asez et sans doute Barroude doit-il à cette bienheureuse défaveur d'avoir conservé son visage intact. Les caravanes auraient fait beau jeu du silence Barroude-Barrosa qui du sommet de La Géla, où nous sommes, inscrit son chiffre solennel.
[ce paragraphe est de nouveau d'actualité depuis l'incendie de l'ancien refuge en octobre 2014]
    Mais il est tard. Quittons le pic. L'ombre, déjà, couvre le glacier de Barroude, couche les pitons sur les parois, décalque en bleu dur les mirailles sur les blancs des neiges. Revenons vers l'ouest négligé. Admirons une dernière fois la rousse armure du Soum de Salètes, le fantôme lointain de l'Ecuzana, que la lumière couchante idéalise ; retournons à la cuvette entre deux crêtes où, des laquets pris dans la glace, des sources vives des névés mi-fondus se dégagent les touffes vivaces du myosotis "mousse d'azur". Et, avanrt de redescendre vers la hourquette de Héas, nous nous arrêterons vers la hourquette de Héas en face du col de la Sède. Puissions-nous avoir la chance d'y apercevoir ce que j'y vis moi-même cet été : par la molle échancrure du col, la pointe en bonnet de coton du Mont-Perdu, sur laquelle, en ombre chinoise, dans le contre-jour, se détachait la sombre silhouette d'un isard fièrement dressé."

  

   VOIR AUSSI :
  - la page consacrée au
chemin des mines sur le versant français ;
  - la page de photos consacrée à la
richesse géologique du cirque de Barroude ;
  
  - la page de photos de Olivier GUIX, où les photos 5, 6 et 7 illustrent de la meilleure des façons le port de Barroude.

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   NOTES :

  
1. 
Dans "Souvenirs d'un montagnard" , Henry Russell, au chapitre intitulé "De Gavarnie à Bagnères-de-Luchon (le long des crêtes frontières) et ascension du pic de Baroude (2791 mètres), de la Punta Suelsa (3000 mètres?)" (pages 227-238 de l'édition originale de 1878) décrit (de la page 229 à la page 231) la région du port de Barroude, qu'il a traversée à la fin du mois de juillet 1874 (pour en savoir plus sur les différentes éditions de ce livre célèbre voir la note 1 de la page consacrée à F. Schrader et aux pionniers du pyrénéisme).
    Cette édition de 1878 peut être consultée dans le site Gallica 2 de la Bibliothèque nationale de France, en cliquant ici (voir notamment la page 230). On trouve aussi ce chapitre dans l'édition PyréMonde-PNRG, 2008 (collection de poche en 2 volumes), de la page 159 à la page 162 du tome I.

         Henry Russell, mis en scène et  photographié par Maurice Meys (photo illustrant un article de l'Illustration du 1er octobre 1898).          >
  
  2.
Ce névé recouvre maintenant un simple glacier résiduel, dont la surface n'était plus en 2001 que de 5 ha. Mais le guide Joanne, dans sa 3e édition, en 1877, signale qu'"un glacier trés crevassé descend du pic de Troumouse."
   D'ailleurs, dans le chapitre de Souvenirs d'un montagnard signalé dans la note 1,  Russell, décrivant la région de Barroude, écrit : "[...] nous passons un étang triangulaire, et cinq minutes aprés, nous arrivons au lac de la Géla (2400 m. ?), perdu dans un affreux désert, sans le moindre arbrisseau. Au sud, un glacier bleu et crevassé, monte au pic de Trumouse (3,o86 m.). A gauche du lac, qui est la seule chose gracieuse de tout le tableau, l'herbe pousse encore, mais sa verdure semble un miracle. A droite et presque partout, c'est un hideux chaos de rochers prodigieux, les uns tout blancs, les autre noirs comme la nuit, étendus sur la plage et ressemblant à des bêtes fauves. Sur le lac même, des îlots fantastiques forment un long archipel ".
   
Ludovic Gaurier, dans un ouvrage posthume sorti en 1934, parle du lac de Barroude : "Il est situé, dit-il, à l'origine de la vallée de la Géla, à 2359 mètres d'altitude, sur une petite plate-forme justeau pied des terribles précipices verticaux du pic de Troumouse. Un grand névé permanent, le "glacier de Barroude" descend au-dessus de sa rive sud-ouest et contribue puissamment à le combler". Il estime que sa surface a été de 22,5 hectares en 1862. Franz Schrader l'a estimée à 36 ha en 1894.
   
En ce qui concerne la moraine il est très probable qu'elle date de l'avancée maximale du glacier à la fin du "Petit Age Glaciaire", vers 1850 (il avait commencé vers 1550), comme le laissent penser sérieusement l'absence de végétation et son altitude corrélée à celle de la plupart des autres moraines régionales (voir le site de Thierry Feuillet consacré à la géomorphologie des Pyrénées, notamment la page consacrée aux formes d'accumulation glaciaire où figure une photo de cette moraine).
   
D'autre part la photo montre distinctement d'autres aspects classiques des paysages glaciaires : les éboulis (sous forme de talus, dont la pente, commandée par l'équilibre gravitaire, avoisine 33°, ou de cônes) qui viennent recouvrir des roches moutonnées, les verrous (falaises dites "Pichous de Barroude" supportant le balcon), et les "ombilics" lacustres (par surcreusement des glaciers en amont des verrous).
    (voir :
       - une
page spéciale  consacrée aux anciens glaciers du cirque de Barrosa, où il est question des petits glaciers du cirque,
       - et au sujet des glaciers des Pyrénées en général le site de l'
Association Pyrénéenne de glaciologie , et le site de Thierry Feuillet sur la géomorphologie des Pyrénées).

   3.  Dans un article de la revue Pyrénées, n° 237, janvier 2009, intitulé "Barroude : deux siècles de conquêtes", pages 5-28, Philippe Barrère raconte l'histoire de cette région en tant que haut lieu du pyrénéisme.

   4. Pour matérialiser la frontière franco-espagnole telle qu'elle avait été précisée par le traité des Pyrénées en 1659 (traité suivi de nombreuses négociations pour régler les contestations locales de son tracé), une "Comission des limites" a, dans la deuxième moitié du XIXe siècle (entre 1853 et 1868) , fait graver sur la crête frontière (c'est-à-dire sur la ligne de partage des eaux, ou, en plus grand nombre, là où son tracé était litigieux ou la ligne de partage des eaux peu évidente), sur des rochers ou des bornes, aux cols les plus fréquentés ou à proximité, de petites croix affectées d'un numéro. Entre Fontarabie à l'ouest (borne n° 1) et Port Bou à l'est il y en a 602. Elles sont signalées sur les cartes de l'IGN au 1/25000 par la mention" Crx front.", suivie du numéro.
    Entre la région du cirque de Barrosa et celle du port de Plan, c'est-à-dire entre le Port Vieux d'Estaubé et le port de La Pez, il y en a 8, numérotées de 321 au port de la Canau, une des plus hautes de la chaîne, à 328 au port de Caouarère. La croix 322 est donc au port de Barroude et la croix 327 au port de Plan (voir la page de photos consacrée à ce port). Elles sont localisées par la carte ci-dessous.


   
   
   
Il existe une commission, et un responsable, de l'abornement. Entre 1960 et 2003 c'est un géographe universitaire, Jean Sermet (1907-2003, spécialiste de l'Espagne et des problèmes qui se posaient à la frontière) qui a été délégué permanent à l'abornement et à l'entrtien de la frontière pour la région Midi-Pyrénées. En 1974 il a été chargé de répertorier les bornes de toute la chaîne pyrénéenne, ce qu'il a fait (parfois en hélicoptère), et d'en réaliser des monographies. En 2004 lui a succédé un autre géographe universitaire, Jean-Paul Laborie.  
    (voir un numéro spécial histoire de
Pyrénées magazine, "Histoire de la frontière du Pays basque à la Catalogne", 2010, notamment l'article "Le jeu des 602 bornes", p. 82).

   5. Mairice Heïd (1881-1957), médecin de formation, était un pyrénéiste et un topogaphhe, ami et disciple de Schrader dont il prolongé les travaux par une carte de Troumouse. Il a également aidé Alphonse. Meillon dans ses travaux cartographiques. Son nom a été donné à un des pics de la crête orientale du cirque de Troumouse, entre pic de Troumouse et Petit pic Blanc.

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    Page de photos mise à jour le 5 octobre 2021