Photos : page de photos 10-15

     La tour de Lieussaube
  
   
La tour de Lieussaube ne se situe pas dans le cirque de Barrosa, ni dans la région de Barroude, mais de l'autre côté de la crête du cirque de Troumouse, à l'extrémité nord de celui-ci.
    Elle se dresse au-dessus de la vallée d'Héas, dans son axe, détachée de la falaise qui ceinture la base du flanc sud-ouest du pic de la Sède, un peu au-dessus du plan de chevauchement de la nappe de charriage de Gavarnie.

     Mais les roches qui la constituent et son environnement géologique sont les mêmes que ceux qu'on trouve dans le cirque de Barrosa ou dans la muraille de Barroude (voir une coupe géologique).
    En outre il s'agit d'un beau site, curieux, qui, complétant celle du cirque de Troumouse, mérite une visite même si on ne s'intéresse pas à la géologie
(note 1)
.
 

       
    La CARTE localise la tour de Lieussaube dans le cirque de Troumouse : à son extrémité nord, à l'Ouest du pic de la Sède, au pied de la falaise qui ceinture la base du flanc sud-ouest de celui-ci, un peu au-dessus du plan de chevauchement (ligne brune dentelée) de la nappe de charriage de Gavarnie (en brun clair) sur le socle paléozoïque. Le cadre correspond à la carte topographique ci-dessous
   Figure sur cette carte le sentier par lequel on peut monter à la tour de Lieussaube par la vallée de l'Aguila : 500 m. en amont de la chapelle d'Héas, à 150 m. de la route, il quitte le sentier du cirque de Troumouse (dénivelé : 700 m.). C'est le sentier de la Hourquette d'Héas : il faut le quitter un peu au-dessus du replat et de la cabane de L'Aguila.
Ensuite le sentier mène au pied de la tour, dont l'ascension est facile par son arête sud.
   Le dénivelé entre Héas (1550m.) et le sommet de la tour (2194 m.) est de 644 m.
   Le retour peut se faire soit directement par la cabane des Aires et le sentier du ravin des Touyères, soit, après la traversée du cirque, par le sentier qui, à 500 du parking quitte la route de celui-ci pour descendre à Héas
par l'Hôtellerie du Maillet en recoupant ses lacets, (note 1).
   La carte au 1/25000 de l'IGN à utiliser sur le terrain est celle de Gavarnie, 1748 OT
  
   La PHOTO montre la tour de Lieussaube vue du nord, avec en toile de fond les falaises du cirque de Troumouse, principalement le pic de La Munia.


  Carte localisant le cirque de Troumouse sur le plan géologique.
   C'est la carte de la "fenêtre" Gavarnie-Héas créée dans la nappe de charriage de Gavarnie par le creusement, par érosion glaciaire, des vallées des gaves de Pau et de Héas.
  Dans ces vallées elle découvre le socle métamorphique et plutonique sous-jacent.
  
  L'extrémité est de cette "fenêtre" (cadre rouge), en amont d'Héas, se situe dans le cirque de Troumouse.
  
   Plus à l'est l'érosion glaciaire a creusé les cirques de Barroude et de Barrosa
    

  Carte géologique simplifiée du cirque de Troumouse, délimitée par le cadre rouge dans la carte ci-dessus.
  En vert : le dôme central du cirque, constitué de diorite.

 

   (Cliquer sur la carte pour voir une carte géologique agrandie et plus précise du cirque de Troumouse et de la vallée de l'Aguila) 


    

        
   La carte et la coupe géologique (entre port de la Canau au Sud-Sud-Est et Fourche de la Sède au Nord-Nord-Est) à ci-dessus (complétées par un petit glossaire dans la note 2 ) de la région de la tour de Lieussaube, visent à préciser sa constitution et sa situation géologiques (le dessin précisant en outre ses dimensions), à savoir :
   - la tour se situe un peu au-dessus du plan de chevauchement (trait marron dentelé), proche de l'horizontale, de la nappe de charriage de Gavarnie sur le socle, ici essentiellement constitué de roches paléozoïques dures, des migmatites ;
   - comme la falaise de la fourche de la Sède, la tour est constituée d'un calcaire daté du Dévonien inférieur (plus précisément de "calcschistes" qui, à la base du "calcaire de la dalle, reposent sur une couche de "pélites sombres" plus friables) ;
  - au-dessous se situe la "semelle" de la nappe de charriage, constituée d'ampélites, datés du Silurien vers - 450 à - 400 Ma (voir certaines des photos ci-dessous).
  
   (Cliquer sur l'image pour voir une carte géologique de l'ensemble du cirque de Troumouse et de la vallée de l'Aguila
)

  Il est probable que la tour :
   - s'est détachée de la falaise qui ceinture la base de la fourche de la Sède (peut-être à la faveur d'une grande diaclase (comme c'est le cas pour les gros blocs de calcaire qu'on trouve au pied des falaises de calcaire de "la dalle" de la muraille de Barroude, en particulier, ou sur la moraine du cirque de Barrosa) comme le suggère la similitude de profil de son bord nord et de la morphologie de la base de la falaise;
   - puis a glissé d'une centaine de mètres environ vers le bas, sur la pente, au pied de la falaise, glissement peut-être favorisé par les roches friables sous-jacentes, en partculier les "pélites sombres", mais peut-être aussi les ampélites (dont l'apparence, le "faciès", n'est pas très différente de celle de ces pélites), et qui, présentes au sud de la tour, se prolongent peut-être jusque au-dessous de celle-ci. Grâce à leur contenu en graphite, ces ampélites ont pu jouer ici leur rôle de "couche-savon" et favoriser le glissement de la tour, comme ailleurs celui des nappes de charriage (note 3).

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  La tour de Lieussaube vue de la vallée d'Héas

        
   Depuis l'éboulis de l'Araillé (carrefour des routes d'Héas et du barrage des Gloriettes), vue vers l'est, le soir. Au fond, à droite, le cirque de Troumouse. A gauche, la falaise qui ceinture la base du flanc sud-ouest du pic de la Sède. Au-dessous de l'extrémité sud de cette falaise, à haureur des falaises du cirque, la petite pyramide sombre est la tour de Lieussaube.
 

        
   Vue analogue, depuis l'ancienne grange dite Ets Penaous, où on voit bien que la tour de Lieussaube est détachée de la falaise.
 

        
   Peu avant d'arriver à Héas (dont on devine sa chapelle), vue plus large sur le pic de La Sède (2694 m.), et, dans le fond, sur le cirque de Troumouse, avec, à droite, le pic de La Munia.
 

        
   Ancienne carte postale reproduisant (par une phototypie des frères Labouche de Toulouse) une photo de la vallée d'Héas où on voit, sur le versant droit de celle-ci, la tour de Lieussaube à hauteur de la crête du cirque de Troumouse.
   A gauche, le village de Héas. On devine au loin la chapelle.
   (image extraite de l'un ou l'autre des sites :
loucrup65 (recherche : Héas) ; sites.google.com (sélectionner : 08-Gèdre) ; archivesenligne65 (Archives en ligne > Accès par type de documents > carte postale >recherche : Héas)

        
  Au téléobjectif, vue sur la tour de Lieussaube, au pied de l'extrémité sud de la falaise. A droite, la paroi du cirque de Troumouse.
  A noter, au-dessous de la tour, des éboulis noirâtres qu'on peut mettre en relation avec la présence d'une couche de "pélites sombres" friables, et peut-être aussi d'ampélites, c'est-à-dire de ce type de schiste, également friable, daté du Silurien (en gros 450 à 400 millions d'années [Ma]), riche en matières organiques sous fome de graphite (note 2).

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 Montée vers la tour de Lieussaube par la vallée de l'Aguila

       
   Soleil matinal, entre deux plafonds nuageux, sur le Mounherran, à droite (2783 m.). Vers la gauche, dans l'ombre : les pics d'Estaubé, le Soum de Port Bieil, le pic (pointu) de Gabiédou, le port de la Canau et le pic de Bouneu.
 

       
   Le ruisseau de l'Aguila (origine du nom : l'aigle). Au fond, ensolleillé, le Mounherran (à gauche) et le petit Gabiédou (arête nord-ouest du Mounherran appelée Chourrugue).
   Au premier plan, à gauche, au bord du ruisseau, la roche claire est du granite. Elle englobe une enclave de roche sombre (bien que voisine du granite), qui est de la diorite dont est issu, par fusion partiele, ce granite (note 1 et 2).
 

       
   Sur le bord du ruisseau de l'Aguila, un aperçu sur les migmatites, où se mélangent, comprimées, des lits irréguliers clairs, de composition granitique (quartz et feldspath), résultant de la fusion partielle d'une roche originelle, et les lits sombres de cette dernière ayant échappé à la fusion (note 2).
 

       
   En diagonale de l'image : le Sarrat de Terre Arrouye, qui est en gros l'arête sud-ouest du massif du Soum des Salettes (ou pic des Aguilous) dont le versant sud constitue le flanc nord de la vallée de l'Aguila.
   On voit sur cette arête l'étagement géologique typique de la région Troumouse-Barroude-Barrosa, de bas en haut :
  - les roches du socle paléozoïque (dominant à gauche la vallée d'Héas), constitué de diorite en bas, de migmatites en haut (couvertes par endroits d'une mince couche peu visible de calcaire du Crétacé supérieur), le bord du socle correspondant au plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie ;
  - la couche d'ampélites noirâtres et friables (d'où sa faible pente), datées du Silurien, qui forme plus loin, au nord-ouest, le "balcon" de la "Montagne" (pâturages) de Camplong, (voir la photo suivante et d'autres plus loin). L'ampélite (ou schiste silurien ; voir la page qui lui est consacrée) n'a pas un aspect attrayant. Pourtant elle a un rôle fondamental dans la formation des montagnes. En effet, en raison de cette friabilité et de son contenu en graphite, elle favorise le décollemnt puis le glissement (effet lubrifiant, d'où le nom de "couche-savon"), donc le chevauchement, des nappes de charriage (ici celle dite "de Gavarnie") dont l'empilement est à l'origine des chaînes de montagne par affrontement de continents. C'est pourquoi on la trouve au niveau de la "semelle" de ces nappes, où elle induit le plus souvent de faibles pentes, couvertes, comme ici dans la vallée d'Héas, de pâturages.
  - les roches du Dévonien inférieur et moyen : calcaire clair de "la dalle" et "formation du Bouneu" (pélites schisteuses) (note 1).
 

       
   Photo de l'extrémité sud-Est de la "Montagne de Camplong" où, dans ses faibles pentes, affleurent largement les ampélites constituant la semelle de la nappe de Gavarnie, laquelle repose sur le socle de migmatites claires que l'érosion a modelé à deux reprises, une première fois au Permo-Trias pour former la pénéplaine post-hercynienne quasi horizontale, une deuxième fois à l'ère quaternaire dont les glaciers ont creuseé la vallée d'Héas en taillant ses flancs abrupts.
 
                                                                        
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   Sur le replat de l'Aguila, au bord du ruisseau, un bloc de marbre stratifié, tombé de la falaise de calcaire de "la dalle" qui surplombe le flanc sud de la vallée de l'Aguila). Ce calcaire a été en effet métamorphisé (recristallisé) par endroits en marbre sous l'effet de la chaleur lors de la formation de la chaîne hercynienne.
 

       
   Entre le replat de l'Aguila et la tour de Lieussaube, le sentier (qui se détache de celui de la Hourquette d'Héas) est balisé par des cairns qui incluent des blocs de marbre.

       
    La montée vers la tour de Lieussaube se fait face au vaste versant sud du Soum des Salettes (ou pic des Aguilous; 2976 m.), dans lequel s'étagent, au-dessus de la cabane de l'Aguila (dans l'ombre), de bas en haut : la couche d'ampélites siluriennes ; celle de calcaire de "la dalle" du Dévonien inférieur (en bas, à gauche de l'image, à la limite de l'ombre ; on la retrouve en haut, à droite) ; la formation du Bouneu du Dévonien moyen ; le tout couronné par une couche de calcaires (dits "calcaires gris et calcaires rubanés") colorés en orange sous cet éclairage matinal, du Dévonien moyen (à supérieur ; voir une page où il est question de ce type de calcaire du col de Robiñera).
   Au premier plan : des calcschistes.(note 2).

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   La tour de Lieussaube et le cirque de Troumouse

       
   Lorsque le sentier atteint un petit plateau herbeux à la base de la falaise de la Fourche de La Sède, on découvre la tour de Lieussaube (massive : environ 50 m. de haut pour 60 m. de large), qui se détache sur le cirque de Troumouse en toile de fond. Distante d'une centaine de mètres de la falaise qui la surplombe, elle constitue avec celle-ci la grande "porte d'entée" du cirque de Troumouse quand on l'aborde par le nord, à partir de la valée de l'Aguila
.

       
   Autre photo de la tour de Lieussaube prise au début de l'été, plus tard dans la journée, avec en toile de fond la paroi du cirque de Troumouse : de gauche à droite le pic de La Munia, le Mont Arrouy, le col de la Clé du curé et la Pène Blanque.
   Au pied de la paroi, vert foncé, le dôme central du cirque, culminant au Cot, constitué, sur le plan géologique, de diorite.
 

       
   La tour de Lieussaube, là aussi vue du nord mais de plus près. Comme la base de la falaise elle est constituée de calcaire ou de calcschiste (calcaire stratifié se débitant comme un schiste, visible dans l'angle inférieur gauche de l'image) de la base de la couche de calcaire de "la dalle" du Dévonien inférieur.
   Comme son bord nord-est épouse la base de la falaise on peut supposer que la tour s'est détachée de la falaise puis a glissé vers le sud-ouest d'une centaine de mètres (note 1). A noter au-dessous d'elle, dans l'ombre mais quand même visibles (mieux visibles sur la photo précédente), des éboulis noirâtres témoignant peut-être de la présence là d'ampélites siluriennes qui ont pu, associées à des pélites sombres sus-jacentes, favoriser ce glissement.
 

       
   Autre vue, du nord, de la tour de Lieussaube se détachant sur les falaises du cirque de Troumouse : de gauche à droite, le pic de Serre Mourène, La Munia (3133 m.), le col de La Munia, le Mont Arrouy et la Pène Blanque.
   Au sommet de la tour pointent, à gauche le bloc sommital de la barre de son bord nord-est, à droite le cairn de son extémité ouest (voir des photos ci-dessous).
 

       
   Avant d'arriver au pied de la tour on traverse, au pied de la falaise, en haut d'un couloir abrupt, un éboulis dont les blocs de calcaire, tombés de la base de la couche de calcaire dit de "la dalle", sont fortement et nettement plissés. On voit, à droite, la coupe d'un pli, et au milieu de l'image, à la fois la coupe et une trentaine de cm de la convexité de la charnière d'un autre. (note 1).
 

       
   Le magnifique double pli bien visible dans l'autre face du bloc qui figure à droite sur l'image précédente.

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   Vue d'ensemble de la région de la tour de Lieussaube depuis le centre du cirque de Troumouse (petit massif du Cot). La tour se projette sur une falaise tranchée dans la base de la branche sud de la Fourche de la Sède (en haut à droite de l'image).
   A l'arrière-plan : le Soum des Salettes, ou pic des Aguilous, dont on voit son arête ouest, avec son prolongement sud-ouest dit "Sarrat deTerre Arrouye".
   A mi-hauteur de l'image une ligne horizontale se dessine, allant de la base d'un affleurement noirâtre (au pied du Sarrat de Terre Arrouye) à la base d'un autre affleurement noirâtre (au pied de pelouses dont le soleil souligne la couleur), en passant au-dessous de la tour. Il s'agit d'affleurements de schistes noirs, appelés aussi "ampélites", et cette ligne correspond à la surface de chevauchement de la nappe de Gavarnie (en haut ) sur le socle métamorphique (voir plus loin)

       
   Laa tour de Lieussaube, vue là aussi du Cot (au centre du cirque de Troumouse), donc du sud : elle donne l'impression de sortir de la large échancrure de la grande falaise taillée dans le calcaire dévonien clair, dit de "la dalle", au bas de la branche sud de la Fourche de La Sède (on traverse cette couche de calcaire quand on monte, depuis le cirque, au col de la Sède qui se situe hors de l'image à droite).
   A droite de la tour, donc plus au sud, on voit, au bas de pentes herbeuses, des affleurements d'ampélites, juste au-dessus d'une accentuation de la pente constituée de roches claires qui sont des migmatites (c'est à ce niveau que se situe le plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie sur le socle métamorphique constitué ici par ces migmatites). Ces affleurements sont au même niveau que les roches sombres visibles au-dessous de la tour.
   A l'arrière-plan : le sommet du Soum des Salettes
(ou pic des Aguilous).

 

       
   Vue plus rapprochée, du sud-ouest, sur la tour de Lieussaube et la falaise qui la domine, taillée dans la "Fourche de La Séde".
   La large échancrure claire de la falaise renforce l'hypothèse selon laquelle la tour se serait détachée de cette falaise, puis aurait glissé vers le bas, glissemnt favorisé probablement par des "pélites sombres", et peut-être aussi par des ampélites sous-jacentes.
   On voit nettement au-dessous de la tour le long éboulis violet foncé, dont la couleur évoque celle d'éboulis issus d' ampélites.
   A gauche, le haut du couloir caillouteux, raide, en entonnoir, qui descend de la falaise.

 

       
   Autre vue, depuis le sud, sur la tour de Lieussaube (et la petite crête qui la prolonge à droite) dominant les pelouses illuminées par le soleil matinal.
   On voit bien son sommet : une surface herbeuse inclinée vers la droite (est) et limitée, côté falaise, par un mur calcaire.
                                                               

       
    Autre vue du sud-ouest sur la tour de Lieussaube, depuis l'hôtellerie du Maillet, au coucher du soleil.

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    Vue sur les roches qui se situent à la base de la tour de Lieussaube (à droite). Elles forment en particulier (à gauche) une crête déchiquetée qui se distingue par sa couleur noirâtre.
    

                                   
   La tour de Lieussaube, en haut à droite de l'image, se détache sur la falaise de calcaire clair dit "de la dalle".
   A ses pieds, au premier plan, des affleuremts rocheux prennent un aspect évoquant des ampélites.
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   Autre affleurement dans un éperon; situé sous la tour, égalemnt évocateur d'une ampélite.
 

      
    Ce même affleurement vu de plus près : une roche noire, finement schisteuse, friable, présentant donc des caractères qui sont bien ceux des ampélites. 
    L'instabilité, bien visible sur ce cliché, de cette roche, située sous la tour, rend vraisemblable l'hypothèse d'un facteur favorisant des ampélites dans le glissement vers le bas de la tour de Lieussaube, comme ailleurs à la base de la nappe de Gavarnie.  

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   Depuis l'ancienne cabane des Aires (où les bergers ont plusieurs fois hébergé Lucien Briet : voir les dernières images de la page consacrée à l'ascension du pic Gerbats), vue sur la tour de Lieussaube, au loin : elle se détache sur la crête de "Sarrat de Terre Arrouye" (qui prolonge l'arête sud du Soum des Salettes), éclairée par le soleil matinal.
 

      
    Vue comparable, avec au premier plan un lapiaz de calcaire. Il s'agit d'un affleurement du calcaire daté du Crétacé supérieur qui constitue (avec, ailleurs, du grès rouge du Permo-Trias) la couverture du socle métamorphique sur lequel repose la nappe de Gavarnie.
 

       
   Autre vue de la tour de Lieussaube, depuis les pelouses du cirque de Troumouse qui s'étendent, dans sa partie nord, entre la Fouche de La Sède et le ravin des Touyères (qu'on devine à gauche).
   A l'arrière-plan : les massifs du Vignemale (à gauche) et de l'Ardiden.
 

       
   La tour de Lieussaube (à gauche) vue du sud-est, et la base de la falaise (à droite) dont elle s'est probablement détachée, séparées par un éboulis de roches claires tombées de cette falaise calcaire. L'ensemble se projette sur le versant sud du Soum des Salettes à l'arrière-plan.
   Le sommet de la tour est une surface plane, mi-rocheuse, mi-herbeuse
, inclinée vers le sud-est et ainsi de plain-pied, au sud, avec un collet, facilement accessible, qui la sépare d'un petit môle rocheux moins haut (en avant de la tour sur l'image).
    On atteint ainsi facilement (il y a même un sentier) le cairn que porte l'arête nord à son extrémité ouest, et la barre qui surmonte de quelques mètres l'arête nord-est.
   On voit au premier plan des affleurements d'ampélites noirâtres.
  

       
   
Les abords de la tour sont parsemés de blocs rocheux, plus ou moins volumineux, de même nature que la falaise dont ils sont tombés.
  

       
   La tour vue aussi du sud-est, mais de plus loin. On voit bien le collet qui la sépare d'un petit môle rocheux, à gauche, et l'obliquité de sa surface sommitale.
   A gauche, à peu près à la même hauteur mais de l'autre côté de la vallée d'Héas, on distingue, sous l'arête nord-ouest (dite Chourrugue) du Mounherran et au-dessus de la Montagne de Poueyboucou, la couche horizontale claire de calcaire dévonien, dit de "la dalle", qui se prolonge plus loin dans le flanc nord-est du pic de Larrue.

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  , Depuis les abords de la tour, vue vers le nord-ouest, sur la vallée d'Héas, typiquement glaciaire, en auge (ou en U). Elle est bordée par quatre "balcons", faiblement inclinés, de part et d'autre : deux rive gauche (sur lesquels s'étalent, au pied de la barre de calcaire, les pâturages, appelés "Montagnes", de Poueyboucou sous le Mounherran, et, au-delà de la vallée d'Estaubé, de Coumély, sous le pic Larrue (au nord du Piméné, en haut à gauche) ; et deux rive droite : les pentes herbeuse du premier plan, et plus loin, la longue "Montagne" de Camplong où les affleurements d'ampélites sont bien visibles).
   Ces balcons, dont les ampélites friables expliquent la faible pente, constituent la base de la nappe de charriage de Gavarnie. L'érosion a creusé dans celle-ci une "fenêtre", et dans dans les migmatites du socle paléozoïque sous-jacent, la vallée d'Héas aux flancs abrupts. Le bord de ces "balcons" correspond à la surface de chevauchement de la nappe de Gavarnie.
 

       
   Dans l'axe de la vallée d'Héas, le cairn dressé à l'extrémité ouest de la tour (dont on voit l'ombre à droite). On voit bien, rive droite, la "Montagne" de Camplong.

       
   Le gros bloc sommital posé à l'extrémité de la barre rocheuse qui surmonte de quelques mètres le versant nord-est de la tour, constitué lui aussi de calcschiste (calcaire stratifié se débitant comme un schiste).
   A gauche du bloc on voit, au loin, le cairn, et la pente herbeuse par laquelle on atteint facilement cette barre.
   Y monter
implique une courte escalade (II à III) ; se percher sur le bloc est plus difficile (III à IV).

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   Vue générale de l'extrémité nord du cirque de Troumouse. La tour est en haut à droite. Au premier plan, les grands pâturages du nord du cirque de Troumouse.
   A gauche : la vallée d'Héas, et sur sa rive gauche les balcons sur lesquels s'étalent les "Montagnes" (c'est-à-dire les pâturages), de Poueyboucou et plus loin de Coumély (sous le pic Larrue).
   Au fond : les massifs du Vignemale à gauche, et de l'Ardiden à droite.

   

       
   Vue rapprochée sur les affleurements d'ampélites, alignés dans la pelouse au sud-est de la tour. Ils se prolongent peut-être plus loin, au même niveau, donc au-dessous de celle-ci.
 

        
   Dans les pelouses, plus au sud et à peu près au même niveau: d'autres affleurements d'ampélites.
    

       
   Un autre affleurement d'ampélites, au premier plan, à proximité d'un enclos, en accord avec la vocation pastorale de ces vastes pelouses qui doivent leur faible pente à la présence de l'ampélite.
   A gauche : l'arête nord-ouest du Mounherran, appelée Chourrugue, au-dessus de la couche de calcaire dévonien clair de "la dalle".
 

        
   Ruines d'une cabane qui, avec l'enclos égalemnt proche de la tour de Lieussaube (et un autre dans une large anfractuosité rocheuse au-dessous de celle-ci) faisait partie d'un "coueyla", dit "coueyla de Lieussaube". C'est, avec ceux du Cot et celui des Aires, l'un des trois coueylas du cirque de Troumouse  (voir la page consacrée au pic Gerbats, en note 5 ).
 
      

       
   Le même enclos, avec, en toile de fond, au-delà du ravin des Touyères, le cirque de Troumouse tel qu'on le découvre lorsque, venant de la vallée de l'Aguila, on franchit la "porte d'entrée" de Lieussaube. Au deuxième plan : son dôme central (partie du socle culminant au sommet dit "le Cot", à 2138 m.), et, à l'arrière-plan, ses falaises (du pic d'Arrouye à gauche au Soum de Port Bieil à droite, en passant par la Pène Blanque, massive, le pic de Bouneu, le port de La Canau et le pic de Gabiédou, pointu) (voir les cartes ci-dessous).
    

  Le dôme central du cirque de Troumouse est plus haut que le reste de son plancher parce qu'il est, comme le montre cette carte géologique sommaire, constitué de diorite (en vert sur la carte) (avec en son centre une petite partie de granite), roche magmatique plutonique intrusive résistante à l'érosion, alors que, autour de ce petit massif; le ravin des Touyères et le reste de la vallée d'Héas (altitude 1520 m. à Héas) ont été taillés par un glacier quaternaire dans des migmatites, roches hétérogènes plus tendres.
   A noter qu'une intrusion comparable de diorite affleure dans la partie est du balcon de Barroude.

   (Cliquer sur la carte pour voir une carte géologique agrandie et plus précise du cirque de Troumouse et de la vallée de l'Aguila).
 

   (Cliquer ici pour voir un diagramme situant la diorite dans la classification des roches magmatiques plutoniques)

                                                                                  Haut de page 

       
   Au centre du cirque de Troumouse, au bord du sentier qui mène aux lacs et aux cabanes des Aires, ou à La Munia, moutonnements du massif de diorite (le Cot) poli par les glaciers quaternaires, avec des stries glaciaires.
   A l'arrière-plan : le pic Gerbats et les larges cannelures taillées dans le calcaire dévonien dit "de la dalle".
 

       
   Presque au sommet du massif de diorite, un affleurement particulier illustre probablement ce qui est appelé "Une brèche hydraulique" dans le guide géologique "Hautes Pyrénées" (pages 74-75 et 77-78) (note 1). Le mécanisme de cette brèche (= amas de blocs rocheux anguleux) y est décrit comme étant le suivant : un magma de composition granitique (peu dense), issu en profondeur d'une fusion partielle (anatexie), monte dans la diorite (dense), en y provoquant une fracturation hydraulique, jusqu'à la partie supérieure du massif où il finit par cristalliser en granite (blanc) dans les interstices entre les blocs anguleux de diorite (gris clair).
   Au deuxième plan, dans le flanc droit du ravin des Touyères, on voit, à gauche, la tour de Lieussaube détachée de la grande falaise (dans l'ombre) de la base du pic de La Sède. A l'arrière-plan : le Soum des Salettes (pic des Aguilous).
 

       
   Autre aspect de la diorite.

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    Le versant ouest du pic de La Munia (au revers du cirque de Barrosa), vu des pelouses du cirque de Troumouse, avec une moitié supérieure schisteuse (formation de Bouneu) et un soubassement taillé dans la couche de "calcaire de la dalle".
   La cheminée et le mur par lesquels la voie normale de La Munia surmonte ce soubassemnt calcaire se situent derrière l'éperon oblique ensoleillé au centre de l'image.

    

         
    Cette photo, prise du grand replat herbeux en amont des lacs de Aires, situe, à l'aplomb du pic Gerbats, le plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie : entre les ampélites noirâtres et le calcaire blanc (daté du Crétacé supérieur) représentant, au bord du replat, la couverture du socle métamorphique (voir ci-dessus la petite carte géologique de l'ensemble du cirque de Troumouse)..
 

           
   Vue sur le chemin qui va du parking à la passerelle principale franchissant le ruisseau du Cot : on y voit, là aussi, la limite entre les ampélites de la nappe de Gavarnie, en haut de l'image, et le calcaire crétacé blanc de la couverture du socle.
 

         
   Le ruisseau du Cot en aval de la passerelle qui le franchit non loin du parking, et en amont d'une autre.taille sa rive gauche dans les ampélites mais sa rive droite longe les faibles pentes d'un affleurement de calcaire crétacé blanc. Il coule donc ici au niveau du plan de chevauchement de la nappe de Gavarnie sur la couverture calcaire du socle métamorphique
   Cependant un bloc d'ampélite, à droite, occupe la rive droite et cette position par rapport au calcaire s'explique mal, si ce n'est peut-être par l'existence d'une faille, à cet endroit, de direction nord-sud, qui a pu modifier les rapports entre les roches.

  

        
    Autre vue sur le ruisseau du Cot entre calcire crétacé, à gauche, et ampélites.
   

        
   En aval de la cascade de l'imge précédente, vue rapprochée sur la limite entre les deux roches : elle semble se situer là un peu au delà de la rive gauche où on voit une assise de calcaire.  

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   Le ravin des Touyères   

                                  
  
 Vue vers le sud-est sur le ravin des Touyères. Le gave du même nom est issu de la cascade de Matacas, déversoir des lacs des Aires.
   Au premier plan, source d'eau ferrugineuse dans les ampélites.
   En toile de fond, les falaises du cirque de Troumouse, avec, au centre de l'image, la Pène Blanque, à droite du couloir de la Clé du curé.
 

                   
   Photo plus rapprochée du ravin des Touyères, dont on voit ici la partie supérieure, avec la cascade de Matacas dans l'ombre. Dans le coin inférieur droit de l'image on y distingue le bloc rocheux arrondi appelé "mail des Touyères" sur la carte IGN (le nom mailh serait plus juste).
 

                   Vue sur ce bloc, qu'on trouve ce bloc de calcaire, au fond du ravin des Touyères, entre le gave (à droite) et le sentier, de quelques mètres de haut, en plein domaine des migmatites dans lesquelles est creusé le ravin.
   Ce calcaire ressemble à celui de "la dalle" (Dévonien inférieur) : ce mailh aurait-il glissé depuis la couche de calcaire de la base du pic de La Sède, comme la tour de Lieussaube ? A moins qu'il s'agisse plus simplement d'un gros bloc erratique amené là par un glacier quaternaire (comme celui qu'on trouve dans la vallée de Barrosa juste en amont de la centrale électrique, 3 km en aval de l'Hôpital de Parzan : voir la page consacrée aux anciens glaciers du cirque de Barrosa).


       
   Le mailh des Touyères vu de l'est.

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   Photo de la sortie du ravin des Touyères, dominée par les falaises calcaires dévoniennes du Mounherran.
             

       
   Lorsqu'on quitte le ravin des Touyères le sentier traverse le déversoir du raide couloir que surmonte la tour de Lieussaube, à droite, décollée de la grande falaise calcaire blanche de laquelle se détachent aussi les blocs rocheux qui dévalent ce couloir.

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    Le vallon du Maillet

       
   Sur la route du cirque, avant les derniers lacets, l'Hôtellerie-refuge du Maillet (1830 m.), installée sur un replat.
   A gauche, escarpements dans les migmatites, surmontés par le pluton de diorite entaillé par le ruisseau du Cot. En haut à droite, de gauche à droite (calcaire de "la dalle" à leur base, formation du Bouneu à leur sommet) : le pic de Bouneu, le port de La Canau (2686 m., le pic de Gabiédou, et le Soum de Port Bieil.
  
Les habitants de la vallée de Gavarnie passaient le port de La Canau pour se rendre en Espagne dans la vallée de Pineta et à Bielsa ; les pélerins espagnols le passaient en sens inverse pour se rendre à la chapelle d'Héas (voir la note 8 de la page consacrée à la carte Roussel).
 

       
   Depuis les pâturages la vallée de l'Aguila, vue sur le port de La Canau (2686 m.), entre, à gauche le pic de Bouneu (en arrière de son contrefort ; 2726 m.)) et à droite le pic de Gabiédou (2809 m.). Complètement à droite : le Soum de Port Vieil (2777 m.).
  Chacun de ces deux sommets s'appuie, au nord, sur un énorme contrefort taillé dans le calcaire massif du Dévonien inférieur dit "calcaire de la dalle". Les deux contreforts enserrent l'entrée du couloir qui mène au port et qu'on appele "la Canau". Le pic du Gabiédou est constitué de calcaires ("calcaires gris et calcaires rubanés"), du Dévonien moyen, qui lui donnent cet aspect élancé.
 

       
   Une autre vue du port de La Canau, prise du bord du cirque de Troumouse dans sa partie sud, au-dessus du vallon du Maillet, donc de plus près. Il est encadré par les contreforts nord des pics de Bouneu, à gauche, et de Gabiédou, à droite.
   (photo extraite du livre Les Pyrénées centrales, de Andrée Martignon et Jean Fourcaccié, éditions Alpina, Paris, 1946, p.57)
 

       
   Cette vallée du Maillet est dominée par la face est du Mounherran (2783 m.), dans laquelle s'étagent les roches tourmentées composant la nappe de charriage de Gavarnie (comme dans la falaise nord du cirque de Barrosa : voir la page consacrée à celle-ci) : à la base, la couche des ampélites noirâtres siluriennes, au-dessus le calcaire gris clair de "la dalle" du Dévonien inférieur (avec les larges cannelures qu'on trouve aussi à l'autre extrémité du cirque de Troumouse, sous le pic Gerbats), et , sous le sommet, les pélites schisteuses et le grès de la sombre et plissée formation du Bouneu du Dévonien moyen.  
  
                                                                         
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   La Munia vue d'Héas                              

       
   La Munia vue de Héas, le soir, au coucher du soleil (à gauche, le pic de Serre Mourène, et au fond du V que forment les flancs de la vallée, le haut du Cot, le dôme central du cirque de Troumouse).
   On peut détailler (comme dans le cirque de Barrosa, de l'autre côté) les diverses assises dévoniennes du pic de La Munia : de bas en haut, le calcaire clair de "la dalle", du Dévonien inférieur, les schistes et grès du Dévonien moyen (formation du Bouneu), et, à hauteur de la crête sommitale, le grès et les quartzites du Dévonien supérieur de la série de Sia qui forment le sommet de La Munia à droite, et le calcaire clair du Dévonien moyen (identique à celui du Soum des Salettes) qui va du petit pic de La Munia (les deux arêtes curviligne) au sommet du Serre Mourène à gauche.
 

       
  Vue plus large, prise également de la vallée d'Héas, du cirque de Troumouse plus enneigé, reproduite sur une carte postale ancienne. L'altitude indiquée est erronée
  En bas : le ravin des Touyères, qu'on voit en enfilade jusqu'à la cascade de Matacas. En haut : les sommets du cirque, du pic de Troumouse (3085 m.)à gauche, au pic de La Munia (3033 m.) à droite, en passant par le pic de Serre Mourène (3090 m.), proche du premier. On distingue, presqu'à l'aplomb du pic de Serre Mourène, dans les éboulis, les deux petites aiguilles dites "les deux soeurs".
   (image extraite de l'un ou l'autre des sites :
loucrup65
(recherche : Héas) ; sites.google.com (sélectionner : 08-Gèdre) ; archivesenligne65 (Archives en ligne > Accès par type de documents > carte postale >recherche : Héas).
 

       
  
Vue encore plus large, sur le Gave d'Héas en aval du hameau d'Héas (qu'on devine à gauche ).
  Au fond, la crête du cirque de Troumouse, du pic Heïd à gauche au pic de La Munia à droite.
  (photo extraite du livre Les Pyrénées centrales, de Andrée Martignon et Jean Fourcaccié, éditions Alpina, Paris, 1946, p.55)
 

       
   
La Munia vue sous le même angle du sommet du pic de Cabaliros (le 1er juillet 2019).
   On distingue, de gauche à droite : le pic des Aguilous (ou Soum des Salettes), le pic Gerbats (la dent), le petit pic Blanc, le pic Heïd, le pic de Troumouse, le pic de Serre Mourène, La Munia, le Mont Arrouy et la Pène Blanque.
   Au premier plan à droite: le haut de la station de ski de Luz-Ardiden.


   VOIR AUSSI, dans le présent site, au sujet du cirque de Troumouse et de la vallée d'Héas :
  - deux autres pages de photos consacrées à :
       * l'ascension du
pic Gerbats, par le cirque ;
       * une randonnée en boucle
à partir d'Héas, dite
circuit Briet, commençant par la vallée de l'Aguila et passant par les trois cirques : Barroude, Barrosa et Troumouse, et par le sommet de La Munia ;
   
- une page consacrée à la carte Roussel de la région, mais contenant dans la note 8 des informations sur la vallée d'Héas.

 

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                    la page contenant la liste des pages de photos
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  NOTES :

1. L'auteur du site s'est appuyé, pour visiter et décrire par des photos commentées la tour de Lieussaube, sur l'excellent guide géologique Hautes-Pyrénées, de HERVOUET (Yves), PERE (Alain) et ROSSIER (Dominique), éditions Omniscience, avec partenariat du BRGM, 2016.
   Utile aussi bien au montagnard qu'à l'amateur de géologie, il décrit (sous forme de topo-guides : carte, profil, renseignements pratiques)
par un texte clair (illustré de nombreuses photos avec schémas interprétatifs, et de coupes), de façon précise mais accessible (il y a un glossaire), la géologie des lieux traversés par 10 itinéraires des Hautes-Pyrénées, en particulier l'itinéraire 3 qui passe par la tour de Lieussaube (La vallée d'Héas et le cirque de Troumouse : une boucle à partir d'Héas, avec montée par la vallée de l'Aguila, traversée du cirque, et descente par l'Hôtellerie du Maillet), mais aussi deux autres itinéraires dans la région du cirque de Barrosa (1 : Sur la crête de l'Aiguillette, et 2 : De Piau-Engaly au Port de Barroude).
   On trouvera aussi dans ce guide une brève histoire géologique des Hautes-Pyrénées, et des informations diverses sur les Pyrénées (flore, faune, thermalisme, mines, etc.).

  2. Petit GLOSSAIRE sommaire des roches rencontrées ou vues du sentier dans la région de la tour de Lieussaube ; de bas en haut :
   - migmatites : roches présentes dans le socle paléozoïque, dans lesquelles sont mélangés les litts sombres d'une roche métamorphique et les lits claits irréguliers, de composition granitique (quartz et feldspath), qui résultent d'une fusion partielle de cette roche dans les profondeurs de la chaîne hercynienne ;
   - diorite : roche magmatique plutonique (ayant cristallisé sous terre), de composition intermédiaire entre granite et basalte ;
   - calcaire du Crétacé supérieur : calcaire résultant d'un dépot sédimentaire sous-marin, au Santonien (vers -85 millions d'années [Ma]), sur une plate-forme peu profonde de l'ancienne chaîne hercynienne aplanie par l'érosion, et constituant ainsi une mince couverture du socle ;
   - ampélites : roche résultant de sédiments marins, riches en matières organiques, déposés au Silurien (-450 à - 400 Ma) et transfomés lors de la formation de la chaîne hercynienne en une vatiété de schiste noirâtre contenant du graphite responsable de sa friabilité (générant des reliefs géomorphologiques émoussés), et de son pouvoir lubrifiant (d'où le nom de "couche-savon") propice au glissement des nappes de charriage dont l'empilement constitue les chaînes de montagne par affrontement de continents (voir une page de photos consacrée aux ampélites);
   - pélites sombres : voir calcaire de la dalle ;
   - calcaire de "la dalle" : calcaire massif, clair, souvent métamorphisé (cristallisé en marbre par la chaleur), daté du Dévonien inférieur (autour de -400 Ma), constituant, dans la nappe de charriage de Gavarnie, les grandes falaises des cirques de Barrosa, Barroude et Troumouse ; comportant parfois une base faite de calcschiste (calcaire stratifié se débitant comme un schiste) ou de pélites sombres (calcaire friable car mélangé à des grains argileux très fins d'origine sédimentaire continentale) ;
   - formation du Bouneu : roches datant du Dévonien moyen se débitant en plaquettes de calcaire gréseux (mélangé à du sable) alternant avec des bancs de pélites schisteuses sombres (roche faite de grains très fins provenant d'une érosion continentale) ;
   - série de Sia : roches du Dévonien supérieur, faites d'une alternance de bancs de grès et de bancs de quartzite (grès métamorphisé).

   3. Dans son livre, Histoires secrètes de cailloux ( édition Belin, 2021), au chapitre "les tours Saint-Jacques, un prodige d'équilibre", p. 80,  Patrick De Wever signale, décrit et explique la formation de ces tours, pitons rocheux comparables à la tour de Lieussaube, mais plus spectaculaires. Cette curiosité géologique se trouve dans les Alpes, dans le massif des Bauges, en Haute-Savoie, au sud-ouest du lac d'Annecy, à l'extrémité sud de la montagne du Semnoz, au-dessus du village d'Allèves.
   C'est un groupe de 3 tours, de 80 à 90 m de haut,
dont la plus grosse culmine à 960 mètres d'altitude, formées d'un calcaire du Crétacé iniférieur datant de130 à 135 Ma (peu après la fin du Jurasssique). Elles se dressent sur une pente modérée, consirtuée de marnes, au-dessous d'une falaise taillée comme les tours dans une épaisse couche de calcaire du Crétacé inférieur, qu forme le dos de la montagne du Semnoz et repose sur la couche plastique de marnes, un peu plus ancienne.
   Ces gros blocs se sont détachés de cette falaise et ont commencé à glisser lentemenr, en restant verticales, sur les marnes friables de cette pente, (qui a fonctionné comme une couche-savon ;
schéma ci-dessus), à la vitesse de 2,1 cm par an pour la tour la plus grosse, 1,8 cm pour la tour du milieu et 4,6 cm pour, la plus basse, la plus rapide. Cette lente glissade continue actuellement, situant les tours à plusieurs centaines de mètres de la falaise, 700 m pour la plus haute; 960 pour pour la plus basse et la plus fine).

 

 Page de photos mise à jour le  23 janvier 2024.