Photos :
page de photos 13-1

     Le port de Plan : le chemin sur le versant français

                                      
   Quand, allant vers les Pyrénées par la route, on s'engage dans la vallée d'Aure, on trouve à la sortie de La Barthe de Neste, au bord d'un rond-point, un bar-restaurant, ancien relais, qui s'est appelé jusqu'en 2007 "La Ténarèze" (et s'appelle maintenant "Le Pasaje") : c'est pas loin de là que la voie romaine, qui portait ce nom, venant de Bordeaux, ou de la vallée de la Garonne, à travers la Gascogne, sur la ligne de partage des eaux entre les bassins de l'Adour et de la Garonne, s'engageait dans la vallée d'Aure pour, prolongée par un chemin dont on ne peut affirmer qu'il était "romain", traverser les Pyrénées par le port de Plan.
   Plus précisément il est probable que la Ténarèse, après être passée à Capvern, s'orientait vers le sud à Avezac-gare (à 3 km à l'ouest de La Barthe de Neste), puis suivait d'abord le tracé de la route la route D17 pour rejoindre ensuite la déviation D 929A et par une courte descente la vallée d'Aure proprement dite vers Hèches.

 

                   
   Au fond de la vallée de Rioumajou, une des branches sud de la vallée d'Aure qui s'enfoncent vers l'Espagne, sur un grand replat herbeux, à 1560 m. d'altitude, au pied de la montée vers les ports de Plan et d'Urdiceto, se situe l'hospice de Rioumajou où pendant des siècles les voyageurs qui traversaient à pied la crête-frontière trouvaient gîte et couvert.    Il abrite encore le logement d'un berger, un bar-restaurant ouvert en été, et depuis peu (été 2007), pour les montagnards, un petit refuge non aménagé. A côté un enclos (à droite sur l'image) est réservé au camping (voir la page consacrée au port de Plan, section 4)
   A partir de Frédancon, qui est, par la route, à 8 kms de Tramezaïgues en vallée d'Aure, il est accessible en voiture au bout de 4 km de piste.

                                      
   A environ 500 mètres en amont de l'l'hospice de Rioumajou, peu après le carrefour avec le sentier du port d'Urdiceto, traversée du ruisseau de La Plagne par le chemin du port de Plan (on trouve maintenant un peu en aval une passerelle pour traverser le torrent). Ici le lit rocheux du torrent a été manifestement aplani dans l'axe du chemin, sur la même largeur que celui-ci, et allongé pour en diminuer la profondeur.
 

                  
   Le chemin dans la forêt du ravin de Caouarère, parallèle au torrent qui coule à gauche, 10 à 30 mètres au-dessous. Ici il est large (environ 3 m.), sa pente est forte à certains endroits (15 à 20 % environ), et il est trés caillouteux. Déjà à la fin du XVIIe siècle l'ingénieur Thierry écrivait : " A un quart de lieue [1 km ? ; soit l'entrée du ravin] de l'Hospital commence le port où le chemin est trés rude à cause de la quantité de pierres et cailloux dont il est remply [...] et ce chemin continue à peu prés de mesme avant d'estre au haut de la montagne". On a l'impression que ce sont les racines des sapins qui retiennent les cailloux.

       
   Vers 1900 mètres d'altitude le chemin débouche dans une vaste clairière, en vue du port de Cauarère, ou de Madère, qu'on voit au fond (c'est par ce port qu'on faisait passer autrefois le bois extrait des forêts exploitées dans la haute vallée espagnole de Gistain). Au premier plan, la ruine d'une petite cabane qui aurait servi à ce transport du bois.
   La voie normale du pic Batoua remonte la croupe herbeuse qu'on voit au deuxième plan pour, au-dessus de la forêt, gagner le port par des éboulis, puis monter à gauche par l'arête pour atteindre d'abord le pic de Cauarère, puis le Batoua plus à l'est.
   Le chemin du port de Plan, lui, change complètement de direction pour, vers l'ouest, gravir par les lacets d'un simple sentier, la pente raide du flanc gauche de la vallée, dans une forêt clairsemée.


                                    
  
A la sortie de cette forêt, le chemin retrouve une bonne largeur (environ 2 m.) dans des pentes herbeuses modérées. Tapissé par la pelouse il est peu apparent et c'esr cet aspect qu'il aura plus haut sur le plateau de Monmour, où des balises jaunes vont aider à ne pas le perdre.
   Au loin on aperçoit les pentes d'éboulis qui descendent des flancs du pic de Cauarère

 

                  
   
De l'endroit où a été prise la photo précédente, à la sortie de la forêt, on aperçoit, en bas, l'hospice de Rioumajou. Les espagnols qui, aprés la traversée du port de Plan, descendaient par le chemin côté français devaient ici être heureux d'apercevoir le terme de l'étape ou la fin des difficultés.
    Cet endroit est probablement celui dont parle Vincent de Chausenque quand dans son récit (voir la page ptdeplanhistoire, note 5) il écrit : "une foule d'Espagnols, avec leurs charges et leurs bêtes, descendaient à la file le long de cent zigzags que jamais cheval de la plaine n'eût pu aborder".
 


                  
  
Le chemin tel qu'on le trouve avant de quitter le vallon de Cauarère, dans les hautes pelouses où il serpente et qui dominent l'hospice, face au flanc gauche de la vallée de Rioumajou.
   En haut du cliché, à gauche, le pic de Lia. Au fond, à droite, émerge le pic d'Aret.

       
  Après avoir franchi la longue arête qui descend du Tuc de Monmour le chemin effectue la longue traversée horizontale d'une pente herbeuse assez raide qui, en plusieurs endroits, a glissé sur les schistes sous-jacents, transformant le chemin en simple sentier irrégulier.
  Au bout de cette traversée il franchit un torrent pour aborder le grand plateau de Monmour (partie est de la "Montagne de La Plagne"). On trouve là, sur un replat, un amas de pierres, vaguement rectangulaire, ruine probable d'une ancienne cabane.
  A gauche, le pic d'Aret.


                  
   Vue du vaste plateau qui, au-dessus du fond de la vallée de Rioumajou, porte sur les carte le nom de "Montagne de La Plagne". On en voit ici la partie est, dite Le Monmour , plus accidentée, celle où on trouve, dans les pelouses, les traces de l'ancien chemin qui montait vers le port de Plan (hors de la photo, à droite).
   A gauche, de nouveau, le pic d'Aret.

 

                 
    Vue, vers le sud, d'un des virage du chemin du port de Plan, sur l'une des molles ondulations, mi-herbeuses mi-rocheuses du plateau de Monmour.
   
 Au fond, sous un ciel plombé, le pic d'Urdiceto, pointu, et à gauche la crête qui le relie au port de Plan.

 

                                     
   Au premier plan, le"S" qu'imprime dans la pelouse du plateau de Monmour la trace, peu visible, de l'ancien chemin du port de Plan. Sa largeur était d'environ 2 à 3 mètres.
   Au fond, le pic de Lia à gauche, le pic d'Aret à droite.

 

                  
   Plus haut, une autre vue de la trace du chemin serpentant dans la pelouse vers le port de Plan.
 

                  
   Vue d'ensemble du vaste plateau pastoral dit "Montagne de La Plagne", prise de sa partie appelée "Le Monmour".
   Derrière l'arête rocheuse qui, à gauche, dans l'ombre, descend du pic d'Urdiceto, émerge la Punta Fulsa.
   Au soleil, à droite, le port d'Urdiceto. En bas, à droite, une source ferrugineuse : la "fontaine de Cachide".

                           
   Le chemin atteint un petit col qu'il ne faut pas franchir : le balisage oriente, à gauche, vers la poursuite de la montée sur une large arête herbeuse puis caillouteuse en direction de la croupe qu'on voit sur cette photo et derrière laquelle émerge, à gauche, le Tuc de Monmour.

   Sur cette arête on trouve un cairn dont l'une des pierres, de section carrée et dont le calcaire blanc tranche sur le schiste des autres, porte une croix sur une de ses faces et un dessin gravé sur une autre.


       
   Derrière cette croupe le balisage conduit sur un petit plateau au-delà duquel on retrouve, dans une langue herbeuse qui monte assez haut entre les éboulis du Tuc de Monmour à gauche et ceux du port de Plan à droite (qu'on voit en haut de la photo), les traces du chemin que le balisage jaune aide à repérer dans l'herbe. Ce repérage serait sinon difficile sur le terrain : on devine à peine sur cette photo une trace en forme de Z, alors que le chemin est paradoxalement mieux visible sur une vue aérienne de Google Earth (voir la page consacrée au port de Plan).
  

       
  Cette photo, prise des abords du port, montre la face sud-ouest du Tuc de Monmour, dont on distingue les bancs de calcaire (datant du Dévonien inférieur) et qui domine les pentes caillouteuses (à droite) du versant français du port de Plan, cailloux qui sont, comme au port de Barroude, des débris d'ampélite.
  A gauche on voit le haut de la langue herbeuse où serpentent les traces du chemin du port.

  

       
  Sur cette photo la langue herbeuse est mieux visible. Le chemin qui y serpente est relayé, dans les éboulis, par une simple sente qui monte en écharpe jusqu'au port. On peut penser que dans ces éboulis croulants un large chemin n'a pas pu se maintenir en l'absence d'un entretien constant.

  Au premier plan, des crêtes de quartzite émergent des ampélites.

       
   Des dernières pentes d'éboulis avant l'arrivée au port on domine le plateau de Monmour limité au sud-ouest par le port d'Urdiceto et le bas de l'arête qui monte au pic de l'Espade.
   Au-delà on découvre le massif du Mont-Perdu, derrière la sierra de Liena et le pic de Robiñera, en haut du cirque de Barrosa (voir les détails de ce panorama dans une autre page).
   Cliquer sur l'image pour en voir une version agrandie.

         
   Le versant français du port de Plan, tel qu'il se présente lorsqu'on s'en approche aprés avoir traversé le plateau de Monmour.
   Des moutons (parmi eux des moutons noirs, néanmoins bien intégrés) montent en file indienne, dans les éboulis, à l'assaut du port que certains ont atteint. L'une des files suit le sentier qui monte en écharpe pour gagner le port dans le prolongement de la trace balisée laissée par le chemin dans la pelouse (en dehors de la photo, à gauche)


         
   Sous un ciel plombé, arrivée au port de Plan dans les éboulis schisteux (variété : ampélites) du côté français, parcourus par l'émergence (en haut à gauche) d'une assise de quartzite.
   Au fond : les abords du port d'Urdiceto ; derrière lui, le pic Mener ; plus loin le massif du Mont-Perdu, noyé dans les nuages.

   VOIR AUSSI  : 
    * outre les deux pages suivantes
consacrées au port de Plan
                                         
- faisant la description de son chemin ;
                                         - retraçant son histoire).

      *  
les pages de photos suivantes :
               13-2 - Le port de Plan
lui même
               13-3 - Le chemin du port de Plan sur le versant espagnol   
               13-4 - Panoramas et environs du port de Plan 
               13-5 - La Ténarèse entre la Garonne et la vallée d'Aure
                             
(avec un lien pour une page sur la voie romaine de l'Aubrac dans l'Aveyron (13-8)
               13-6 - La Ténarèse en vallée d'Aure                
               13-7 - Le pic Batoua


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  Page mise à jour le 6 Janvier 2020